Un premier verre tant attendu

Un premier verre tant attendu

▽ Regina Mils & Robin Locksley.  

Au lendemain d'une soirée mouvementée mais au cours de laquelle elle avait eu l'immense bonheur de rencontrer Robin des Bois, qui s'était avéré être, en plus de son sauveur d'un soir, son coup de foudre tant attendu, Regina n'avait pu mettre son projet de le revoir à exécution. Et pour cause, elle s'était retrouvée expédiée au pays des contes, en compagnie d'Emma et Mary-Margaret. Une compagnie dont elle se serait bien passée, mais c'était pour la bonne cause.

Cependant, avoir revu Cora, sa terrible mère, avait laissé un goût amer à la belle Regina. Elle avait cette impression omniprésente que la sorcière s'était, depuis toujours, servie d'elle, sans jamais l'aimer comme une maman devrait aimer sa fille. Et avoir déjoué les manigances et tentatives de manipulations de cette femme sur elle avait conforté Regina sans ses convictions.

Bref, aussitôt rentrée, elle s'enquit de savoir combien de temps avait pu s'écouler à Storybrooke en leur absence. Deux semaines! La-bas, l'ancienne méchante reine avait l'impression d'avoir été retenue des siècles. Mais ce n'était que deux semaines... malgré tout, en ces quatorze jours, il avait pu se passer tellement de choses. Robin l'avait-il déjà oubliée? Avait-il jeté son dévolu sur quelqu'un d'autre? En repensant à cette soirée-là, Regina pouvait encore sentir le goût de se lèvres, la passion qu'il mettait dans ses baisers, et elle se souvint de la galanterie dont il avait fait preuve.

Une fois rentrée chez elle, elle décida donc de tenir sa promesse: elle lui devait un verre, et une autre fois un dîner. Assise à son bureau, madame le maire attrapa un papier à lettres officiel avec son nom en en-tête, et écrivit un mot disant "je vous dois toujours un verre..." avec l'adresse du bar-lounge dont elle lui avait parlé, et ajouta "ce soir, 20h?". Elle replia soigneusement le papier et le cacheta avec de la cire. Une ancienne habitude... et elle alla elle-meme le mettre dans la boîte aux lettres de Mr Locksley.

Regina rentra ensuite chez elle, en proie à des sentiments antagonistes. A la fois une certaine excitation, il viendrait c'était certain! Et en même temps une pointe d'angoisse, et s'il ne venait pas? Se battant toute l'après-midi avec ces pensées contradictoires et qui encombraient son esprit, la belle brune s'affaira à trouver une tenue. Le souci n'était pas de trouver quelque chose qui l'a mettrait en valeur, puisque tous ses vêtements le faisaient. Seulement elle avait littéralement l'embarras du choix. Après avoir sorti à peu près toutes les robes qui étaient dans son placard, ce qui représentait un sacré nombre, elle opta pour une robe de grand couturier couleur prune, mi-longue avec un col asymétrique légèrement décolleté et des petites manches. Coiffure, manucure, maquillage, escarpins choisis, un foulard en soie noué à la gorge, il était finalement temps d'y aller.

La maire de Storybrooke décida d'arriver en avance, environ vingt minutes plus tôt, et s'installa au bar. Elle eut ainsi largement le temps de continuer à se poser un milliard de questions. Mais fort heureusement pour sa santé mentale, l'attente de Regina ne fut pas si longue. Elle entendit la porte du lounge s'ouvrir. Aussitôt, elle se retourna et vit avec un certain soulagement mais néanmoins un petit pincement au coeur, le visage de Robin apparaître. La belle brune se leva mais fut incapable de faire le moindre pas. Elle était plantée là, dans la lumière tamisée et chaleureuse, souriant, espérant qu'il serait tout aussi content de la voir qu'elle l'était en cet instant.

(c) AMIANTE

Un premier verre tant attendu

▽ Regina Mils & Robin Locksley.  

Deux semaines, quatorze jours, trois cents trente-six heures, vingt  mille cent soixante minutes et tout autant de secondes. Voilà donc le temps écoulait depuis leur première rencontre. Un temps rudement long pour un ancien voleur complément acquis à la cause de l'ancienne méchante reine. Une position qui au lendemain de sa rencontre avec celle que l'on paraît de tous les crimes possibles et inimaginables, lui valut la remontrance de ses amis les plus fidèles à savoir Petit Jean et Tuck qui, en ces lieux dépositaires d'une nouvelle loi, exercé la noble profession de viticulteur et contribuait ainsi à fabriquer l'un des meilleurs nectars de toute la ville. Les deux hommes, suite aux révélations surprenantes de l'ancien archer, ne purent se résoudre à accepter le fait même que leur ami ait sauvé cette femme qui, selon leurs dires « méritait au moins cent fois la corde » Tours à tours les deux merry-men avaient donc fait cause commune pour livrer un réquisitoire digne des meilleurs avocats de la ville.

« Robin ouvre les yeux. Cette histoire de « on ne naît pas mauvais on le dévient » c'est du pipeau. »

« Les pensées de Jean sont celles que je partage Robin. Cette femme est une sorcière, un monstre aussi dangereux et inhumain que celui dont on préfère taire le nom. »

« Elle t'as jeté un sort »

« Oui c'est ça. Ou alors elle t'as arraché le cœur et le contrôle à présent. C'est tout à fait plausible. Tu es très apprécié et on s'affichant avec toi, peut être que les gens auront tendance à croire qu'elle a changé et c'est là qu'elle s'attaquera à nous tous. »

« Robin n'oublie pas que c'est elle qui a jeté ce sort nous contraignant ainsi à rester ici. Tu ne peux pas oublier ça et que dirait Marianne en te voyant ainsi ? »

La dernière intervention de Petit Jean éveilla en Robin une colère jusqu'alors insoupçonnée. L'homme se rua d'une traite sur son meilleur ami et le saisit par le col. Malgré son imposante carrure, Jean ne put se défaire de Robin qui se faisait plus menaçant que jamais au grand dam de Tuck qui se demandait bien comment calmer les ardeurs d'un homme sous possession, car il n'en démentant pas, Robin n'était plus lui-même. Le regard brillant et les mâchoires fermement serrées, il resta silencieux durant de longues secondes, qui furent propice à une nouvelle intervention de Petit Jean.

« Robin, qu'est-ce qui te prends ? »

« Ne parles pas de Marianne ? »

« Ca t'embête hein ? Aurais-tu encore des remords ? »

« TAIS-TOI ! » hurla-il avant d'enfoncer son poing dans le miroir situé près de l'imposant camarade.  Puis se sentant coupable, il relâcha aussitôt le col de Jean avant de rétorquer.  « Pour votre gouverne, non elle ne m'a pas ensorcelé et oui j'ai toujours mon coeur et ma raison. »

« Robin, écoute ...»

« Laisse-moi le loisir de terminer ma phrase, merci. Où est donc passé votre tolérance ?  Regina sait qu'elle a commis des erreurs et s'en maudit chaque jour. Elle aurait très bien pu tuer tous ces hommes, dans les bois, mais elle n'a rien fait, elle s'est à peine défendu. Quant à Marianne, elle ne voulait que mon bonheur...»

« Ne sois pas ridicule. Elle est la méchante reine»

« Non, elle ne l'ait plus à présent et je la crois. Je...je l'ai vu dans son regard. Elle ne m'a pas menti, à aucun moment elle n'a triché. Et si l'image de la méchante reine perdure c'est parce que personne ne fait l'effort de la voir telle qu'elle est vraiment. »

« Ok admettons. Et depuis on ne peut pas dire qu'elle est prit soin de te donner des nouvelles»

Robin souffla devant tant de mauvaise foi, puis il sortit de la poche de sa veste un papier paré des armoiries officielles de la mairie.

« Je  suis invité ce soir, à prendre un verre avec elle. Tiens si tu ne me crois pas. » Il lui tendit le mot que le colosse prit aussitôt. Robin n'attendit pas plus longtemps et quitta son bar, pour retourner se changer à son appartement. Il était bien décidé à se rendre dans ce bar, à la retrouver, lui sourire et plus si affinité. Il ouvrit donc sa penderie et choisit méticuleusement sa tenue. Il devait faire bonne impression, c'était un impératif et pour se faire il devait se présenter sous son meilleur jour. Il hésita entre le jean et le pantalon classique à pince, mais opta finalement pour un jean Chester noir,  bien coupé. Puis il chercha activa la bonne chemise, en l’occurrence une chemise blanche qu'il agrémenta de bretelles. Il mit moins de temps à étayer son jugement pour les chaussures et attrapa celles qu'il ne sortait que pour les grandes occasions, à savoir une jolie paire de Richelieu noire Miller de Paul Smith. La tenue choisit, il disparut dans la salle de bain où il prit une douche éclaire. D'ailleurs, il fut tellement rapide, qu'il ne prit même pas le temps de se raser et enfila sa tenue. Il récupéra, sur le porte-manteau de l'entrée, une veste bleue nuit en cuir perforé, puis son écharpe verte et quitta aussitôt l'appartement pour rejoindre le centre-ville et plus précisément le bar lounge où Regina l'attendait déjà.  Il ouvrit la porte, le cœur lourd, l'estomac contracté, le stress l'avait envahi de toute part. Elle était là, seule au bar à l'attendre. Elle se retourna au moment-même où la porte se referma derrière le voleur. Leurs regards se croisèrent et aussitôt l'appréhension de Robin disparut. Le sourire aux lèvres, Mr Locksley avança vers elle, il comprit alors à quel point, elle l'avait manqué.

« J'ai de la chance, la plus belle femme de tout Storybrooke m'attends. J'espère ne pas être trop en retard. Vous êtes magnifique en tout cas et je suis ravi de vous revoir. En va s'asseoir quelque part ?  Vous avez commandé ?»  

(c) AMIANTE

Un premier verre tant attendu

▽ Regina Mils & Robin Locksley.

Il était venu… Il se trouvait là, à quelques mètres. Le simple fait de le voir, après tout ce temps –même si pour certains, deux semaines dans tout une vie ne représentaient pas grand-chose- suffit à illuminer le regard de la belle brune. Ses yeux remplis d’étoiles observaient le beau Robin qui amenuisait la distance entre eux, jusqu’à se retrouver face à face. Le sourire de Regina ne quittait plus ses lèvres. Elle se sentit étrangement gênée avec son compliment –pourtant ce n’était pas la première fois qu’on lui faisait ce genre de flatteries- et baissant quelques secondes les yeux en esquissant un petit rire, avant de le regarder à nouveau dans les yeux.

-Je vous remercie. Vous êtes très élégant, dit-elle en souriant.

Il n’avait pas perdu sans gentillesse et sa galanterie, et son sourire, si elle ne l’avait jamais vu, elle aurait juré que c’était le plus beau qu’elle ait jamais vu, après celui d’Henry.

-Je vous attendais pour commander. Vous êtes parfaitement à l’heure, ne vous inquiétez pas.

Elle lui prit doucement le bras et l’emmena à une petite table ronde et sobre, quasiment au milieu de l’espace, entourée d’autres tables non encore occupées. Un mini candélabre argenté pourvu de trois petites bougies blanches ornait le bord de la table pour éclairer celle-ci. Les fauteuils étaient disposés formant un angle de 90 degrés, de telle sorte que les convives se trouvaient non pas face à face, mais de coté.

Regina s'installa et attendit que Robin fasse de même. Comment allait-elle pouvoir lui expliquer cette absence de deux semaines? Lui en voulait-il? Les mêmes questions qu'elle se posait en l'attendant refaisaient surface, mais à présent, elles allaient pouvoir trouver une reponse.

-Vous devez vous demander ce qui a bien pu se passer...

Elle le regardait, sondant son regard pour essayer d'y déceler un quelconque sentiment, positif ou négatif.

-Si je l'avais pu, je vous aurais fait parvenir des nouvelles. Nous avons été projetées au pays des contes et... enfin il a été très compliqué pour nous de revenir. J'ai énormément pensé à vous...

En avait-elle trop dit? Regina n'avait pas pour habitude d'ainsi se dévoiler. C'était vrai, elle avait beaucoup pensé à Robin, et en plus d'Henry, il représentait une raison supplémentaire pour laquelle elle avait envie de rentrer au plus vite à Storybrooke. Elle ne le connaissait que d'une soirée, mais il lui avait terriblement manqué, et elle espérait secrètement qu'il en avait été de même pour lui.
Sa main posée sur la table s'approchait subrepticement de celle de Robin quand la serveuse arriva pour prendre leur commande.

-Un Martini rouge, s'il vous plaît.

Elle se tourna vers son sauveur pour qu'il donne à son tour son choix de boisson à la serveuse. Ensuite, cette dernière répartit vers le bar pendant que Regina dévorait des yeux le bel archer. Après tout ce qui s'était passé durant ces deux semaine d'absence, un tel moment de calme et d bien-etre était tout simplement inespéré.

(c) AMIANTE

Un premier verre tant attendu

▽ Regina Mils & Robin Locksley.  

Leur regard n'avaient mis que quelques secondes à se retrouver, un contact certes visuel, mais au combien révélateur du manque engendrait par l'absence de Regina. A présent, un poids venait de se délester du cœur de Robin, qui se sentait beaucoup mieux, moins sur les dents, plus léger et heureux de revoir sa reine qu'il ne manqua pas de congratuler de quelques compliments dont lui seul en avait le secret. Elle-même se prêta au jeu des compliments et rassura ainsi l'ancien bandit au grand cœur, sur sa tenue.  

"-Merci pour le compliment. Je me suis dit que je devais faire un effort vestimentaire au vu du lieu dans lequel vous m'avez convié et puis je me devais d'être à votre hauteur Milady. Donc alors, vous m'avez attendu pour commander ? C'est charmant. J'en ferais de même au prochain rendez-vous.  A noter, que pour cette prochaine occasion, je n'oublierai pas la rose que j'avais prévu de vous offrir. J'avais tellement peur d'être en retard, que je l'ai oublié chez moi."

Robin et la ponctualité, étaient de choses qui peinaient, d'ordinaire, à cohabiter dans une même phrase. En effet, le beau blond, n'était pas du genre à respecter les consignes et encore moins l'heure demandée. Du genre tête en l'air, il lui arrivait de vaquer à quelques occupations, oubliant même ce qu'il était censé faire au préalable. A titre d'exemple, il lui était souvent arrivé de venir chercher son fils à l'école, avec de longues minutes de retard. Ce qui lui avait valu quelques petites réprimandes de l'institutrice du petit qui s'inquiétait de le voir errer seul dans la cours.Par la suite et pour se faire pardonner, le voleur savait à coups sûr qu'une petite glace au Granny's suffirait à amoindrir la petite colère de son fils. Mais cette parade, allait-elle encore durer longtemps ? Telle était la question qu'il se posait à chaque retard. Mais ce soir, il n'y avait pas de glace à la vanille chez Grann'ys et comble du miracle, pas de retard. Regina l'avait même gratifié d'une immense sourire, signe qu'elle ne lui en voulait pas d'un iota. Et pour être sûr de ne pas rêver éveillé, Robin releva la manche de sa veste et observa le cadran de sa montre, qui lui indiquait qu'il était juste à l'heure pour ce rendez-vous tant attendu.

Sans plus attendre, Regina prit doucement le bras de son sauveur et le conduisit à une table située quasiment au milieu de l'espace et entourée d'autres tables non occupées. Robin prit le temps d'observer les lieux, qui malgré l'esprit plutôt guindé, se trouvaient être tout à fait charmant pour un lambda comme lui.  

"-C'est mignon!" dit-il en s'asseyant enfin auprès de sa reine à qui il accorda toute son attention. Cependant, quelque chose dans le regard de la jeune femme laissait supposé qu'elle cogitait activement. Pour ne pas la brusquer et même si ça non-intervention étayée un léger blanc entre eux, Robin préféra ne pas prendre la parole pour le moment. Il laissa donc à Regina, le loisir de poser toute sorte de question pour lever les quelques doutes qui émaillaient sa grande "cogitation".  Chose qu'elle fit sans plus attendre, soudant au passage le regard de son interlocuteur.

"-Euh oui effectivement, mais si vous ne voulez pas m'en parler,  vous avez le droit." dit-il d'une voix douce, pour lui faire comprendre qu'il ne lui en voulait pas le moins du monde. "-Regina je comprends, ne vous en faites pas. J'espère juste que ça s'est bien passé, que vous n'avez pas été  blessée." Avant de continuer, il émit une petite pause, prenant conscience de ce qu'elle venait de lui dire. Elle avait beaucoup pensé à lui, cet aveu lui réchauffa le cœur. Alors, cette rencontre, cette nuit, ce baiser, elle n'avait rien oublié. Cet instant n'était pas une faiblesse dû à sa solitude, il c'était bel et bien passé quelque chose, un quelque chose qui avait fait de Robin quelqu'un de spécial à ses yeux. Il n'en doutait plus à présent, les deux jeunes gens partageaient les mêmes sentiments l'un pour l'autre.  Il lui sourit et regarda sa main qui se rapprochait dangereusement de la sienne. Il s'apprêtait d'ailleurs à lier ses doigts aux siens, lorsque la serveuse vint, sans le savoir, mettre un terme à ce moment de rapprochement.  Le sourire aux lèvres, elle sortit son calepin et attendit que l'on daigne lui donner la commande. Regina opta pour un martini rouge et attendit tout sourire que son voleur passe lui aussi commande.  

"-Je vais prendre un whisky...Non attendez, une bière fera l'affaire tout compte fait. Merci !"  il lança un sourire à la jeune femme qui s'éloigna aussitôt, laissant à nouveau les deux "âmes soeurs" seule à seul.  Regina posa à nouveau son regard sur Robin qui sentit un frisson lui parcourir tout le corps. Jamais une femme, pas même la sienne ne l'avait regardé ainsi. Il lui prit la main qu'il caressa délicatement, puis il s'approcha un peu plus d'elle et l'embrassa délicatement pour lui faire savoir à quel point elle-même avait manqué à sa vie durant ses deux semaines d'absences. Puis il reprit sa place initiale, sans pour autant lâcher sa main.  

"-Moi aussi j'ai beaucoup pensé à vous durant ces deux semaines." 

(c) AMIANTE

Un premier verre tant attendu

▽ Regina Mils & Robin Locksley.

Robin semblait trouver l’endroit à son gout, et c’était tant mieux. L’ancienne méchante Reine aimait beaucoup ce bar, il était classe, la musique était de bon gout et d’un volume sonore correct ce qui permettait de discuter sans devoir crier, l’ambiance était chaleureuse. Et les serveurs et serveuses savaient se montrer discrets tout en faisant leur travail efficacement. Une ancienne habitude ; Regina détestait être dérangée par le personnel.

Le bel archer opta d’abord pour un whisky, puis se ravisa et commanda une bière, ce qui fit sourire Regina. Il voulait être parfaitement sobre apparemment, et elle apprécia ce geste. Alors que son approche pour prendre sa main avait été interrompue par l’arrivée de la serveuse, qui à présent était repartie, Robin sembla avoir repris en main cette entreprise. Lorsque leurs peaux se touchèrent, Regina sentit un frisson lui parcourir le dos. Et lorsqu’enfin il l’embrassa, sans qu’elle ne puisse rien contrôler, les trois flammes des petites bougies blanches se mirent à grandir de quelques centimètres avant de reprendre leur taille normale. Ce baiser était tout aussi incroyable que lors de leur premier, échangé dans le couloir du premier étage de chez madame Mills. Une fois que leurs lèvres se séparèrent, la belle brune garda les yeux clos quelques secondes de plus, comme pour savourer encore ce doux instant. Elle sentait le regard de Robin sur elle, et ça lui réchauffait le cœur. Elle se sentait si bien quand il était là, c’était indescriptible.

Il était naturellement curieux de savoir ce qui s’était passé de l’autre côté, dans le monde des contes. Mais il n’aurait pas été très romantique de lui raconter comment elle avait essayé de ne pas se faire manipuler par son égoïste de mère, et comment il avait fallu se battre contre elle pour enfin pouvoir rentrer à Storybrooke. Non, ce n’était ni le lieu ni le moment. Elle n’avait pas envie de monopoliser la conversation, et encore moins pour parler de sujets qui fâchent. Elle secoua doucement la tête.

-Non, rassurez-vous, je vais bien. Tout le monde va bien. Mais parlons d’autre chose, vous voulez bien ? demanda-t-elle avec un petit sourire.

Alors comme ça, elle lui avait aussi manqué. Il avait aussi pensé à elle durant ces deux semaines de séparation. Cette douce parole et ce baiser échangé la rassurèrent. Elle sourit, quelque peu émue, tout en le regardant. Qu’il était difficile de détacher son regard de lui ! Elle avait l’impression qu’il l’avait littéralement ensorcelée ! Cette pensée l’amusa, puisqu’elle savait pertinemment qu’il ne donnait pas dans la magie.

-Que s’est-il passé à Storybrooke durant tout ce temps ?

Après tout, en tant que maire, il fallait bien se soucier de ce que la ville devenait en son absence, et quoi de mieux que de demander aux habitants eux-mêmes, et non pas seulement à leurs représentants. Et peut-être que par la même occasion, elle en apprendrait plus sur les activités de Robin, ce qu’il aimait faire de son temps-libre, les activités qu’il faisait avec son fils… D’ailleurs, vu que Mary-Margareth avait été dans le monde des contes avec elle, qui faisait la classe aux enfants ?

-Et votre fils, comment va-t-il ? Roland, c’est bien ça ?

Rien de plus agréable pour un parent que l’on s’intéresse à son enfant. Regina était tellement fière de son petit Henry, elle imaginait donc qu’il devait en être de même pour Robin avec son petit Roland. Et c’était bien normal. Et être père célibataire ne devait pas être une mince affaire, elle en savait quelque chose puisqu’elle-même avait élevé Henry toute seule. Ca n’avait pas été tous les jours facile, loin de là. Mais aujourd’hui, Henry était un petit garçon vif, débrouillard, intelligent, curieux et très imaginatif. Ce genre de qualités n’avaient pas toujours plu à Regina, à l’époque où elle manigançait des tas de choses, mais aujourd’hui qu’elle avait raccroché de son côté sombre, la complicité qu’elle avait avec son fils n’en était que décuplée, et elle en était ravie.

Mais pour l’heure, c’était l’ancien voleur de Sherwood qui attirait toute son attention. A l’époque, il volait aux riches pour donner aux pauvres, mais pour l’instant, il était en train de voler son cœur. La serveuse ne tarda pas à revenir avec les commandes, elle les déposa sur la table et repartit directement au bar, probablement sans entendre le « merci » que Regina avait prononcé. Bon, c’était tant mieux, elle n’avait envie de voir personne d’autre que son beau brun aux yeux bleus.

-Vous savez Robin, j’ai réellement été touchée de constater que vous me faites confiance. Ce n’est pas le cas de tout le monde dans cette ville, comme l’attestent les circonstances de notre rencontre, et … et du coup, ça me fait vraiment plaisir de voir que je ne fais pas tout ça pour rien.

Ses paroles étaient extrêmement sincères. Entendre ce que les assaillants pensaient d’elle l’avait blessée, même si, elle en était consciente, elle méritait cela. Elle avait été réellement mauvaise et méchante, elle avait causé du tort, souvent gratuitement à des gens, ne supportant pas leur bonheur, ou simplement ne tolérant pas qu’ils aient pu, de près ou de loin, venir en aide à Blanche… qui elle, pour le coup, était vraiment responsable de son malheur. Sans cette petite cafteuse, elle aurait filé le parfait amour avec Daniel, elle se serait enfuie avec lui et n’aurait jamais revu son ignoble mère de Cora. Mais le destin en avait décidé autrement, et la jeune Blanche-Neige, innocemment, avait dévoilé le secret de Regina à Cora, qui avait assassiné Daniel sans vergogne. Regina s’était vue obligée d’épouser le père de Blanche et d’en devenir sa belle-mère. Le reste, tout le monde le connait.

(c) AMIANTE

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▽ Regina Mils & Robin Locksley.  

Robin n'était pas du genre à étaler ses sentiments, toujours sur la réserve, il lui fallait du temps pour outrepasser ses propres limites et oser ouvrir son cœur. Il avait toujours fonctionné de la sorte et ce même avant de croiser la route de son premier amour. La vie n'avait pas été tendre avec lui, en le privant dès le plus jeune âge, de ses parents, faisant ainsi de lui, le petit bâtard que les plus grands s'amusaient à rabaisser constamment. Le petit garçon n'avait eu d'autre choix que de s'endurcir très rapidement pour survivre. Son précepteur, le plus humble de tous les hommes, ancien compagnon de guerre de son père, lui avait ainsi inculqué le savoir, mais aussi les techniques de combat, de défense et la maitrise des armes, en souvenir de son amitié avec le grand Robert de Locksley. Le jeune Robin, avait dès lors, montrait quelques prédispositions et plus particulièrement dans le maniement de l'arc, qui jamais ne le quittera, l'accompagnant ainsi dans de nombreux tournois, sur le front et lors de tous ses vols perpétrés au nom des plus pauvres. Fier guerrier et voleur en grand cœur, Robin n'avait jamais cessé de rester celui qu'il fallait apprivoiser. Et même Marianne, qu'il avait pourtant aimé plus que quiconque, avait peiné à lui faire avouer ses sentiments. Chose qui différait avec l'ancienne méchante reine, en passe de réaliser ce que l'on pouvait aisément qualifier de miracle. Avec elle et ce malgré son passé, Robin n'émettait aucun doute, il l'a regardé comme s'il se trouvait face à l'une cinq merveilles du monde. Il lui souriait sans cesse et sans modération et plus il passait du temps en sa compagnie, plus il se sentait bien. Il n'avait plus peur et sentait peu à peu ses démons intérieurs se délestaient de leur emprise. Il ignorait ce qui se passait, mais ces derniers jours, il était en proie à de nouvelles interrogations et cessait progressivement de s'enfoncer dans le désespoir inhérent à ses fins de soirée. Il avait même cessé de boire plus que de raison, bannissant ainsi son fidèle allié, le bien-nommé Whisky pur malt. Même Jean et Tuck, malgré la récente altercation, ne pouvaient nier le changement et c'est à contre cœur qu'ils devaient reconnaître que cette rencontre aussi anodine que surprenante, métamorphoser leur ami.

Les politesses vite expédiées et après l'ivresse conférée par ce baiser aussi surprenant qu'attendu, Regina proposa de changer de sujet, visiblement embarrée d'évoquer son dernier voyage. Robin, qui comprenait, ne préféra donc pas étayer la curiosité qui l'avait précédemment animée. « -Si tout le monde va bien c'est l'essentiel alors ! » dit-il en continuant à lui caresser la main. Ce contact paraissait tellement naturel, que n'importe qui aurait pu imaginer avoir affaire à deux amoureux éprit l'un de l'autre depuis des années. D'ailleurs, le regard que lui lançait Regina, aurait pu tromper n'importe qui. « -J'aime la façon dont vous me regarder, c'est agréable encore plus quand ça vient de vous milady. » A son tour, il se laissa ensorcelé par son regard amande. Il se savait piéger, car conquit. Cette femme qu'il connaissait à peine, était en train d'abattre une à une ses barrières et l'ultime rempart qui le préservait de l'amour, était à portée de vue présentement. Cette perspective pouvait paraître effrayante, mais il n'en était rien, Robin ne pouvait l'expliquer mais c'était comme si l'évidence c'était présentée à lui, le frappa droit au cœur. Était-ce de la magie ? Oui peut-être. Etait-elle noire ? Non, certainement pas. Cette forme de magie différait de ce que l'archer connaissait. Mais elle n'en demeurait pas moins inexplicable.

« - Que c'est-il passé ? Pas grand chose. David Nolan s'est installé au poste en attendant le retour de Miss Swan. Il m'a d'ailleurs proposé de le seconder. Je dois vous avouer que ça m'a fait bizarre de travailler avec un shérif au vu de mes antécédents. » Il fit une pause et but quelques gorgées de sa bière. « -Tiens d'ailleurs en parlant de mon fils, il se trouve qu'il connaît le vôtre. Henry a pris sa défense la semaine dernière. Les rumeurs sur notre rencontre se sont vite dispersé, et même les enfants semblaient prendre fait et cause pour les types qui s'en sont pris à vous. J'ai dû réprimander Roland pour ça. Il se bat beaucoup ces derniers temps et je peine à savoir quoi faire. » Il but une autre gorgée et ne put ainsi masquer l'inquiétude qui l'assaillait à chaque fois qu'il venait à penser à son fils et à ses quelques problèmes d'autorité.

« -Ca n'est pas facile d'être un père célibataire, j'en prends la pleine mesure à présent. C'est encore plus difficile à vivre comme votre fils à le même caractère. D'ici peu, les glaces ne suffiront plus à le calmer après une crise. Je ne sais pas trop comment faire, mais aller changeons de sujet. Je n'ai pas envie de ternir la bonne ambiance. J'ai juste envie de passer un bon moment avec vous Regina. Un moment rendu encore plus agréable si vous acceptez de me tutoyer »

(c) AMIANTE

Un premier verre tant attendu

▽ Regina Mils & Robin Locksley.

Depuis qu'ils étaient installés, Robin lui tenait la main et la lui caressait du pouce. Cette douce étreinte attendrissait Regina qui se sentait de mieux en mieux en présence de son voleur. La chaleur de son regard, la beauté de son sourire, la douceur avec laquelle il caressa sa main, tout cela lui rechauffait le coeur et lui procurait une sensation de bien-etre qu'elle n'avait plus ressentie depuis... depuis leur premier baiser. Il aimait la manière dont elle l'a regardait? Il n'avait pas idée à quel point la réciproque était vraie. Elle lui sourit, visiblement touchée par ses paroles.

-vous me faites le même effet, Robin... murmura-t-elle.

Il avait eu la gentillesse de s'enquérir d'une éventuelle blessure que l'ancienne reine aurait pu subir lors de son dangereux voyage, et une fois rassure, il obtempéra pour changer de sujet, ce qui ne rassura qu'un bref instant Regina. En effet, elle apprit que Roland, le fils Locksley, avait eu quelques démêlés à l'ecole, à cause de la rencontre de son pere... donc à cause de Regina. Celle-ci baissa la tête une seconde avant de le regarder à nouveau d'un air désolé.

-j'en suis vraiment navrée... Il va bien?

Apprendre qu'Henry lui était vu en aide ne la surprit guère, il avait un esprit très chevaleresque. Elle sourit, visiblement très fière de son fils.

-cest tout-à-fait Henry. Cela ne m'étonne pas de lui. Je m'entretiendrai avec les parents de ces enfants, n'hésitez pas à me donner leurs noms.

Cela faisait aussi partie de son travail de maire d'appaiser les tensions qui pouvaient avoir lieu en ville. Et visiblement, malgré ses quelques jours d'absence, les gens continuaient à médire sur elle... quand cela allait-il se tasser? Elle avait grand hâte que ses efforts payent et qu'enfin les habitants de cette petite ville du Maine finissent par la voir telle qu'elle était devenue à présent. Mais cela prendrait forcément du temps, elle en était consciente. On ne pouvait effacer tant d'années de méchanceté des esprits des gens. 
En tout cas, elle s'affairait du mieux possible à gommer la culpabilité qu'elle ressentait de son regard, pour ne pas que Robin l'y décèle, sans quoi il la réprimanderait, c'était certain. Cette idée la fit sourire intérieurement. Il était bien le seul, avec Henry, qu'elle laissait la reprimander.
Ainsi donc, en l'absence de sa fille, David avait pris les fonctions de shérif. Cela n'étonna même pas Regina, il en avait l'étoffe. Et de savoir qu'il avait proposé à Robin de le seconder la rassura, quelque part.

-David a bien fait de vous le proposer. Même si, je m'en doute, les shérifs ont de quoi vous rebuter, vous avez toujours fait ce qui est juste, vous êtes donc tout-à-fait qualifié pour le poste. Envisagez-vous une reconversion, du coup?

Il est vrai qu'avoir plusieurs personnes des forces de l'ordre, et pas que des gens de la famille "Charmant" pouvait être une bonne chose pour Storybrooke. Mais Robin seul pouvait décider s'accepter ou non le job. A vrai dire, en tant que maire, Regina était amenée à souvent rencontrer et discuter les membres des forces de police, alors si Robin en faisait partie... c'eut été une raison de plus de le voir. Réalisant que sa proposition était purement égoïste, elle se mordit la lèvre. Qu'il était difficile de changer du tout au tout...

Robin confia finalement son inquiétude quant à la difficulté d'être parent isolé. Régina ne connaissait que trop bien ce sentiment, et après avoir bu une gorgée de Martini et avoir repose le verre sur la table, de sa main désormais libre, elle vint couvrir celle de Robin qui tenait sa main gauche.

-Ne vous en faites pas, on finit toujours par trouver des solutions, des terrains d'entente. Même si se dire que négocier avec son propre fils n'est pas une chose commune, il faut néanmoins que ça le devienne. Parce que les enfants ont déjà leur propre caractère, ils sont tous différents, et il faut, même si ce n'est pas évident, composer avec. Henry, par exemple, n'a pas toujours été le petit garçon sage qu'il donne l'impression d'etre. Il passait des heures entières sur sa console de jeu, où bravait l'heure du couvre-feu pour continuer à jouer ou lire en cachette. Il allait même jusqu'à sortir la nuit avec ses livres. Imaginez mon inquiétude quand, allant le réveiller le matin, je ne le trouvais pas dans sa chambre... bref, j'ai du trouver un terrain d'entente pour qu'il ne s'habitue pas à ce genre de petits larcins.

Se rendant compte qu'elle monopolisait la conversation, ce qu'elle voulait absolument éviter, la belle brune sourit en hochant la tête lorsque Robin décida à son tour de changer de sujet. Les enfants étaient certes un sujet passionnant, mais qui conférait souvent à leurs parents un bon nombre d'inquietudes. Et à présent, Robin proposa qu'elle le tutoie. Régina se sentit d'autan plus heureuse. Il s'agissait-là d'un nouveau rapprochement, et rien ne pouvait lui faire plus plaisir.

-Très bien, alors j'exige la même chose de vous... de toi!lança-t-elle joyeusement. 

Elle prit une nouvelle gorgée de son nectar rouge et plongea son regard dans le sien. Elle avait de nouveau une envie irrépressible de l'embrasser. Après tout, pourquoi se retenir. Elle se pencha doucement vers lui, sans le quitter des yeux, et arrivées à seulement quelques millimètres, pouvant sentir son parfum, elle clôt les paupières et l'embrassa langoureusement.

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Un premier verre tant attendu

▽ Regina Mils & Robin Locksley.  

« Le véritable amour, c'est un peu comme une éclipse totale. Ça n'arrive qu'une fois dans une vie. Mais quand on échappe à la normalité, comme moi, on doit revoir son jugement. Mon dieu ! Je peine à comprendre ce qui m'arrive quand elle est dans les parages et c'est bien ce qui m'effraie. Oserais-je le dire ? C'est chose faite. J'ai peur ! Je suis terrifié même. Quand je la regarde mon cœur s'emballe, quand elle s'adresse à moi mon bouclier est pourfendu, mon intégrité masculine aussi. Elle est partout, et même quand elle n'est pas là, je pense à elle. D'ailleurs Il m'arrive de sourire bêtement lorsque mes pensées lui sont dédiées. Mais que dire de plus? Je suis perdu et effrayé à la fois. Je m'étais promis de ne jamais plus ouvrir mon cœur et elle est entrée sans prendre le temps de frapper. Alors c'est ça ? Suis-je en train de tomber amoureux de celle que la plupart de mes camarades, considèrent comme une menace ? Non... Je ne peux pas, je ne dois pas. Même si c'est tentent, je ne peux pas la laisser être mon éclipse totale. Mais Robin arrête d'autant réfléchir bon sang. Peut-être qu'il est temps pour moi de cesser d'obéir à ce code d'honneur érigé au nom de qui me semblait être la plus belle des causes. Je ne suis plus dans la Forêt enchantée, Peut-être devrais-je tourner la page et aller de l'avant. La vie jusqu'à présent si peu clémente semble m’offrir ce qui s’apparente à une deuxième chance. Je serais idiot de la refuser. Regina est ma seconde chance, et même si ça paraît précipité d'émettre une telle hypothèse, je ne peux nier ce qui se passe entre nous. Tout semble si naturel, si logique, malgré l'absence d'explications. Alors c'est ça le coup de foudre ?! »

Le voleur absorbé dans ses lointaines pensées, mit un terme à sa réflexion pour mieux écouter Regina qui semblait enclin à lui délivrer quelques paroles rassurantes en matière d'éducation. D'ordinaire, ce genre d'intervention aurait fait sortir Locksley de ses gongs. Il ne supportait pas qu'on lui fasse la leçon, ni même qu'on se permette d'étayer une expérience qu'il n'avait pas. Mais avec Regina les choses différaient. Il l'écoutait avec attention et ne s'offusquait en aucun cas de son intervention, au contraire, il se sentait moins seul dans cette difficile situation qu'est la monoparentalité.

-Je crois que je n'étais pas préparé à être père, c'est pour ça que je fais autant de bourdes avec lui. Je veux qu'il soit heureux et pour se faire, je suis tenté de croire que de répondre à toutes ses demandes est la meilleure des solutions. Visiblement, j'ai fait fausse route. Mais il faut le comprendre, il n'a que très peu connu sa maman et nous avons été séparé peu après sa naissance. Mais j'ai de la chance, j'ai assisté aux premiers pas, aux premiers mots, à toutes ces petites choses qui font la fierté d'un père ou d'une mère.

Le voleur serra la mâchoire, son regard d'ordinaire si pétillant laissait entrevoir une pointe de tristesse qui étayait ainsi la profondeur de son regard et cette grande humanité qui le caractérisait tant. Sans phare, il n'usait plus de pirouettes, il ne se servait pas de l'humour pour contourner un sujet fâcheux. Il était lui, sans carapace, naturel, abordable comme jamais et il n'en avait pas honte, il savait qu'il trouverait dans le regard de sa protégée, toute la compréhension qui lui avait tant manqué durant toutes ces années plongées dans la brume. Son cœur reprenait des couleurs et son sourire refaisait surface après avoir reçu l'aval de Regina pour ce qui est du tutoiement.

-Tu exiges la même chose de moi ? Ah crois-moi, tu n'as même pas besoin de l'exiger. Ça me paraît tellement naturel de te dire "tu".

Il la dévorait littéralement du regard et se fichait bien de ceux et celles qui les observaient. Le seul regard qui comptait à présent, c'était le sien, celui de cette femme qui l'avait ramené d'entre les morts, de cette femme qui avait fait redémarrer son cœur placé en mode veille depuis des décennies, de cette femme dont il commençait à tomber amoureux et avant même qu'il ne puisse situer sur quel degré, il se situait, Regina posa son verre et se pencha doucement vers lui. Il resta immobile et attendit qu'elle comble la distance qui les séparait l'un de l'autre. Il posa ses deux mains sur ses hanches, il se languissait d'avance de ce baiser. Leurs bouches ne concédèrent aucune résistance et se trouvèrent sans mal. Enclin à plus de promiscuité, Robin se cola un peu plus à Regina. Ce baiser langoureux n'en finissait plus. Ils étaient là, au milieu de la salle, seul au monde, bercé par la musique et la présence de l'un et de l'autre. Quand l'oxygène vint à manquer, ils durent se séparer à regret, sans mettre un terme à leur étreinte. Robin caressa la joue de sa compagne et ne put s'empêcher de la complimenter à nouveau.

-Tu embrasses très bien ! Je pourrais y prendre goût attention !

Il prit son verre et y but une gorgée avant de le poser sur la table et t'offrir toute son attention à Regina.

-Bon et si on apprend un peu mieux à se connaître. Parce quand on y réfléchit, nous n'avons pas eu vraiment le temps d'apprendre l'un de l'autre. Qu'est-ce que tu veux savoir ? Tu as le droit à n'importe quelle question, je serais honnête promis.

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Un premier verre tant attendu

▽ Regina Mils & Robin Locksley.

Il était si touchant de sincérité. Il parlait de son fils avec tant d'amour et à la fois cette pointe de tristesse dans le regard qui lui donnait un air si mignon, Regina avait ainsi l'impression qu'en cet instant, c'était son protecteur qui avait besoin s'être protégé. Henry était deux fois plus âgé que Roland, l'expérience de Regina en matière de parentalité était donc un peu plus importante, et c'était avec plaisir qu'elle essayait de le rassurer.

-Ce que nous pouvons prendre pour des bourdes n'en sont jamais, si on fait de son mieux. Je suis sûre que c'est ce que tu fais avec Roland, dans ce cas tu n'as absolument rien à te reprocher.

Disant cela, elle lui caressait tendrement la joue tout en le regardant avec beaucoup de compréhension et de compassion dans le regard. Deux choses qu'elle éprouvait à nouveau depuis peu. Régina avait arrêté de ne penser qu'à elle et elle s'était aperçue que ce n'etait pas plus mal.

Robin n'avait pas répondu concernant le poste au sein de l'équipe réduite des forces de l'ordre de Storybrooke, mais Regina ne s'en offusqua pas le moins du monde. Elle s'estimait tellement chanceuse d'avoir le bonheur d'être avec cet homme qu'elle trouvait déjà exceptionnel. Comment un homme comme lui pouvait-il s'interesser à elle? C'était la question qu'elle se posait. Sentir ses mains sur elle lui était tellement agréable. Après un autre baiser, Robin la complimenta sur sa manière d'embrasser, ce qui la fit sourire d'avantage en étouffant un petit rire.

-Eh bien je ne m'offusquerais pas que tu y prennes goût, bien au contraire, ça nous fera un autre point commun dit-elle en lui volant un autre baiser.

Mais il avait raison sur un point: ils s'étaient plus embrassés que ce qu'ils  avaient discuté. Finalement, ils ne connaissaient pas grand chose l'un de l'autre. Robin l'invita à lui poser n'importe quelle question. Cette confiance la toucha, d'autant qu'il promit de répondre en toute franchise.

-Je n'en attends pas moins de toi, lança-t-elle avec un sourire en coin. Tu peux bien sûr t'attendre à la même chose de ma part.

Voilà, c'était dit, maintenant il faudrait s'y tenir. Quand on a eu des secret pour absolument tout le monde, comme Regina avait pu en avoir jusqu'à récemment, il était difficile d'ainsi accepter de se mettre à nu en se laissant poser n'importe quelle question et promettant d'y répondre. Mais avec son bel archer, cela ne lui faisait pas peur, elle sentait qu'il ne lui ferait jamais de mal, du moins pas volontairement. Elle ne lui en ferait pas non plus.
Réfléchissant à une question qui le ciblerait sans trop être invasive, son regard fit un tour d'horizon sur le visage de Robin, alors que la belle brune reprit une gorgée de sa boisson.

-Je connais déjà pas nombre de tes qualités. Quels sont, selon toi, tes pires défauts?

Se juger soit-même n'est jamais un exercice facile, et Regina regrettait déjà d'avoir posé cette question. De toutes façons, elle ne le jugerait pas, elle aurait été bien mal placée pour le faire.

-Rassure-toi, quoi que tu dises, ce ne sera jamais pire que "l'ancien moi" , dit-elle avec un sourire un peu amer.

Puis ses yeux rencontrèrent à nouveau les siens, et son sourire se raviva à nouveau. Robin avait désormais ce pouvoir sur elle, c'était indescriptible et surtout tellement agréable. 

-Tu peux me dire tout ce que tu veux que je sache sur toi, je ne veux en aucun cas te forcer la main s'il y a des choses que tu n'es pas prêt à évoquer.

Instinctivement, elle avait repris sa main entre les deux siennes qui reposaient à présent sur ses genoux alors qu'elle le scrutait intensément. Pendant que les doigts de sa main gauche s'entrelaçaient a ceux de la mains droite de Robin, la main libre de Regina caressait le dos de cette main "prisonniere". Elle lui souriait à présent d'une manière qui laissait comprendre "tu peux me faire confiance".  C'était sincère, et son beau sauveur devait le savoir, puisqu'elle-meme sentait qu'elle pouvait lui faire la confiance la plus aveugle. Et puis à son tour il lui poserait certainement des questions. Elle avait envie d'etre sincère mais elle avait très peur de l'effrayer s'ils en venaient à parler de sa part d'ombre qu'elle tentait de laisser derrière elle. Néanmoins, elle en était consciente, sa réputation la précédait, et malgré tout il était là, en face d'elle, se livrant en toute sincérité, lui offrant les baisers les plus délicieux du monde et les sourires les plus adorables. Oui, Regina se sentait incroyablement chanceuse d'etre avec cet homme si incroyable. Elle sentait que sa deuxième chance était là, en face d'elle, et elle n'etait pas prête à la laisser filer.

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Un premier verre tant attendu

▽ Regina Mils & Robin Locksley.  

Il ferma les yeux lorsqu'elle apposa sa main contre sa joue. Ce contact aussi futile soit-il lui apporta le réconfort dont il avait tant manqué durant ces dernières années. Ces maux restaient sous silence depuis l'avènement de la malédiction, n'avaient de cesse de tarauder son esprit, semblable à deux vantours qui attendent la faiblesse pour attaquer.  

- Merci ! Je n'ai pas l'habitude d'évoquer ce genre de choses avec autant de facilité. Ce qui m'amène à me demander pourquoi avec toi, tout semble plus simple ? On se connait à peine, et pourtant j'ai l'impression de pouvoir tout te dire, comme si on se connaissait depuis toujours.  

Leur rencontre était une évidence, mais eux même l'ignoraient encore. Du moins Robin n'en savait rien contrairement à Regina qui, il y a de cela une éternité, guidait par une malicieuse fée enclin à lui offrir une seconde chance en terme d'amour, avait tourné les talons avant même que Robin ne se retourne pour observer la nouvelle venue dans cette taverne où il avait ses habitudes. À cette époque ombragée par les années écoulaient,  tout relevé du domaine du possible. Robin n'était pas encore ce voleur au grand cœur qui se battait aux côtés des plus démunis contre la tyrannie du Prince Jean, fidèlement secondé par son shérif, toujours d'attaque pour ponctionner des impôts aux plus faibles.  Mais à cette époque, Robin était également célibataire et n'avait pas encore croisé la route de la belle Marianne, qui deviendra sa femme et la mère de son fils. Jusqu'alors le schéma était simple, d'une simplicité que l'on pourrait aisément qualifier d'enfantine. Mais l'arrivée de Regina semblait avoir tout perturber dans la tête du beau voleur qui peinait à comprendre ce qui était en train de lui arriver. Marianne était son grand amour et il n'osait plus imaginait qu'il était possible d'aimer à nouveau, pire encore, d'être littéralement foudroyé par dieu sait quelle force.  

Une fois encore, les deux tourtereaux cédèrent à la tentation et unirent leurs lèvres, comme deux adolescents. La conversation, durant ces quelques secondes de plaisirs charnels, avait cessé d'être et pour ne pas se contenter de quelques baisers, il fallait y remédier. Robin proposa donc d'opter pour une série de questions afin d'apprendre à se connaître davantage, avant d'envisager la suite des évènements. Le voleur prit à nouveau son verre qu'il termina d'une traite, impatient d'être cuisiné par sa reine, il posa aussitôt le récipient et plongea son regard de séducteur dans les deux billes chocolatées qu'il se plaisait à dévorer depuis leur toute première rencontre. Il se tenait prêt et attendait la première question qu'il n'espérait pas trop rude. Et tel le couperet d'une guillotine, elle tomba.  

-Wow, wow  ! s'exclama le voleur en grattant cette barbe de trois jours qu'il se plaisait à ne pas entretenir. Il se mordit ensuite la lèvre et étaya dans sa tête toute une liste de défaut, tandis que Regina avec ses douces paroles, cherchait à le rassurer.  

-Alors, pour commencer, je suis du genre râleur le matin et encore plus lorsque je me lève du pied gauche. Je suis un très très très mauvais cuisinier, une vraie catastrophe ambulante. Je ne suis même pas capable de faire un gratin de pâtes. Cependant, je maitrise l'art des pancakes, une fois sur deux. Euh...(moment de réflexion, suivit d'une hésitation) Je bois un peu trop. Le Robin de Storybrooke a donc un penchant pour l'alcool. Je pensais que c'était une bonne solution pour amoindrir mon mal-être, un mal-être inexplicable au demeurant, mais non, c'était de pire en pire. J'ai fait beaucoup d'erreurs et maintenant avec le retour des souvenirs, c'est difficile à gérer. Je pense que je devrais consulter ou faire quelque chose.  

Il serra sa main, comme si ce simple contact pouvait suffire à le rassurer. Il se sentait honteux d'avoir dévoilé ce qu'il refusait d'admettre jusqu'alors, à savoir son alcoolisme.  

-Ah je suis désolé, je ne voulais pas pourrir l'ambiance avec ça. Excuse-moi, je n'aurai pas dû dire tout ça. C'est un rendez-vous galant et je te balance que je suis alcoolique. Quel abrutit je fais. Bon aller à mon tour. Alors qu'est-ce que je pourrais te demander ? Ah oui je sais ! Hormis la cuisine et les promenades dans les bois, as-tu d'autres passe-temps ?

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Un premier verre tant attendu

▽ Regina Mils & Robin Locksley.

Robin semblait apprécier le contact qu’avait eu la main de Regina sur sa joue, et cela fit plaisir à la brune qui n’avait de cesse d’observer avec attention son sauveur. Elle espérait l’avoir rassuré quant à l’éducation d’un enfant quand on était parent isolé. Cela faisait peur, c’était très difficile, mais ce n’était pas insurmontable, et chaque erreur permettait d’avancer et d’en éviter des dizaines d’autres . Et puis il finit par se demander d’où venait une telle simplicité entre eux. Il avait mis les mots justes sur ce que ressentait madame le maire. Depuis qu’ils s’étaient rencontrés, enfin, surtout chaque fois qu’ils se retrouvaient ensemble, tout était facile. Parler était chose aisée, même de sujets qui pouvaient en embarrasser un des deux. Regina lui sourit, amusée.

-J’allais dire la même chose. Etre avec toi, c’est comme si notre rencontre avait été écrite…

Disant cela, elle se demanda s’il n’était pas temps de lui avouer ce que la fée lui avait révélé il y avait cela des années. Son regard se perdit un instant sur la table, réfléchissant à cette question qu’elle se posait intérieurement. Après tout, son changement passait aussi par moins de secrets. Si elle voulait démarrer une histoire sérieuse avec cet homme, il ne fallait rien lui cacher, et certainement pas quelque chose qui le concernait.

-Il faut que je t’avoue quelque chose… commença-telle avait de le regarder à nouveau. Il y a très longtemps de ça, quand nous étions tous encore dans la Forêt enchantée, nous aurions pu… nous aurions dû nous rencontrer.

Elle s’interrompit quelques secondes pour finir son verre cul-sec à son tour, étant obligée de quitter d’une main celle de Robin.

-Quelques temps après avoir perdu Daniel, mon premier amour assassiné par ma mère, j’étais désespérée. J’ai fait la rencontre d’une fée qui m’a emmenée devant une taverne. Par la fenêtre, elle m’a montré un homme, de dos, me disant que c’était mon âme-sœur. Mais j’ai eu peur d’être à nouveau heureuse, et au lieu d’entrer dans la taverne, je suis partie. De cet homme, je n’ai vu que son bras…

Alors qu’elle disait cela, elle remonta doucement la manche de Robin, partant de sa main qu’elle tenait, jusqu’à son coude .

-Je n’ai vu que le tatouage de lion sur son avant-bras, dit-elle avec un petit sourire et une lueur dans le regard.

Comment le bel archer prendrait-il cet aveu ? Lui en voudrait-il de ne pas s’être manifestée avant, de ne pas l’avoir cherché alors qu’elle savait que le véritable amour l’attendait quelque part. Ce serait compréhensible.

-Je comprendrais si tu m’en voulais…

Robin avait souhaité qu’elle commence à lui poser des questions. Regina n’était pas très douée pour ce genre de chose, et elle regretta sa question aussitôt celle-ci prononcée. D’autant plus quand Robin sembla y réfléchir. Peut-être n’aurait-elle pas dû… Mais finalement il se prêta au jeu. Son cœur s’était un peu serré en ayant eu peur de le brusquer en le faisait trop se dévoiler. Cette sensation de remise en question perpétuelle, elle ne l’avait plus ressentie depuis des années.

Regina éclata de rire lorsque Robin déclara être un médiocre cuisinier, et encore plus lorsqu’il expliqua qu’il ne réussissait les pancakes qu’une fois sur deux. Cette sincérité était touchante. Elle secoua doucement la tête avec un sourire tendre. C’était vraiment trop mignon.

-Henry aussi râle beaucoup le matin, quand je dois le réveiller tôt et qu’il n’a pas écouté quand je lui disais d’aller se coucher. Peut-être que tu devrais te coucher plus tôt, dit-elle avec un clin d’œil.

Il devait surement avoir les mêmes histoires avec son fils. Pour une raison inconnues, les enfants refusaient toujours de se coucher tôt, mais quand il s’agissait de se lever plus tôt que prévu, ils tiraient la tête toute la journée.
L’ancien voleur de Sherwood avoua ensuite avoir un sérieux penchant pour l’alcool depuis qu’il était à Storybrooke. Regina se sentit coupable. C’était à cause d’elle qu’ils s’étaient tous retrouvés dans cette petite ville du Maine, et donc indirectement, c’était de sa faute si celui pour qui son cœur battait aujourd’hui avait un problème d’alcool. Elle pencha la tête sur le côté sans pour autant le quitter des yeux.

-J’en suis vraiment désolée. Je suis sure qu’on peut arranger ça. Je suis prête à tout pour t’aider. Après tout, je suis en partie responsable, c’est à cause de moi si nous sommes tous ici…

S’il souhaitait consulter, Regina avait une bonne adresse, d’ailleurs. Mais c’était à Robin d’en décider.

-Dans ce cas, rester dans un bar n’est peut-être pas une bonne idée. Si on allait faire un tour dehors ? proposa-t-elle avec un sourire rassurant.

Elle se leva et lui tendit sa main la plus proche de lui, pendant que de l’autre elle sortit un billet de son sac qu’elle déposa sur la table. Elle attendit qu’il se lève, et l’entraina doucement dehors. La nuit était douce, sans être trop fraiche, et les étoiles illuminaient le ciel. Regina glissa doucement sa main dans celle de Robin, laissant leurs doigts s’entrelacer. Elle devait à son tour répondre à ses questions.

-Eh bien, avant j’excellais en équitation. Les chevaux sont des animaux merveilleux dont je me suis toujours sentie proche, depuis toute petite.

Elle pouvait se souvenir de ses innombrables balades avec son cheval préféré. Sa mère voyait d’ailleurs cela d’un très mauvais œil.

-Et toi, à part sauver les demoiselles en détresse et le tir-à-l’arc ? Et d’ailleurs, je te taquinais la dernière fois, je sais que tu atteins toujours ta cible, dit-elle en se plaçant face à lui après quelques pas.

Elle se hissa sur la pointe des pieds, malgré ses escarpins à talon, et déposa un doux baiser sur ses lèvres.

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Un premier verre tant attendu

▽ Regina Mils & Robin Locksley.  

Leur rencontre aurait donc été écrite et semblait de ce fait incontournable ? Non c'était impossible, Robin n'osait le concevoir, lui qui avait l'esprit censé, mais pourtant malgré son scepticisme, l'espace d'un instant il s'était laissé séduire par l'idée. Dans le fond peut-être que leur rencontre était écrite quelque part et que ça justifiait ainsi leur complicité et ce besoin plus qu'évident d'être ensemble. Robin souffla et laissa cette hypothèse de côté, car quelque chose de bien plus important, venait de mobiliser toute son attention. En effet, celle qui lui causait tant de troubles, avait le regard fuyant, perdu entre les limbes de la réflexion. Une légère appréhension saisit alors le voleur. Regrettait elle cette soirée ? Commençait-elle à s'ennuyer avec lui ? Tout était possible et Robin préférait pour le moment, ne pas chercher à savoir en la parant de multiples interrogations. Espérant la rassurer et la ramenait à lui, il se contenta de lui caressait la main attendant qu'elle daigne reprendre la parole.

« - Il faut que tu m'avoue quelque chose? En général ce n'est jamais bon signe quand on introduit son propos avec ce style de phrase. Je t'écoute ! » dit-il légèrement anxieux quant à la révélation que la reine déchue promettait. Leur regard ne se quittait pas malgré la situation et par ce contact, avant même que Regina n'étaye son argumentation, le voleur de Sherwood comprit qu'il n'avait rien à craindre. Donc confiant, il l'a laissa continuer et attentif à la moindre de ses paroles, il se retrouva totalement ébranlé lorsqu'il découvrit la tant redoutée révélation.   « - Nous aurions dû nous rencontrer vraiment ? Je ne comprends pas !»

Une fois encore Regina se tut quelques secondes. Elle venait d'attraper son verre pour s'abreuver, mais aussi pour se donner un peu de courage afin de trouver la force d'achever son récit. Elle prit donc son verre et le termina d'un coup avant de concéder à reprendre la parole. Robin était captivé par ce qu'il entendait. Non seulement il en apprenait plus sur le passé de sa belle, mais en plus il en faisait partit. Il était cet homme de dos dans la taverne, son âme-sœur qui plus est. Tout s'expliquait alors, l'attirance, la simplicité entre eux, ce besoin de se toucher. Et lorsque Regina acheva son récit en attrapant le bras de son voleur et on faisant apparaître la seule chose qu'elle avait vu de l'homme de la taverne, Robin eut la certitude tant attendue, il était bel est bien son âme-sœur et ce tatouage de lion en était l'ultime preuve. Il ne put que sourire face une telle révélation et trouva adorable l'expression qu'arborait le visage de sa belle.

« - Pourquoi devrais-je t'en vouloir ? Tu étais terrifiée et tu venais de perdre ton premier amour. Tu sais, j'ai souffert, mais j'ai été heureux par la suite. J'ai rencontré Marianne, mon premier amour et nous avons eu Roland. Peut-être que notre rencontre ne devait pas se faire ce jour-là. Moi je pense que c'est une question de timing. Tout doit arriver au bon moment. Et regarde, nous sommes là aujourd'hui et tous les deux. » dit-il en embrassant le dos de sa main qu'il venait de récupérer. La belle obtempéra et lui sourit encore une fois. Par la suite, après tant de révélations, ils se prêtèrent au jeu des questions-réponses. Robin avoua donc sans retenue être un piètre cuisinier et un vrai râleur au moment du lever ce qui valut à Regina un léger fou rire qu'elle atténua d'elle-même avant de reprendre la parole.

« -Peut-être que tu devrais venir me border le soir. Ça m'inciterais à me coucher tôt qui sait ? » dit-il en s'approchant pour s'abreuver d'un baiser. Il continua ensuite à lister ses pires défauts. La dernière révélation pouvait paraître choquante, mais l'archer ne pouvait se résoudre à taire cet
aveu, il devait tout lui faire partager, le bon comme le mauvais. Mais à présent délesté de ça, il redoutait plus que tout la réaction de Regina et pouvait dans une certaine mesure, comprendre une éventuelle fuite en avant de Madame Le Maire. Mais au lieu de cela, la belle brune préféra se fustigeait, ce qui lui valut, la désapprobation totale, de Robin qui n'hésita pas à le faire savoir.

« - Hey je t'arrête tout de suite ! Ok tu as lancé la malédiction, mais ce n'est pas toi qui m'a mis une bouteille sous le nez. J'ai commencé à boire de mon plein grès, je suis donc le seul, l'unique responsable. Je ne veux pas que tu te sentes coupable de quoique ce soit, en ce qui me concerne. Il faut que je me reprenne maintenant. J'ai mon fils qui a besoin de moi et maintenant toi aussi tu fais partie intégrante de ma vie. Je veux arranger tout ça, je veux être ce Robin que tu mérites, car tu mérites ce qu'il y a de meilleur Regina et peut importe ce que tu as été par le passé. Moi, la seule personne que je vois, c'est celle qui est en face de moi, à savoir la mère formidable, la femme douce et honnête, qui part en quête de rédemption. Tu veux changer et c'est tout ce qui compte, moi, le reste je m'en fiche. Dans la vie, pour avancer, il faut se défaire de son passé, c'est ce que je crois. Et si les autres veulent continuer à te voir comme la Méchante Reine, alors plains-les, parce qu'eux, ne pourront avancer, alors que toi, oui. »

Après tant de belles paroles, Regina proposa de quitter ce lieu visiblement peu adéquate pour Robin qui ne se targua pas d'ajouter avec une pointe d'humour avant de se lever pour enfiler sa veste en cuir :

« - Tu sais, je suis dans un bar tous les jours, ça ne m'empêche pas de rester sobre de temps en temps. Mais peut-être que finalement je devrais penser à me reconvertir non ? » dit-il en acceptant volontiers de la suivre pour une petite promenade en amoureux. Leur départ, attira d'ailleurs bien des regards que Robin préféra ignorer.

« - La prochaine fois, c'est moi qui paye beauté !  » lui avoua-t'-il au creux de l'oreille avant qu'elle n'ait posé le billet sur la table. Puis, éclipsant à nouveaux les regards, il accepta la main qu'elle venait de lui tendre et concéda enfin à quitter ce bar.  Ils se retrouvèrent donc dehors, Regina glissa sa main dans celle de son voleur pour y entrelacer naturellement ses doigts aux siens. Robin leva la tête et observa les quelques étoiles qui daignaient se présentaient à eux en cette douce nuit. Puis, se souvenant qu'il avait une question en attente, il reporta son attention sur Regina et attendit, tout sourire d'en savoir un peu plus sur elle.

« - Pour l'équitation, je ne sais pas pourquoi, mais j'avais deviné au vue des quelques statues à l'effigie de chevaux chez toi.  Et je peux comprendre ce que tu ressens. J'adore les chevaux et à une époque, je dois avouer qu'ils m'ont bien aidé. Je me souviens, j'avais un étalon blanc, c'était un cadeau du roi Richard. J'aimais beaucoup ce cheval, tout comme j'aimais mon roi. Alors, je faisais en sorte d'en prendre le plus grand soin, du cheval bien sûr. Je me levais très tôt pour le nourrir, je veillais à ce qui ne manque de rien. C'était un compagnon d'aventures. Il s'appelait Uffington et il avait fier allure.  »

Ce souvenir représentait de bons moments auxquels Robin n'avait songé depuis très longtemps. Des moments de grandeurs et de liberté sur sa terre d'origine, qui parfois, éveillait un peu de nostalgie tant elle lui manquait. La seconde question de Regina le sortit de ses songes. La jeune femme, malicieuse à souhait, venait de se placer devant lui et se hissa ainsi sur la pointe des pieds pour poser sur ses lèvres, un doux baiser qu'il prit soin d'étayer. Il entoura ensuite la taille de sa reine et prit soin, même lorsque le baiser s'acheva, de garder cette même proximité. Pour se faire, il déposa donc son front contre le sien.

« - Même ivre je suis sûr que j'atteins ma cible.  C'est une espèce de super pouvoir tu vois ! Et pour répondre à ta question je dirais que j'adore les choses simples. Tu vois par exemple, c'est tout bête, mais j'adore sentir l'herbe fraîchement coupée, regarder le soleil se lever et voir la rosée du matin se déposer sur les plantes.  J'adore, les soirs d'été, quand le ciel est dégagé, amener Roland au parc avec moi. On s'allonge dans l'herbe et puis on observe les étoiles attendant avec impatience de voir celle qui filera devant nous pour ensuite faire un voeux. J'aime écouter de la musique. Celui qui a inventé les mp3 est un génie.  J'aime aussi me balader, comme tu l'as remarqué, dans la forêt. C'est le seul endroit dans la ville, où je me sens en sécurité, où j'arrive à me ressourcer quand ça ne va pas fort. J'aime aussi mon job,enfin certains aspects. Des fois, je me sens utiles quand j'écoute avec attention les peines d'un tel et que j'essaye par les mots, de le rassurer. En fait, je crois que j'aime aider les autres et peut-être que tout compte fait, tu as raison, peut-être que je devrais envisager une reconversion. Petit Jean serait capable de gérer le bar, je n'en doute pas et cela me permettrait de voir autre chose et surtout de m'éloigner de la tentation de la bouteille.  Et puis, si je suis amené à travailler avec le shérif, nous serons forcément amené à nous voir plus souvent Madame le Maire. N'est-ce pas une raison de plus d'accepter l'offre si elle vient à se présenter.»

(c) AMIANTE