[Flashback] La mort est la raison finale de tout + Regina&Mérida.

La mort est la raison finale de tout

Miss Fitzgerald n’était pas allée travailler depuis qu’elle a appris qu’elle était en réalité Mérida Bothwell, ancienne princesse devenue la Reine des quatre clans. Le retour à sa vraie vie particulière fut lourde et douloureuse comme pour la majorité d’habitants de Storybrooke. Enfermée à la maison avec Harris, elle avait préféré se laisser porter par le temps et le regarder s’écouler. La télévision marchait pratiquement toute la journée et la nuit grésillait un bruit de fond rassurant dans sa modeste demeure. La vaisselle s’accumulait et les repas se résumait à des pizzas commandées ou une réserve de plat au micro-onde qu’Agraires apportait sous les ordres de sa vénérable soeur. Cela dura une voire deux semaines. Elle ne sait plus vraiment. Elle s’était coupée d’elle et d’elle pour n’être autant « rien » que possible. Perdue dans de longues réflexion, elle trouvait parfois ces si reposant passage à vide en construisant une petite cabane pour les oiseaux. Ca lui avait prit il y a deux jours et elle adorait se retrouver dans son atelier pour y passer des heures. Travailler le bois l’avait étrangement calmé, enfermée dans ce qui était à l’origine un garage. Lissant le toit du plat de sa main, elle admirait ses travaux. La paroi était suffisamment lisse. Rangeant le papier de verre, elle s’empara du pot de vernis. Elle entreprit la recherche d’un pinceau. Après plusieurs tiroirs ou boîtes de fortunes (chaussure, conserve, traiteur, biscuit, …) elle ne trouva pas de pinceaux mais la tête en acier d’une flèche à trois traits. La tournant entre ses doigts, elle resta un instant pensive devant le petit trésor qu’elle venait de trouver.

Après de longues heures, sa pointe de flèche devint une flèche entière. Le fût en bois était léger et résistant taillé dans le pied imposant d’un bambou qu’elle avait trouvé une fois à la scierie. Des commandes bien particulières mais qui, elle en était sûre, un jour pourrait lui servir. La pointe était taillée plus fuselée, d’une pointe qui pouvait facilement fendre la peau d’un sanglier comme dans du beurre. Les plumes ne fut pas choisies pour des raisons purement esthétique mais surtout pour leur rigidité propre à chacune et leur poids. Trois entaille et elle les glissa avec minutie. C’était la petite touche final, le rituel qui finissait toute l’oeuvre. Elle aimait prendre son temps. Surtout pour cette flèche. La journée s’était égrainé à une vitesse folle alors que la rousse était concentré à son dessein. Sa vengeance. Elle avait prit forme lorsqu’elle vit la pointe de la flèche et grandit dans ses entrailles lentement alors qu’elle se mit à fabriquer cette munition carnassière. Son projet commençait par cette longue et méticuleuse préparation afin de laisser sa rancoeur s’accroitre et son envie de vengeance mûrir. La deuxième étape était l’utilisation de son arme.

La soirée commençait à peine. Il faisait entre chien et loup lorsqu’elle quitta sa maison du quartier Tchaikovsky chevauchant sa Harley. La malédiction s’était levée il y a peu. Mérida avait été meurtrie et en colère comme beaucoup de personnes embarqués là-dedans. Cachée dans un endroit sombre et reculé du quartier Aragon, elle attendait de décharger sa colère. Il avait opté pour la punition plutôt que le pardon. Regina n’aurait pas le temps pour sa rédemption ou une autre très mauvaise et égoïste idée. Dans une cache à la vue relativement dégagée vers la villa de la Maire, elle attendit patiemment. Très patiemment. La vengeance était un plat qui se mangeait « froid » après tout.

Soudain une silhouette déchira le dégradé d’ombres d’un noir profond et d’un gris pâle devant l’imposante demeure. Elle était grande, charismatique et à la chevelure et sa démarche, elle devina rapidement la cruelle Belle-mère. Mérida inspira profondément. Elle bande son arc d’un geste naturellement précis et assuré. Aveuglée par sa haine ou son besoin de vengeance, elle était presque inconsciente comme une personne passant le pas fatidique avant un suicide. Emprisonné par un mécanisme de défense tellement puissant que c’était un peu ce qu’elle faisait en s’attaquant à Regina aussi simplement. Elle n’avait aucune chance. Privé de raison et presque d’humanité, c’était un robot alimenté par sa colère. Elle observait avec minutie la Méchante Reine, les deux yeux ouverts, la plume contre sa joue. Ses doigts gelée lui mordait la peau fine de sa joue. Elle abaissa une paupière et respirait calmement. Il fallait attendre le bon moment. Regina se dégagea de l’énorme buisson qui lui obstruait la vue vers le perron. Enfin, son souffle s’arrêta et elle n’était plus atteinte d’aucun bruit ou mouvement alentours. Le vent frais de cette nuit qui s’installait ne la perturba pas un instant. Elle retint sa respiration après une longue expiration puis lâcha la corde. La flèche fusa en sifflant légèrement, déchirant l’air comme une guerrière sa peur, imperturbable. Mérida ne quittait pas la Maire du regard, abaissant calmement son arc.

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La mort est la raison finale de tout

Il avait fallu la Sauveuse s’en mêle ! Cette Emma Swan n’aurait-elle pas pu rester à l’écart de Storybrooke à mener sa vie comme elle l’avait toujours fait ? Non, il avait fallu qu’Henry soit si futé et qu’il l’ait ramenée dans la petite bourgade, et qu’elle ait accompli son destin de fille de héros en rompant la malédiction d’un simple baiser d’Amour à son fils… Son fils, parlons-en ! Regina avait élevé Henry pendant dix ans, l’aimant, l’encourageant, l’éduquant et subissant tout ce qu’un enfant pouvait faire subir à sa mère… Et à peine arrivée, voilà que cette blondinette essayait de lui voler son fils. D’accord, elle l’avait mis au monde, mais cela ne faisait pas d’elle une mère ! Non seulement cela, mais en plus, non contente de lui avoir mené la vie dure pendant quasiment un an, elle avait donc brisé cette malédiction pour laquelle la méchante reine avait travaillé si dur. Lancer le Sort Noir n’avait pas été sans peine, loin de là. Elle avait dû sacrifier son propre père pour mener à bien sa vengeance avec le sort du Ténébreux. Celui-là, quel arnaqueur ! Il s’était bien gardé de lui dire qu’il savait qu’un jour la Sauveuse viendrait. Sale petit manipulateur fourbe qu’il était. Bon, Regina avait anticipé un peu une éventuelle arnaque en gardant secrètement prisonnière Belle, le grand Amour de Rumplestiltskin. Un otage pouvait toujours s’avérer utile.

Mais depuis la levée de la malédiction, tout son monde s’était écroulé. Henry restait avec Emma, Rumple lui vouait une haine mortel car il avait découvert le pot aux roses et retrouvé son rat de bibliothèque, enfin, toute la ville était remontée contre madame le maire pour les vingt-huit années de mensonge qu’elle leur avait infligé. Il était vrai que pour se venger d’une seule et unique personne, elle en avait puni des dizaines et des dizaines. Bon, certes elle avait peut-être été légèrement excessive… peut-être… Mais rendez-vous compte de ce que c’est que d’échouer à se venger durant une vingtaine d’années. Il y a de quoi devenir dingue, non ?

Bref le seul point positif suite à la levée de la malédiction fut le retour de la magie. En effet, le Ténébreux avait, par un tour connu de lui-seul, réussi à faire revenir la magie par le biais du puit. Il avait cependant fallu réapprendre à l’utiliser, car dans ce monde, la magie était différente. Mais désormais, Regina en avait la pleine jouissance, comme avant qu’elle ne fasse venir toute la Forêt Enchantée dans ce monde sans magie.

Elle passait donc ses journées entre son caveau et sa maison, essayant au maximum de ne croiser personne, puisqu’elle n’était clairement plus la bienvenue dans sa propre ville. Il fallait attendre que les choses se tassent, que chacun reprenne ses marques. De toutes façons, si quelqu’un l’ennuyait d’un peu trop prêt, elle l’enverrait valdinguer d’un simple revers. Mais son but, désormais, était de récupérer son fils. Elle n’avait pas supporté ce qu’elle avait vu dans son regard lorsqu’il avait réalisé qu’il avait toujours eu raison, et que sa propre mère avait tenté de lui faire croire qu’il devenait fou pour protéger son terrible secret. Il avait souffert par sa faute, et Regina s’en voulait. Il fallait trouver une solution. Et admettre qu’il fallait changer pour le bien était vraiment chose difficile quand on avait été une méchante durant la majeure partie de sa vie. Mais désormais, madame Mills n’avait plus le choix, si elle voulait revoir son fils, il fallait qu’elle soit la mère qu’il méritait d’avoir.

La nuit venait de tomber, il était donc temps de rentrer à la maison. C’était un soir de semaine, les gens ne s’attarderaient pas dans les rues, et la maire de la ville en profite pour faire quelques pas en direction de chez elle. Lorsqu’enfin elle arriva, elle ralentit un peu, se délectant de la douce fraicheur de la nuit. Elle avait marché d’un pas vif, et à présent devant chez elle, elle ne risquait plus d’être importunée… Grossière erreur que de croire cela ! Alors qu’elle s’était arrêtée pour entreprendre de chercher ses clés dans son sac, elle sentit que quelque chose fendait l’air à vive allure en sa direction. Machinalement, par réflexe, sa main droite s’éleva et elle attrapa la flèche au vol, l’arrêtant à seulement cinq centimètres de son visage. Elle pinça les lèvres, mâchoire serrée, tournant lentement la tête dans la direction d’où provenait le projectile.

-Montrez-vous ! lâcha-t-elle fermement en  brisant la flèche en deux d’une simple pression de la main.

-J’attends. Qui que vous soyez, je vous trouverai tôt ou tard.

Regina se tourna complètement dans la direction où se trouvait la personne qui l’attaquait, et laissant tomber les débris de la flèche, elle ouvrit sa main en direction des buissons pour faire bouger les feuilles et éventuellement voir si quelqu’un s’y cachait. Puis, elle retourna sa main lentement, faisant apparaitre une boule de feu.

-Je vous préviens, si vous ne sortez pas pour me donner une explication, je n’aurai aucun scrupule à tout faire brûler, vous avec. Je compte jusqu’à trois… Un…

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La flèche était partie. Elle déchira l’air et le silence en sifflant pour les oreilles les plus aguerries. Elle aurait du s’y attendre que cela ne serait pas aussi facile de l’atteindre elle, Regina. Après elle n’était pas vraiment déçue ou surprise. Elle n’avait pas encore tout donné. Il restait peut-être une chance de terre la colère qui brulait avec excès en elle. C’est lorsqu’elle avait lâché sa flèche qu’elle ne pouvait plus s’en détacher. La reine rousse était aliéné par sa puissante humeur. Elle avait prit le temps de l’observer et lorsque la maire se tourna dans sa direction, elle changea sa position. Elle était beaucoup plus efficace maintenant que son instinct et son esprit était séparé d’une barrière éphémère et immatérielle. Se glissant d’une ombre à l’autre, derrière une voiture où un autre buisson. La résidence du quartier Aragon était avancée de façon à pouvoir se déplacer en toute discrétion. La verdure, les décorations, l’encombrement des habitants de cette longues rues de villas plus belles les unes que les autres.

Elle était arrivée derrière Regina. Une lumière émanait devant elle ce qui dessinait la silhouette charismatique de la Méchante Reine. Il fallait qu’elle frappe la première. Elle s’était faufilée sans un bruit ou presque, habitué lors de longue journée de traque dans les forêts de Dunbroch. Mérida bondit alors subitement de sa cachette tel un félin qui se jetait sur sa proie. L’épaule en avant, elle donna un coup sec de tout son poids contre le dos de l’ancienne reine diabolique. Elle se redressa, agile et rapide alors que dans le même mouvement, elle attrapait une flèche dans son carquois et banda son arc. La pointe visait Regina, mais alors elle hésita. Son geste était sûr mais pas son regard tiraillé par la colère mais aussi la tristesse… Elle délia un à un les doigts de sa main gauche qui maintenait le bois de l’arc. Son souffle était fort et saccadé. On n’entendait presque qu’elle, une haine noire et un sentiment que sa mort n’arrangera rien transparaissaient dans ses yeux.

« Dans quel but avez-vous sûrement détruit d’innombrables vies ? Enfaite je n’en ai cure, car c’est forcément que dans votre intérêt. Ce qui me révulse vraiment c’est que vous continuez à vous balader dans cette ville alors que je ne dois pas être la seule à rêver de votre tête empalée à l’entrée de Storybrooke. » finit-il par trouver la capacité de parler, chassant un peu sa véracité qui lui brulait l’estomac comme de l’acide. Son mépris revint vite écraser sa raison. Elle lâcha la flèche le visage impassible. Mérida risquait de le payer cher si la Maire n’était pas d’humeur à se montrer exigeante.

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La mort est la raison finale de tout

C’était quand même incroyable de se faire agresser de la sorte en rentrant chez soi en pleine nuit ! Se recevoir une flèche, arrêtée fort heureusement par un réflexe magique aiguisé, n’était jamais agréable. Cette petite arme à présent brisée en deux ayant chu au sol dans un léger fracas, la méchante reine avait fait apparaitre une boule de feu au creux de sa main, sommant l’agresseur de se montrer, sans quoi elle n’hésiterait pas à le faire flamber. C’était sans compter l’agilité de cette personne, encore inconnue, qui parvint finalement à se placer derrière elle et à la bousculer avec force et violence. Regina s’étala au sol de tout son long, faisant disparaitre la boule de feu lors de l’impact avec le sol. Sans attendre, la maire de Storybrooke se retourna, méfiante, et aperçut une nouvelle pointe de flèche dans sa direction. Elle avait du mal à distinguer qui était cette menaçante personne avec toute cette pénombre, mais à en juger par sa silhouette, il s’agissait d’une femme. Et elle ne faisait pas partie des personnes possédant des pouvoirs. Oui, Rumplestiltskin avait fait revenir la magie dans la petite bourgade du Maine, et les êtres qui avant la malédiction en étaient pourvus, s’était vus réattribuer leurs pouvoirs. Regina fronça les sourcils.

-Mais qui êtes-vous à la fin ?

Voyant que la jeune femme pointait fermement la flèche dans sa direction mais hésitait, elle afficha un sourire machiavélique.

-Allez-y, je vous ne prie. Tirez. Mais ne ratez pas votre coup.

Visiblement, et comme bon nombre d’habitants de la ville, cette jeune femme lui vouait une haine sans nom. La respiration de l’assaillante était si forte qu’on pouvait compter chacune de ses inspirations ou expirations.


-Si vous mettez votre menace à exécution, c’est que vous ne valez pas mieux que moi. Alors je vous en prie, finissez-en.

Mais contre toute attente, Merida lâcha la flèche. Son arc n’ayant plus rien de menaçant, madame le maire ne se fit pas prier pour se relever. A présent, elle pouvait voir le visage de son agresseur. Merida.


-Mademoiselle Fitzgerald, auriez-vous perdu l’esprit ? Je peux savoir ce qui vous prend ? lança-t-elle, sourcils froncés. Vous vous imaginez vraiment que vous pouvez faire quoi que ce soit contre moi ? Allons, je vous en prie, ne soyez pas ridicule ! Je pourrais vous anéantir avec autant de facilité que ce que j’ai arrêté et brisé votre flèche. Vous n’empalerez ni ma tête ni celle de personne. A présent dites-moi ce qui peut bien me retenir de vous arracher le cœur, afin que je fasse taire ce culot et cette audace que vous avez d’ainsi me parler ?

Regina avait employé un ton ferme et autoritaire, sans pour autant hausser le volume de sa voix. Son visage s’était rapproché de celui de Merida, ses yeux brillaient d’une lueur un peu effrayante tant elle était remontée.

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La flèche était partie. La deuxième. Elle avait hésité et finalement en un long battement de paupière elle avait choisi. Autant tenter le tout pour le tout, même de façon symbolique. Elle n’avait pas le droit de montrer qu’elle se laissait abattre par le sort. On lui a toujours demandé de se battre et de tenir bon. Non pire, on s’était toujours battu pour elle, pour qu’elle conserve sa place, sa dignité et la vie dont elle rêvait. Tant de sueur et de sang verser pour elle. Elle en avait même perdu un frère et la voilà devant Régina, vulnérable et pas assez armée ou rusé pour la tuer maintenant. C’est aussi parce que dans le fond une petite voix lui dit que cela ne suffira pas. Est-ce que de l’abattre ou de la voir mourir de ses yeux lui ferait vraiment du bien. Peut-être que le monde de cette marâtre s’était écroulé, mais elle n’avait emporté que ses propres débris dans l’histoire. La flèche ne l’avait même pas touché. Comment avait-elle pu la rater aussi facilement. Un simple acte manqué peut-être. Ce n’était pas ça qu’elle voulait vraiment. Elle était juste en colère et impuissante pour le moment, il fallait bien compenser quelque part.

Régina s’était lentement approché d’elle après lui avoir rappeler qu’elle pouvait l’écraser d’un simple geste de la main. Et alors ?/ avait-elle envie de lui dire. Lui vanter qu’un Bothwell mourrait la tête haute. La rousse ne baissa pas les yeux. Sa respiration était plus calme et derrière la colère de son regard, on devinait une pointe de tristesse.
« Vous plus que n’importe qui d’autre devriez le savoir ! Savoir ce que ça fait. On trime pour arriver à notre place et mettez vous à ma place. Qu’ai-je perdu ? L’ai-je entièrement perdu ? Où sont passé tous mes efforts et mes épreuves avec votre putain d’égoïsme de merde ! » puis elle tourna la tête et n’arrivait plus à retenir ses larmes. Elle expiait sa rage, sa peine, ses angoisses, son stress. « Toute façon je serais pas la première à vouloir vous atteindre. Tuez moi plutôt que de me laisser ici tourner en rond comme un lion en cage. Ca vous fera la main pour les prochains à essayer comme moi de ramasser les morceaux. Tout ça pour ça... Putain ! » cracha t-elle les mots avec l’envie de tout détruire sur son passage.

Elle recula alors d’un pas et tournait le dos à Régina. Elle avait l’air de quoi. D’une idiote, avait-elle envie de le crier à elle même. Elle se pinçait le nez pour essayer d’arrêter ses larmes qui expulsait la fatigue mental d’une ancienne reine désabusée. Mérida ne voulait plus la voir, ne pas affronter son jugement alors qu’elle pleurait comme une pauvre enfant. Elle était juste perdue. Elle ne se reconnaissait plus. Elle avait abandonné les siens. Elle renifla fortement et leva les yeux au ciel dans une tentative désespérer de calmer les larmes qui inondaient désormais ses joues. Sa mains les essuya avec une timide nervosité et dit : « Laissez tomber. Vous avez raison. Toute façon, si ce n’est pas moi, quelqu’un aura la force et le pouvoir de vous écraser. Grand bien m’en fasse. On fait quoi ? Vous m’abattez et vous vous préparer à recevoir tout les autres qui vont arriver pour me venger comme excuse. Non mieux encore, venger mon acte de vengeance bafoué. Je serai une martyr. Ou on oublie… J’essaierai d’être correct jusqu’à une solution. On trouvera bien un moyen pour retourner chez nous. Mais je vous préviens. Si le jour arrive et que éventuellement je pourrais vous tendre la main, je m’en excuse mais je me retiendrais… »

Elle se retourna pour la voir, mais ce n’était pas un regard froid et dépourvu d’humanité qui jaugeait Régina malgré le discours. Non, il y avait une colère noire, mais surtout toute une vie d’une simple princesse qui a su s’imposer et revendiquer son titre de reine solitaire. Elle avait brisé des rêves de jeune fille ambitieuse, brave et impétueuse.

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Cette petite cruche de rouquine avait tiré une seconde flèche, oui elle avait osé, qui était passée à une bonne vingtaine de centimètres de Regina, preuve que l'archère s'était sans doute dégonflée. Ou qu'elle était vraiment très mauvaise, mais cette hypothèse fut bien vite réfutée. Madame de maire soupira en entendant la flèche se planter dans sa porte d'entrée.

-Et en plus vous abîmez ma maison, marmonna-t-elle. Vous ne manquez pas de toupet.

Mérida semblait passer par différentes phases de sentiments, la colère laissait place peu à peu à la tristesse. Bref, c'était pathétique au possible, et l'ancienne reine commençait à être agacée par ce comportement puéril.

A présent, la rousse lui tournait le dos, déblaterrant des paroles aux aspects suicidaires sans queue ni tête. En général, quand Regina menaçait quelqu'un de lui arracher le coeur, elle avait droit à des suppliques. Là non, au contraire. C'était étrange, mais bon, cette file l'etait, alors rien d'étonnant à ce que ses propos le soient aussi. Et voilà qu'elle se mettait à pleurer. La maire de Storybrooke pouvait entendre des sanglots dans la voix de son interlocutrice. Non, vraiment, la situation ne pouvait pas être pire. Regina leva les yeux au ciel.

-Bon, écoutez... commença-t-elle sans grande conviction.

S'entendre dire que d'autres personnes allaient venir lui faire la peau avait quelque chose d'amusant quelque part. Qui serait, à part Mérida, assez suicidaire pour tenter pareille folie? Un sourire carnassier se dessina sur les lèvres de la méchante reine.

-Je vais vous laisser en vie, pour cette fois, afin que vous mettiez en garde ceux qui auraient la mauvaise idée de vous imiter. Je ne serai pas aussi indulgente la prochaine fois. A présent, cessez vos enfantillages et rentrez chez vous. Il se fait tard.

L'archère parlait de rentrer. Chez eux? Dans le monde des contes? Etait-ce seulement possible? La magie venait à peine de revenir à Storybrooke, et Regina n'avait aucune idée de ce qu'il restait de son royaume de la Forêt Enchantée suite à la malédiction qui avait emporté tout le monde.

-Vous voulez repartir ? Je vous souhaite bon vent !

Après tout, si elle souhaitait quitter le Maine, ça la regardait, madame le maire n'allait certainement pas s'opposer au départ d'une chipie pareille, loin de là.

-Et puisque vous allez partir, commencez par ficher le camp de mon allée, je vous au saurai gré. Et la prochaine fois que vous vous adressez à moi, prenez soin d'avoir un langage un peu plus posé.

Madame Mills avait bien du mal à croire qu'elle "discutait" avec une autre reine, tant les paroles de Mérida pouvaient être grossières.
Elle se retourna, retira la flèche plantée dans sa porte d'entrée, et passa sa main libre par-dessus pour reboucher le trou, avant d'à nouveau faire face à son interlocutrice.

-Reprenez ceci, je vous prie.

Elle lui tendit sa munition en la regardant d'un air sévère.

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C’était la dernière fois qu’elle écoutait ses pulsions sans réfléchir se disait-elle, mais à chaque fois elle le faisait quand même. Elle n’avait parfois aucun volonté à cause de son tempérament un peu enflammé qui l’aveuglait et la faisait trop souvent agir sur un coup de tête. De quoi avait-elle l’air là, devant Régina si simplement armée et faible et instable. Et pourtant pleine de convictions. Sa mère n’aurait pas du tout été fière d’elle. Elle comprendrait sa colère, mais pas ses gestes ni ses discours. Une reine devait être forte et se maintenir. Elle ne devait point exploser et s’ouvrir ainsi à n’importe qui, surtout pas à ses ennemis. Mais Mérida était encore puérile et avait son propre caractère. Elle était encore une reine « jeune » accompagné toujours de son père et de sa mère jusqu’à sa mort. Puis il y avait aussi les Trois-H qui l’aidaient à faire tenir Dunbroch debout. Finalement, elle était quoi sans tout ça comme elle l’était là, à Storybrooke.

Son discours n’avait même pas touché la sorcière qui lui répondit presque avec sarcasme et ironie. L’humilité grandissait dans l’esprit de Mérida qui se sentait misérable. Quelle idiote ! Régina avait fini de l’écraser en appelant sa soif de vengeance des « enfantillages ». Le pire c’est qu’elle donnait raison à son antagoniste. Elle essuya les dernières larmes rageusement après la gêne de s’être bien morfondue comme une enfant. La rousse avait essayé de se reprendre et de retrouver un petit peu de splendeur dans son intervention déplorable. Elle n’avait fait que tendre le bâton pour se faire battre sans aucune modération par la Maire. Elle l’écrasait un peu plus minable à chacun de ses mots. Elle avait même eu le toupet de l’humilier encore plus en la reprenant sur son langage. A quoi s’attendait-elle de la reine qui dirigeait son royaume comme un roi. Elle était beaucoup plus dure que ses parents et impartial manquant parfois de diplomatie.

Mérida avait finit par complètement lui tourner le dos et avait fait déjà quelques pas afin de partir mais la sorcière l’arrêta. Elle retint un instant sa respiration et souffla les poings serrés, figée. Elle vit rapidement volte-face et lui arracha la flèche des mains. Elle la brisa en deux et la jeta à ses pieds en la défiant du regard pour ne pas jouer avec son honneur et sa fierté. La tête haute malgré la honte qu’elle ressentait encore au fond de ses tripes et partout sur elle comme si son corps était à fleur de peau, elle s’en alla. Ses pas claquèrent avec hargne sur le bitume de la rue résidentielle. Bientôt elle ne fut plus qu’une silhouette au loin, et qu’un lointain écho de sa démarche au premier tournant. Mérida ne l’aimait pas, mais elle se tiendrait à carreaux. Du moins, elle essaiera de réfléchir avant d’agir et allait devoir apprendre à prendre sur elle.

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