FAST - J’ai une surprise pour toi (elsa&drago&giselle&anna) [FT]

Drago était dans un des nombreux salons qui comblaient les couloirs du palais. Il était devant la cheminé, avachi dans un fauteuil pensif. Il y avait sur le bureau massif sculpté dans les motifs typique du royaume d’Arendelle un tas de missive qui n’annonçaient malheureusement pas que des bonnes nouvelles. Ces derniers temps ce petit salon était devenu son quartier quand il gérait ses affaires et qu’il était sur place. Un homme frappa à la porte et ils échangèrent quelques mots. « Votre fils arrive…

_Les mains vides ?
_Elle est là. Je préviens la Reine ?
_Non, faite la venir ici. Dites que je la demande. Et tout de suite. Enervez la un peu… » sourit-il, mauvais reposant son attention sur le feu qui léchait l’énorme buche de bois.

On partit alors chercher Elsa dans le château. Il ne lui avait pas dit qu’il avait mis son fils Hillel sur une mission bien particulière : celle de ramener Anna par la peau des fesses. Lorsque la Reine s’était rendu dans l’Autre-Monde, elle n’a pu s’y éterniser pour retrouver Anna, car du côté terre de son royaume, une nouvelle menace était venu faire son apparition. A cette époque on ne connaissait pas encore son nom. Il courrait lentement les terres du Mondes des Contes. Beldam. Ils avaient attaqués à vu, par le monde glacé. Le seul endroit où il était impossible d’attaquer Arendelle avec tactique. Et ils n’avaient même pas l’avantage du nombre. Mais c’est ce qui inquiéta Drago. C’était trop étrange. Il préférait qu’elle soit là. Puis elle ne lui reprocherait plus de ne pas lui laisser la défense de ses terres. La Reine dut rebrousser chemin pour défendre son royaume.

Elsa était gentiment en train de s’empiffrer dans les cuisines du château. Et elle notait d’ailleurs que les placards de cette cuisine s’étaient bien vidés du côté sucré, surtout sur l’étagère où étaient stockés toutes sortes de chocolats. Elle savait pourquoi. Giselle et ses cookies vegans aux amandes. Les seuls aliments chocolatés que la reine évitait de toucher.

Elle se rendit compte qu’elle avait peu profité de son moment de calme quand elle entendit des lourds souliers frapper les couloirs qui menaient aux cuisines. Et ce n’était pas Giselle. Elle s’attendait à ce qu’on lui annonce que son mari avait un peu énervé l’armée atlante et que celle-ci était sur le chemin pour attaquer, au pire elle se préparait à entendre parler de cette Beldam.
« Votre mari vous demande. » Et ? Elle s’apprêtait à demander pour quelle raison on la recherchait jusque dans les cuisines, mais au moment d’ouvrir la bouche elle se rappela qu’elle avait encore des petits morceaux de tartines de chocolat fondu aux noisettes - Giselle appelait ça du Nutella vegan - entre les dents. Elle mastiqua pendant un moment. Les deux personnages continuaient à se fixer, l’un attendant la réponse de sa reine, l’autre tentant de faire disparaître le gros morceau de pain dans le reste de son système digestif. Enfin, elle se libéra la bouche. « Pour ? » « Il n’a rien précisé. » Donc c’était semble-t-il assez important pour qu’on vienne me traîner depuis les cuisines, mais pas urgent au point de me communiquer de quoi il en retourne... Il va morfler, conclut-elle. Elle se leva trop brutalement - le banc en tomba - et suivit l’homme jusqu’à Drago.

« Si c’est pour regarder un unibragiste s’avachir dans un fauteuil toute la journée, ce n’est pas la peine, » salua-t-elle chaleureusement son mari. Elle croisa les bras, attendit la suite.

Drago avait la tête lourdement appuyé sur sa main. Son coude lui, continuait l’appui dépité sur l’accoudoir du fauteuil. Il ne pouvait même pas se consoler en se disant qu’il serait mieux sur ses îles. Il ne savait pas pourquoi, mais ce soir il n’avait simplement pas envie. Il aurait aimé faire une petite pause dans le parcours de sa vie qui pourtant lui est si importante. Il ne vivait que pour son ambition. Peut-être que de s’être amusé à chercher l’autre idiote de Sorensen lui soufflait qu’il s’était encrouté finalement… Déjà ? non, il devait être simplement fatigué. Entre les Atlantes et Beldam, ça devenait un peu compliqué de garder la tête hors de l’eau.

Soudain une porte grinça et une voix éclata, cinglante. Il soupira et ne prit même pas la peine de se retourner. : « Bah tu n’auras qu’à fermer les yeux lorsque tu seras à genoux… » siffla t-il avec dédain plein de sous-entendu. Il se redressa et attrapa sa chope de bière qui reposait sur une petite table. Il en but une gorgée. « Tu ne peux pas être un peu agréable parfois ? Viens t’asseoir et soit patiente. Montre toi un peu plus chaleureuse pour une fois. Crois moi je le mérite… ».

Il se pencha alors pour la voir. Il lui montrait l’autre fauteuil à sa droite d’un signe de tête.

Elle se décrispait. Elle essayait. Elle avait fini par comprendre que crier ne pouvait qu’aggraver son cas et n’améliorait à peu près… jamais, sa situation. Elle réussit même à ne pas lever les yeux au ciel quand Drago lui parler de se mettre à genou - après tout elle était habituée à ce genre de réflexions. Mais elle ne resta pas longtemps silencieuse pour autant. « Agréable pour quoi ? Pour que je le sois, il faudrait déjà me donner une raison de l’être. » Elle fixait son regard sur l’homme au moignon, la bière dans sa seule main valide. « Et pour l’instant je n’en vois pas. »

Elle vint tout de même s’installer à côté du barbare. Elle s’attendait à avoir une bonne nouvelle, du genre à propos des dernières batailles, ou par rapport au domaine économique d’Arendelle. Est-ce que les choses évoluaient dans le bon sens ?

Drago secoua la tête las alors que la Reine venait s’asseoir à côté de lui. Il vint poser sa main lourde, après avoir posé la bière, sur le bras immaculé d’Elsa qui reposait sur l’accoudoir. Il lui arrivait ces derniers temps d’avoir des petites, toutes petites, marques d’affection de ce genre. On toqua à la porte, il se pencha et sourit. Il tapota la cuisse de sa femme. « On a un convive qui vient d’arriver et qui a fait une longue route je présume… Tu peux t’en occuper ? La personne est là. » demandait-il avec condescendance avant de se lever de son fauteuil. Il se dirigeait vers la porte et tapota le dos d’Anna qui était restée sans bouger. Elle observait l’autre fauteuil et la silhouette de sa soeur qui regardait les flammes.

Drago quitta la pièce. Dans le couloir il s’arrêta net, se posant un doigt sur la bouche pensif. Il hésitait très franchement à faire demi-tour. Il se demandait s’il avait bien vu. Elle avait grossi un peu non ? Gagner en volume... Il irait vérifier une autre fois, laissant ce temps pour les deux soeurs. Mais ça le turlupinait quand même.

Elle serrait ses petites mains l’une contre l’autre pour garder son excitation. Elle attendit patiemment, les larmes aux yeux. Elle ne tenait plus. Elsa n’eut presque pas le temps de pouvoir réaliser, quitter son fauteuil et se retournée qu’Anna lui sauta dans les bras et l’étreignit avec force. Les larmes finirent par lui échapper. Des pleurs de fatigue, de joie et aussi du à sa grossesse.

Elle aura tout vu. Maintenant il la laissait s’occuper de ses invités ? Ça faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas eu ses propres visites à Arendelle. En fait, ce n’est pas comme si elle avait eu vraiment l’occasion de se servir de la salle de bal. D’abord parce qu’il fallait fermer les portes, ensuite parce qu’il y avait un barbare à la maison. Avec Giselle, parions que cela va changer. Elle allait interroger son mari sur l’identité de quelque allié qui serait assez brave pour passer par l’ambiance hivernale d’Arendelle, mais celui-ci se leva sans rien préciser de plus. Elle attendit, espérant avoir quelques informations. Quand elle tourna la tête dans la direction qu’avait prise Drago, elle nota que celui-ci avait déjà quitté la pièce. Et elle nota autre chose. La reine n’avait sûrement pas été aussi heureuse d’avoir de la visite depuis… des années ? Elsa se leva déjà de son fauteuil, se retint pour ne pas bousculer Anna, grosse qu’elle n’en pouvait plus. Sa joie se teinta de quelque chose de différent. « Oh. Kristoff ne m’avait pas dit qu’il avait réussi à te voir. Mais je suis contente hein ! » Elle tenta de l’embrasser délicatement de ses bras, mais elle avait l’air un peu gauche. « On a tant à rattraper ! Viens, nous allons annoncer ton retour. Et faire une fête ! » On rangera les dragons fort loin, histoire d’éviter d’autres accidents.

Des larmes perlaient le long des joues de la cadette. Anna serrait sa soeur avec force, comme si une nouvelle chose allait les séparer de nouveau. Elle avait peur que l’une d’elle ne s’échappe à nouveau. Les émotions, les hormones. Elle pleurait à chaude larme. Elsa lui fit une remarque qui signalait qu’elle avait bien vu son ventre et compris sa situation. Or, Anna ne préféra ne rien dire pour le moment. Elle voulait simplement profiter de chaque instant si épanouissant de retrouver celle qui avait toujours compter et compterait à jamais dans sa vie, sa soeur. Elle s’impregnait de tout de son parfum et son attitude si maladroite et peu démonstrative. Ca faisait partie d’elle et de ses contacts si privilégier avec sa soeur. Une sensation d’apaisement toute particulière que seule la Reine pouvait lui donner.

Et l’ainé partagea sa joie en voulant organiser une fête et l’annoncer à tout le monde. Elle se dérobait d’Anna. Cette dernière était si touchée, car elle adorait les fêtes et les bals et tout ce qui leur faisait profiter d’une bonne soirée en rencontrant des gens dans la joie et la bonne humeur. Anna attrapa les mains de la reine. « Attends… » lui dit-elle l’air grave et la tête basse. « Y’a du temps à rattraper c’est sûr. Y’a des choses qu’il faut que… ». Elle s’était arrêté de parler et taper des pieds. Elle cherchait la force de le lui dire. La force de lui faire porter son lourd secret. « Ecoute euh… Je t’ai dis, j’allais très bien, on m’a prise en charge là-bas et j’ai rencontré des gens merveilleux. Et que Kristoff n’est jamais venu me voir. Et que on n’avait pas fait l’amour depuis longtemps avant que je disparaisse à Storybrooke. Tu vois où je veux en venir ? » lui confia t-elle en tordant sa bouche, prête à recevoir le coup de grâce ou qui disait : « S’il te plait, ne crie pas ».

« Je repète, j’ai rencontré des gens merveilleux. Dont un. Et là tu comprends ? Mais j’aime Kristoff et je sais pas quoi faire. Je veux le voir, mais je lui dit quoi pour ça !!![/color] » cria t-elle un peu en montrant son ventre d’un geste démonstratif des mains. « Oh ce que ça fait du bien une fois sortie, comme les gros rototo... » soupira t-elle de soulagement.

Les joies des retrouvailles se teinta un peu avec autre chose. De moins agréable. Elsa écoutait les explications d’Anna, mais plus elle en entendait, plus elle espérer bientôt sortir du cauchemar. C’était pas possible. Au moins elle ne se sentait plus trahie par Kristoff qui continuait de dire que ça faisait longtemps qu’il n’avait pas vu sa princesse. Mais elle aurait préféré en fin de compte. C’était pire, désormais. Faire un enfant avec un autre homme pendant son mariage, c’était quelque chose qu’Elsa ne pouvait pas concevoir. Une union comme le mariage signifiait fidélité et loyauté. Bon… la loyauté d’accord, ce fut un peu compliqué avec Drago au départ. Mais je n’ai jamais partagé ma couche avec un autre homme. Malgré toutes les réticences que lui inspirait l’autre déséquilibré.

D’abord incapable d’émettre le moindre son, Elsa porta une main à sa bouche. « Tu n’auras qu’à lui dire que c’est le concierge ! » éclata-t-elle, nerveuse. Puis elle se reprit, l’air grave. « Non, ne lui dis pas ça ! » Sa soeur aurait parfaitement été capable de la prendre au pied de la lettre. Un peu comme Giselle… Anna avoua qu’elle s’était libérée d’un poids, avec ses mots. Elsa avait repris son sérieux. C’était comme si c’était à elle d’annoncer la nouvelle. Et puis il n’y avait pas que Kristoff qui devra l’apprendre ! Il y avait toute la famille Bludvist, et tout le reste du royaume. « Euh… ça te dérange de revenir plus tard, une fois que tu te seras débarrassée de ça ? Ou juste de te cacher en attendant ? Dans les écuries ? Personne ne va dans les écuries ! Tu veux le garder ? Ne me dis pas que tu veux le garder ! Tu ne peux pas le laisser à ton ami ? Et ton ami, où est-il ? » Merci pour le cadeau, Drago !

Anna venait de tout déballer. Elle lui expliquait que cet enfant n’était pas fait dans les bonnes moeurs d’un mariage fidèle. Au contraire, de l’autre côté elle s’était égarée. Elsa accusa le coup. Elle tenta un humour un peu jaune en lui conseillant de dire que c’était le concierge. Anna se posa un doigt sur la bouche pensive. « Mais c’est qui le concierge ? on a un concierge ? » se murmurait-elle à elle-même et finalement sa soeur se reprit brusquement en lui disant de ne pas dire ça. « Bon bah alors je lui dis quoi ?! » demanda la cadette simplement, en haussant les épaules.

La rousse se mit à faire les cents pas dans la pièce en se tenant le menton. Elle cherchait une autre idée quand soudain, Elsa en proposa une autre qui fendit le coeur de la plus jeune. « Attends ? Tu veux que je parte ? Ah bah moi qui pensait que revenir te ferais plaisir et voilà que tu me demandes de repartir. Non parce que la Reine à trop de chose à faire que d’aider sa soeur, alors autant la renvoyer de là où elle venait, le temps de trouver une solution. Merci le soutient. » soupira t-elle, réellement outrée avant de se laisser tomber dans un fauteuil, tendant les mains vers le feu. « Elsa, reprit-elle plus calme et d’une toute petite voix. Ca fait presque trente ans que j’attends de tomber enceinte… C’est trop cruel de me demander de l’abandonner. Tu penses que ce serai la meilleure solution. Et Kristoff finirait par me pardonner ? Il va bien au fait ? ». Puis elle posa lourdement sa tête sur sa main, complètement désespérée. « J’avais envie de rester ici… Oh et si je dis que c’est lui ?! Ooooooh noaaan ! Ce serait vraiment trop difficile à gérer ? » conversait-elle presque toute seule avec sa conscience.

« Ne lui dis rien pour l’instant ! Évite-le, on va trouver quoi faire, » lui conseilla-t-elle juste. Elle espérait que personne n’avait encore mis le pauvre Kristoff au courant du retour de la princesse.

Ce qui devait être un moment sympathique pour les retrouvailles de deux soeurs se transforma vite en une séance de réflexion active à propos de quel plan adopter pour l’état problématique d’Anna. Elsa avait proposé à peu près tout ce qui lui passait par la tête. Et ce qui lui passait par la tête, ça avait blessé la rouquine. « Anna, je voulais pas dire ça. J’essaie juste de trouver une solution, » dit-elle vraiment navrée. Et pour Anna, et pour Kristoff.
« Kristoff va bien. » Elle oublia volontairement de lui affirmer ou non si il serait capable de lui pardonner. Elle se retint également de lui préciser que son mari demandait presque tous les jours à la reine des nouvelles d’Anna, quand est-ce qu’elle reviendra, etc. « Oui ou tu peux lui dire qu’il est de lui… mais même s’il fait souvent la discussion à son renne, je ne sais pas s’il serait dupe à ce point. Tu es sûre de ne pas l’avoir vu au cours des derniers mois ? » Comment est-ce qu’elle avait pu laisser Anna revenir ainsi ! Même Elsa, après des années de mariage et de sérieux efforts, ne s’était pas retrouvée dans cet état. « Je ne peux pas t’empêcher d’abandonner l’enfant si tu préfères le garder, mais j’imagine que le mieux ce serait de dire la vérité au pauvre Kristoff. Ou de trouver un mensonge qui tienne la route. Ou de divorcer, et te remarier avec ton ami pour éviter de ternir ta réputation. » Et la mienne au passage.

Anna soupira en se laissant lourdement tombé sur le fauteuil de tout ses muscles comme si elle était exaspéré par les réflexions de sa soeur. « Je ne suis pas bête à ce point, je saurais si c’était Kristoff. Pour te dire qu’il me manque et que j’aimerai tellement le voir... » ajouta t-elle, le regard perdu. Elle était démunie. La plus jeune ne préférait pas en rajouter une couche sur le fait qu’elle était plus que déçue de devoir partir et surtout éviter Kristoff, ce qui voulait aussi dire tout le monde. Anna s’était imaginé ce moment plein de joie et de bonheur, mais malheureusement, elle avait encore fait des bêtises et elle allait devoir en payer le prix. Et encore, elle n’avait pas tout le reste du discours de sa soeur qui n’annonçait rien de meilleur. Au moins, elle pouvait se rassurer que Kristoff allait bien.

Soudain, un mot la mis en alerte et retint toute son attention : « Mais on peut divorcer ??? » Elle se hissa sur le fauteuil pour regarder sa soeur, un regard ahuri. Elle l’ignorait totalement, elle ne pensait pas cela possible. Elle se pensait liée jusqu’à ce que la mort les sépare.