FAST - « Regarde ce que Drago m’a offert ! » (giselle&anna&mushu) [FT]

« Il faut que je te montre un truc ! » dit-elle alors qu’elles approchaient du château. Elles venaient de se faire virer par les hommes de Drago. Elles n’avaient rien à faire ici, surtout si c’était pour encombrer plus que pour aider. Elles s’étaient installées près des énormes bêtes cracheuses de feu, une petite nappe posée sur un petit bout de vert, et elles venaient d’engloutir un repas froid. Giselle voulait montrer à Anna les tours qu’elle avait appris à l’un des dragons, comme donne la patte ou fais le beau.

Les deux princesses arrivèrent dans le mélange étrange entre produits dérivés Disney, électroménager inutilisable, et meubles d’époque qu’étaient les appartements de Giselle. Celle-ci avait fait venir Mushu dans sa chambre ce matin, juste pour le montrer à sa cousine pendant les quelques jours qu’elle serait à Arendelle. « C’est un cadeau de Drago. Apparemment il s’appelle Mushu mais j’aimais pas trop le prénom, du coup je lui en ai donné un autre. Voici Casse-Noisette. »

Le quotidien de Mushu se résumait à jongler entre deux extrêmes : une cage qui le laissait à la merci des températures locales avec des repas inexistants ou un déluge de bonnes intentions étouffantes. Pour l'instant, il se trouvait dans un entre-deux. L'Asiatique profitait de la chaleur du feu de cheminée, doux moment d'accalmie avant que son bourreau à froufrou ne fasse son entrée. Il y avait toujours le barbare numéro 8, alias Brutus, qui le surveillait, mais, à force, Mushu en était arrivé à ignorer la présence, tout comme il ne faisait plus attention à ces entraves. En attendant l'arrivée de Giselle, toute son attention était portée sur une poupée qui était censée représenter Mulan, sauf que c'était impossible parce que sa vaillante guerrière ne porterait jamais ce genre de robe. Son autre préoccupation était d'étouffer au mieux un bâillement dû à un manque de sommeil. Deuxième tristesse de son existence actuelle : il n'y avait que lorsqu'il était assommé par les berceuses de Giselle qu'il dormait bien.

Il n'eut pas le temps de s'attarder sur cette triste pensée que Giselle arriva. Mushu ouvrit des yeux ronds en voyant qu'elle n'était pas seule. "Oh non, elles se multiplient." Souffla-t-il avec crainte. À cause de cette réflexion, il n'entendit pas en entier les présentations made in Giselle. "Je te plains, Brutus, c'était beaucoup mieux." Commenta-t-il avec un sourire espiègle en se tournant vers le barbare qui le gardait, pensant que le surnom de Casse-Noisette lui était destiné. Puis, avec un temps de retard, il réalisa son erreur. "Ce n'est pas 'Apparemment', je m'appelle Mushu, les prénoms, ce n'est pas négociable." Expliqua-t-il avec patience. Avec regret, il se détourna du feu pour se lever. Son regard fut attiré par le ventre rond de l'inconnue. Non seulement, elles se multiplient, mais la prochaine génération est déjà en marche. "Je vois pourquoi on m'a fait venir, mais, s'il faut un gardien au futur bébé, je dois refuser. Mes talents sont réservés à la famille Fa exclusivement." Affirma-t-il. Pour quelle autre raison l'aurait-on arraché à sa prison glaciale ?

Anna arriva enfin dans la chambre de Giselle après s’être brusquement fait renvoyé du camp. D’un côté, s’ils occupaient pas la moitié du large hein ! Puis de deux, j’avais envie de voir des dragons. Et alors elle s’arrêta net. Elle posa une main, un peu inquiète sur l’épaule de Giselle. Une main qui lui demandait si elle hallucinait où elle parlait bien d’un être humain. Elle le dévisagea de la tête aux pieds, le regard complètement ahuri. Anna était candide, mais pas autant que Giselle et elle avait un peu plus de raisonnement que sa cousine. Enfin pas forcément de beaucoup. Elle le présenta, lui donna son prénom et s’était permise de lui changer comme s’il ne valait rien. Anna faillit déglutir de travers. Puis l’Asiatique s’offusqua, faisant tinter ses chaines en bougeant. Ensuite, elle vit le barbare et elle sursauta en poussant un petit cri de peur, se tenant le coeur et le ventre.

« Attends, attends, attends ! … Pourquoi qu’on te donne un monsieur et que moi j’ai même pas droit à un simple dragon. Bon par contre, je conçois pas qu’on fasse ça à n’importe quel humain qui vivent... Sauf si c’est Hans bien sûr. Et pourquoi qu’il t’a donné... cashu-musette c’est ça ? » demanda t-elle avec une grimace désolée à Mushu. « Je comprends pas ! Et pourquoi que moi j’ai droit à rien ici. C’moi la princesse. Toi t’es princesse de CO-RO-NA ! » dit-elle un peu fort et elle agitait ses bras avec panique et incompréhension.

L’homme de compagnie qu’on avait apporté dans la chambre de Giselle n’avait pas l’air d’accepter sa nouvelle identité, mais Giselle était déjà fixée. « Tu vois, en plus il connaît la princesse Mulan ! » Et pour rafraîchir la mémoire de son amie sur le personnage, elle attrapa la Barbie Mulan sur l’étagère au-dessus de son lit, au milieu de sa collection de poupées parfaites en plastique.

Giselle sentit que sa cousine commençait à devenir verte de jalousie, aussi elle en rajouta une couche. « Mais c’est pas un vrai bonhomme, en fait si tu lui donnes une perle il se transforme en dragon ! J’ai essayé les perles en plastique et les perles de coco par contre, ça marche pas. Donc si tu as quelque chose à proposer je prends. » Puis elle s’offusqua. Anna avait droit d’être jalouse, mais que si elle était gentille en même temps. « Parce que moi j’ai pas fait un bébé avec n’importe qui ! Et même que j’ai épousé un roux de Dunbroch ! Mon dragon je l’ai mérité pour Noël. »

Dès qu'Anna posa le regard sur lui, elle semblait manquer de souffle, allant jusqu'à poser une main sur l'épaule de Giselle. Mushu se sentait observer sous toutes les coutures et en éprouva une petite pointe de fierté. Enfin une réaction normale en sa présence ! À aucun moment, il imaginait que la réaction de la demoiselle était liée à la présence de ces chaînes ou du barbare numéro huit. Il était tellement impressionnant, qu'Anna avait poussé un petit cri en se tenant le ventre. À moins que cette réaction ne soit provoquée par la déception de savoir que le futur bébé ne sera pas sous sa protection. Oui, il pouvait comprendre que passer à côté d'un super gardien comme lui donnait envie de crier. Le choc fut tel que la princesse écorcha son nom.

"Mushu." Répéta-t-il avec patience. "Mais c'était presque ça." Commenta-t-il avec un sourire magnanime.

C'était la seule explication possible. L'autre solution signifiait que ces deux visiteuses l'avaient complètement ignorer. Une vérité que l'ex-dragon refusait d'admettre.

Le nom de Mulan fut prononcé et, pendant quelques instants, Mushu arrêta de songer à frimer pour regarder Anna avec étonnement. "Vous connaissez Mulan aussi ? Elle va bien ?" Même dans sa situation, il s'inquiétait pour sa vaillante guerrière. "Comment ça ? Une princesse ? Elle est devenue une princesse en mon absence ?!" S'étonna-t-il, un peu offusqué sur la fin de savoir que certain menait la belle vie pendant que lui passait d'un psychopathe à un autre.

Il n'avait pas encore bien assimilé le concept des films et de tous les étranges objets que possédait Giselle. Le reste de la conversation lui passa un peu au-dessus de la tête, bien qu'il trouvât très mignon que les princesses se disputent le droit de l'avoir, là n'était pas la question. "Oui, oui, je suis un dragon." Confirma-t-il avec patience alors que Giselle lui rappela les essais désastreux avec des perles en plastique. Rien que d'y penser, il en avait mal au ventre. "Je parle, je sais prendre une apparence humaine. Oui, je sais, c'est génial. Je suis génial. On peut répondre à ma question maintenant ?" Continua-t-il en parlant rapidement avec un geste d'impatience de la main, comme s'il s'attendait à ce que cette confirmation provoque une vague d’idolâtrie de sa personne mais qu'il préférait avoir une réponse à sa question avant.
Si Anna avait des nouvelles sur Mulan, il voulait en savoir plus ! Son regard passa d'une interlocutrice à l'autre. Il espérait que les deux princesses n'allaient pas en venir aux mains pour essayer de gagner le droit de l'avoir. Pas que cela le dérangerait, cela dit.

Mushu avait tenté de s’imposer entre les deux grandes cousines-copines. Ce qui était difficile. Le pauvre homme demanda des nouvelles de Mulan, mais déjà les deux femmes ne l’écoutaient plus et le garde roulait déjà des yeux à les entendre jacter. Il était connu dans le palais qu’on ne souhaitait pas se retrouver dans la même pièce que ces deux-là, surtout réunies. Bien sûr il y avait en premier exemple Drago, puis même Elsa. Bref elles étaient parties dans leur bulle. Giselle vint agité une poupée Barbie devant elle et lui parlait d’un personnage Disney. « Mais je l’ai pas encore vu ce film… J’ai quelques épopées d’elle dans ma bibliothèque à côté de ceux de Jeanne d’Arc, mais c’est tout » haussa t-elle lentement ses épaules et marquait un silence de réflexion. « … Je me disais que Shumu ça me disait vaguement quelque chose. Un gardien, c’est ça ? C’est son gardien, c’est ça ? » s’adressait-elle toujours à Giselle « La chance qu’il a d’avoir pu la connaitre. Oh peut-être qu’il a des nouvelles d’elle ! »

Anna avait pesté plutôt et Giselle en rajouta une couche en disant qu’il pouvait aussi être un dragon avec une perle.. Elle était encore plus jalouse. Elle fit une moue boudeuse. Bon elle n’adhérait pas, mais donner une âme c’était quand même beaucoup alors qu’elle dut faire des pieds et des mains pour garder un ourson. « T’as essayé en jade. Ils utilisent beaucoup ça chez eux. Ils pensent que ça les rend immortels je crois… Mais comment t’as trop de chance... »

Puis ce n’était pas fini. Finalement, Giselle protesta devant l’envie de sa cousine en lui balançant des faits véridiques mais douloureux. « T’as un soucis avec les roux ? » fronça t-elle les sourcils, sachant qu’elle parlait de la branche de la famille qu’elle tenait de son père : ceux à la chevelure de feu, comme les De Dunbroch. Soudain, elle sentait l’homme s’agiter à côté d’elles. Elle se tourna vers le dragon : « Mais il a quoi celui là ? Plait-il ? (n’attend pas sa réponse) Ooooh, vous avez des nouvelles de Mulan ? Elle voudrait pas nous rejoindre ? Quand je dis nous bien sûr, je parle de l’armée des dragons » joignit-elle ses mains en prière. «  Ce serait trooop classe ! »