Déchirer le voile des illusions ! (PV Belle French)

Il est des rêves si troublants qu’on les dirait sortis de notre mémoire. Des prophéties si limpides qu’on ne peut douter de leur véracité. Dans ma plus tendre enfance, La Dame du Lac m’avait appris à croire en ces rêves mystérieux. Elle prétendait qu’ils étaient des éclats brisés de notre destin envoyés par les Dieux. Pour que notre destin puisse être harmonieux, nous devions les lire et les interpréter. Mais le rêve que j’avais fait je n’avais aucune envie de me le remémorer et encore moins de l’analyser. Il regroupait à lui seule mes pires craintes pour l’avenir et réduisait à néant tous mes espoirs.

Ce rêve m’avait rapproché des lointaines terres de Gaunes que j’avais quittées il y a tant d’années. Le soleil brillait en cette très belle journée d’été mais la couleur des champs jaunis par le soleil ne pouvait égalés l’éclat des magnifiques cheveux blonds du jeune homme qui se trouvait à quelques pas de moi. Il ne me fallut pas longtemps pour l’identifier. Le jouvenceau beau comme un dieu, portait sur son visage les traits doux de sa chère mère. Quant à ses magnifiques yeux bleus, brillants d’ambition et de courage, il ne fut aucun doute qu’ils furent un jour les miens. Il avait abandonné ses traits d’enfants depuis plusieurs printemps et l’on devinait déjà l’homme qu’il s’apprêtait à devenir. Mon fils possédait tout ce que j’avais toujours rêvé pour lui. Il grandissait libre et heureux, protégé par sa famille et marchant sur la terre de ses ancêtres ! Bien que Galaad ait grandit loin de ses parents, je savais que ses deux valeureux chaperons veilleraient à sa glorieuse destinée. Il hériterait sans nul doute du courage et de la force de son grand-père Léodagan. Son grand cousin Bohort se chargerait de lui enseigner la sagesse et la loyauté qui sied aux meilleurs des chevaliers. Galaad semblait prendre grand plaisir à son éducation martiale. C’est tout du moins ce que je pouvais constater en le voyant croiser le fer avec son grand-père.

Je les observais ainsi longtemps tout attendris par le magnifique tableau qui s’offrait à moi. J’étais si absorbé par ce spectacle que je ne fis guère attention aux nuages qui s’amoncelaient au-dessus de ce paysage champêtre. Soudainement, un éclair s’abattit sur la plaine et je n’entendis qu’un rire féminin terrifiant retentit tout autour de nous. Aveuglé par cette lumière vive, il me fallut attendre quelques minutes avant que mes yeux ne voient à nouveau.

L’environnement autour de moi était bien différent du précédent. Nous nous trouvions dans une chambre plongée dans l’obscurité. Un lit trônait au milieu de la pièce et au milieu de celui-ci, mon fils Galahad reposait comme un tout jeune enfant. Cependant, son sommeil n’avait rien de naturel. Je m’en rendis compte lorsque, m’approchant de lui, je trouvais Bohort les larmes aux yeux épongeant avec amour le front du garçon qu’il avait élevé. Il se reprochait ce qui lui était arrivé et posant une main sur son épaule, je me mis à pleurer à ses côtés. Soudainement, il se tourna vers moi et me déclara avec une voix qui se rapprochait plus de celle de Merlin que de la sienne

- Lancelot, trouve ton Graal et rompt le maléfice ! Tu es sa seule chance !

Je me réveillais alors en sursaut, la respiration haletante. Il y avait si longtemps que je n’avais croisé les visages des personnes aimées et ces brutales révélations faisaient l’effet d’un choc. Ne pouvant faire la part des choses entre songes et réalités, je me levais dès les premières lueurs du matin et sans perdre un instant, je m’habillais et me rendis à la bibliothèque aussi vite que mes jambes pouvaient me porter. Fort heureusement pour moi, la bibliothèque venait d’ouvrir ses portes. Cela faisait fort longtemps que nul ne se préoccupait plus de cet établissement et les livres devaient très certainement prendre la poussière sur les étagères. Nous étions les personnages du Monde des Contes, ce qui ne faisait plus de doutes. Toute notre vie et celle de nos compagnons étaient retracées dans ces livres et j’étais désormais certain que quelles que soient les aventures de mes proches, elles y seraient très certainement consignées.

Je poussais alors la porte de l’établissement et me rendis vers la toute nouvelle propriétaire des lieux, Belle French. Dans un sourire charmant je lui adressais alors ma requête

- Bonjour, Madame. Je vous prie d’excuser cette visite matinale mais j’ai besoin de vos précieuses lumières.

La jeune bibliothécaire m’accueillit avec toutes les grâces et la gentillesse propre à une dame. Craignant une arrivée quelque peu impromptue, elle me rassura tout de suite en affirmant que ce n’était pas le cas. Elle semblait être au contraire tout à fait ravie de m’aider. Je me sentis donc très rapidement à mon aise. Cependant, au moment de parler, je me mis à hésiter. Je ne savais pas réellement quelle réponse donner à cette question. J’étais venu sur l’appel d’une prière, d’une prophétie et ces dernières se jouaient bien souvent de nous en restant mystérieuses et impénétrables. Quel réponse pourrais-je donc lui fournir ? En y réfléchissant, il y avait un seul mot qui se répétait sans cesse dans mon esprit et qui s’imposa bientôt comme une évidence ; le Graal. Bohort ou Merlin, quelle que soit la personne s’étant exprimée à travers cette bouche m’avait dit que pour sauver mon fils, il fallait que je trouve le Graal. C’est donc là que mes recherches devaient débuter. Dans un sourire, je lui adressais donc cette requête.

- Je vous remercie pour votre accueil, ma Dame. Il est toujours agréable de se sentir le bienvenu quelque part. Ma demande va peut-être vous surprendre mais je me disais que peut-être vous pourriez me fournir des renseignements du le Saint Graal que content notamment les légendes Arthurienne.

Des informations, elle devait pouvoir en trouver. J’avais maintes fois entendus parler d’auteurs qui avaient retranscris la légende au travers d’ouvrages de référence. Je savais également que le Graal n’était pas uniquement le fruit de leur imagination, le rôle capital qu’il avait joué dans l’Histoire de la foi chrétienne et son impact dans le monde avait très certainement inspirés de nombreux auteurs. Peut-être que les archéologues et d’autres scientifiques avaient même fini par trouver sa véritable nature et sa cachette.

Il y avait cependant une autre interrogation, une question à laquelle il me fallait répondre pour trouver le courage de poursuivre ma quête. Je tenais à m’assurer que le rêve que j’avais fait ne cherchait pas à me duper. Mes proches étaient-ils encore en vie ? Ma famille et mes amis parcouraient-ils encore la terre si chère de mes ancêtres ? Qu’était-il arrivé après la mort d’Arthur ? Ces marauds de Morgane et Méléagant m’avaient soustrait au service du roi Arthur alors que ce dernier était en grands périls. Je n’avais pas même eu le temps de franchir la frontière du Royaume de Logres avec mon armée lorsque je fus arraché brutalement à tout ce qui m’était cher et que j’avais été écarté des personnes que j’aimais le plus au monde. J’étais devenu un mousquetaire amnésique, ne se souvenant que de la fausse vie qui lui avait été offerte sans même avoir son consentement. Après plus de 28 ans de malédiction, je commençais à douter de revoir un jour les miens. J’étais parti depuis plus de 35 ans et le monde que j’avais laissé derrière moi avait très certainement connus d’irréparables bouleversements. Pour garder espoir, il fallait que je trouve également des informations sur eux.

- En fait, je pense avoir un grand besoin de votre aide pour des recherches encore plus étendues. Peut-être que vous pourriez me fournir des renseignements sur le Roi Arthur et les Chevalier de la Table Ronde.

Je me tournais vers la bibliothèque, laissant vagabonder mon regard entre l’étendue d’étagères qui se dressaient devant moi.

- Votre bibliothèque est véritablement impressionnante. J’imagine que les livres rassemblent les histoires de tous les habitants de cette cité. N’ai-je pas raison ?

La jeune femme était d’une politesse infinie et possédait un grand sens de l’accueil. Elle possédait une certaine aura qui mettait immédiatement les clients en confiance. Accueillir chacun de ses clients comme un membre de sa famille, disait-elle ? Cela me paraissait une évidence. Tout du moins, j’étais bien placé pour savoir que les apparences pouvaient parfois être trompeuses. Cependant, comme elle semblait être la seule personne capable d’apporter une réponse à mes interrogations les plus profondes, je me pris au jeu et décidais donc d’abaisser ma garde.

- Je suis réellement ravi de le savoir ma Dame. Voilà qui rendra mes recherches d’autant plus faciles. Je suis persuadé que vous saurez m’apportez vos lumières dans cette sombre affaire et apaiser mes tourments, cela ne fait aucun doute !

Belle me demanda alors de la suivre. Je m’exécutais alors, ravi de savoir que j’avais affaire à une personne très professionnelle et qui apparemment connaissait sa bibliothèque sur le bout des doigts. Peut-être avait-elle eu l’occasion de lire tous ces ouvrages auparavant. Cela me semblait incroyable étant donné le nombre d’ouvrages disposés sur ces étagères. Cependant, j’avais été entourés durant ma vie de chevaliers par des mages et des fées possédant un savoir universel. Leurs limites semblaient être infinies et je savais donc jusqu’à quel niveau de connaissances pouvait poussée des êtres passionnés. Cette jeune femme très aimable était certainement animée de la même énergie qui permettaient de déplacer des montagnes. Je me trouvais donc en de très bonnes mains !

La bibliothécaire me fit alors une révélation qui me chagrinait quelque peu. Elle n’avait, à sa connaissance, jamais rencontrés de personnages issus de notre ordre prestigieux des Chevaliers de la Table Ronde. Peut-être étais-je le seul résident de cette ville à avoir frôlé nos belles terres du Royaume de Logres ? Une fois encore, je me résolu à percevoir cette nouvelle d’un bon œil. S’ils ne se trouvaient pas ici, cela voulait très certainement signifier qu’ils n’avaient pas été victimes de la malédiction. Peut-être servaient-ils encore sous les ordres de notre bon Roi Arthur ? Je ne pouvais cependant oublier ce rire maléfique qui avait surgit au beau milieu de mon rêve pour le transformer en plus sombre des cauchemar. Il se tramait quelque chose dans mon monde. Je le savais ! Sinon pourquoi Merlin serait-il intervenu dans mon rêve pour me confronter à cette horrible vision. Cette situation semblait encore si confuse dans ma tête. Il me manquait encore trop d’éléments pour faire des suppositions. C’est ce que j’allais tenté de démêler aujourd’hui.

Belle m’interrogea alors sur mes origines. C’est à cet instant que je me rendis compte d’un détail qui aurait pu rendre notre contact plus aisé et mes recherches plus facile à être effectuée. Je ne m’étais pas encore présenté ! Dans un sourire, je répondis donc à ses affirmations précédentes.

- Pardonnez-moi, je suis navré, j’ai manqué aux plus basiques des devoirs de bienséance. Je me nomme Lance White-Knight. Si je souhaite effectuer des recherches sur la légende Arthurienne, c’est qu’elles me concernent personnellement. Il se trouve que j’ai joué un rôle aussi modeste soit-il dans ces histoires où j’étais connu sous le nom de Lancelot du Lac. Peut-être avez-vous déjà entendu parler de moi ?

Je ne pus manquer d’être surpris lorsque Belle me pointa du doigt les centaines d’ouvrages rédigé sur la légende Arthurienne. Jamais je n’aurais pu m’attendre à ce que nos exploits chevaleresques puissent inspirés à ce point des auteurs du monde entiers. Il me faudrait très certainement la journée entière pour trouver les précieuses informations qui me manquaient.

- Je dois admettre que pour le moment je navigue en plein brouillard ! Je suppose que les informations que je recherche concernent avant tout la fin de la légende Arthurienne… peut-être auriez-vous des informations sur ce qui s’est passé à la disparition de notre bien-aimé souverain ou sur sa machiavélique sœur, la fée Morgane ?

La bibliothécaire souhaitait me voir devenir raisonnable. De son opinion personnelle, il n’y avait pas forcément de raisons que je puisse à coup sûr trouver une quelconque information sur ce que ma famille et mes amis étaient devenu après le règne noir de Mordred sur le Royaume de Logres. Souhaitait-elle dons éteindre ce feu qui brûlait en moi depuis ce matin ? Bien évidemment que non ! En revanche, la jeune femme me semblait à son tour bien peu sûre d’elle. Je lui souris alors et répondis à sa remarque pour la rassurer.

- Ne vous inquiétez de rien, Ma dame. Même si les informations que vous pourrez me délivrer seront bien maigres, cela vaudra toujours mieux que ce néant d’informations que je possède.

Mes soupçons sur les connaissances infinies de mon interlocutrice se confirmèrent lorsqu’elle affirma avoir lu tout ce qui concernaient les légendes de notre bien aimé souverain, le roi Arthur. Elle semblait également me connaître ce qui me surprenait. Cette ville était décidemment bien étrange, il était possible de connaître le passé de chacun des personnages vivant ici, uniquement en se basant sur l’histoire contées par nos auteurs. Chacune des aventures de mes compagnons étaient retranscrites avec soin par nos scribes lors des réunions de la Table Ronde, il n’était donc pas si dur de plonger dans nos archives pour découvrir nos exploits. Cependant, de nombreux auteurs s’étaient succédés et chacun avaient apporté sa pierre à l’édifice. Il était donc difficile de faire la part entre légende et réalité. Les aventures des Chevaliers de la Table Ronde se devaient d’être à la hauteur de la renommée du Roi Arthur, il était donc commun de lire certaines de ces histoires après que le nombre d’ennemis combattus aient été multipliés par dix ou que les créatures fantastiques croisées sur notre route se dotent de dents et de griffes plus acérées, de paires d’ailes tranchantes ou que les dragons de mettent à cracher du feu. Tout était bon pour satisfaire la soif d’adrénaline du spectateur. Mes ses exagérations ne gâchaient en rien le courage avec lequel mes camarades se jetaient corps et âme dans l’action pour protéger des êtres chers ou défendre les opprimés.   Les légendes reposent toujours sur une part de vérité. C’est la raison pour laquelle, même si les informations que je trouverais au corps de mes recherches seraient exagérées, elles dissimuleront tout de même un trésor de vérité.

- Je suis enchanté de faire votre connaissance, Belle. Je suis très impressionnée par l’amour que vous avez pour la lecture. Il est bon d’avoir une véritable passion dans la vie. Je suis flatté que vous ayez entendu parler de moi. Cependant prenez garde aux rumeurs qui peuvent courir, les légendes recèlent toujours une part de mensonges. Je peux toutefois vous certifier que les légendes sur le Roi Arthur ne sont en rien flatteuses. Notre roi était le plus noble et le plus juste des souverains que le Royaume de Logres ait connu.

Belle French était loin d’être idiote. Elle semblait avoir deviné, bien avant que je le lui dise, que les légendes n’étaient souvent pas le reflet exact de la réalité. Elle me proposa alors de m’aider, ce qui emplis mon cœur de joie. Je savais que la tâche serait des plus difficile et qu’il nous faudrait user d’attention et de beaucoup de ruse pour arriver à nos fins. Je lui souris alors et répondis.

- Je crois que votre aide me sera effectivement très précieuse. Il faudra que nous démêlions la vérité du mensonge et compte tenu de la quantité de livres que vous possédez sur ce sujet, je pense que deux paires de yeux vaudront mieux qu’une. Par quoi proposez-vous que nous commencions ? Quels auteurs semblent pour vous les plus pertinents ?

Belle était une femme d'une politesse extrème. Il ne faisait aucun doute que cette dernière devait faire partie des plus grandes princesses du Monde des Contes. Pour être franc, je ne connaissais encore rien d'elle. Je ne m'intéressais que très peu à la vie des habitants de cette ville et des romans dont ils étaient issus. Je ne considérais pas leur monde comme le mien et j'avais beaucoup de difficultés à me faire à cette nouvelle vie. La malédiction de la Méchante Reine avait été pour moi un deuxième arrachement de force à mes terres et à mes compagnons. En ce qui me concernait, la première de mes préoccupations était de prendre des nouvelles des personnes que j'avais laissée derrière moi dans le Monde des Contes. J'ignorais si un jour je pourrais me surprendre à mieux connaître et à m'attacher aux personnes que je rencontrerais à Storybrooke. Après tout, je partageais mon sort tragique et ma condition difficile de vie avec celles de beaucoup d'habitants de Storybrooke. Comme dit le dicton : le malheur aime la compagnie !

Tout en avançant dans les rayons, je me présentais à la jeune bibliothécaire. La réaction de Belle me rassura. D'ordinaire au royaume de Camelot, la seule évocation de mon nom suffisait à susciter trop de curiosité de la part de la Cour. Chacune de ces rencontres s'accompagnaient nécessairement de témoignages de grandes admirations ou de questions indiscrètes sur ma dernuère quête ou sur les coeurs que j'avais fait chavirer sur ma route. Je haïssais plus que tout ces rencontres qui me mettaient extrêmement mal à l'aise et qui finissaient inlassablement par me donner l'envie de quitter la Cour du Roi Arthur au plus vite. Fort heureusement pour moi, Belle savait être diplomate. Pas une question indiscrète ou un témoignage d'admiration ne franchit la frontière de ses lèvres. Cette état de fait me soulagea et me permit de me mettre plus rapidement en confiance.

L'évocation du nom de mon souverain accompagné du joli compliment de Belle m'avait fait sourire. J'étais très heureux de savoir que sa réputation avait ainsi su traverser  les Ages et les frontières. Malgré les graves conflits qui nous avaient divisé et provoqué ma destituation, je nourrissais encore une grande admiration pour Arthur. Notre séparation était pour moi une blessure qui ne cicatriserait jamais. La grande confiance qu'Arthur m'avait témoigné en me donnant l'immense charge d'assurer la pérennité de son royaume et la gloire des chevaliers de la Table Ronde avait été un baume des plus réconfortant. Cette régence ne suffirait cependant jamais à calmer la douleur ressentie face à la perte d'une amitié qui comptait plus que tout pour moi. Obtenir un jour la rédemption de moi roi était pour moi une mission capitale et je me promis de mettre tout en oeuvre pour remporter cette noble victoire.

Ne prêtant que peu d'attention aux premiers propos de Belle, je sortis finalement de mes pensées lorsque Belle me pointa du doigts les deux livres de références qui nous seraient d'un grand secours pour nos recherches. Curieux , je saisis l'un d'eux entre mes mains et lut la couverture de ces derniers.

- "Le Morte d'Arthus" par Thomas Malory et "les romans des Chevaliers de la Tables Ronde" par Chrétien de Troyes... Vous pensez que ces livres seraient une référence de choix dans nos recherches ?

Lisant la courverture de chacun de ses ouvrages, je découvris que ces auteurs disposaient d'une grande réputation. Thomas Malory, chevalier déchu et déçu par la chevalerie de son temps, avait écrit cet ouvrage rassemblant toutes les légendes du roi Arthur qui durant des siècles s'étaient transmises de bouche à oreilles. Chrétien de Troyes était quant à lui le premier romancier de toute la littérature française. Il avait offert une nouvelle vision des aventures des Chevaliers de la Table Ronde grâce à son talent de narrateurs. Je regardais alors Belle tout sourire.

- Eh bien, nous allons nous en assurer. Vous m'avez certifié que vous aviez lu tous les ouvrages de votre bibliothèque. Peut-être sauriez-vous m'orienter dans cet ouvrage. Vous rappelez-vous par hasard quels passages parlent de mes quêtes ? Je pense que cela pourrait être d'une grande aide pour vérifier leur véracité.

Soudainement, une pensée me traversa l'esprit. Je me demandais jusqu'à quel point je pourrais porter du crédit à ses histoires. Je m'intéressais alors soudainement à Belle, conscient que si elle venait réellement du monde des contes, sa légende devait forcément être transcrite sur l'un de ses ouvrages.

- Soyez honnête avec moi, Belle. Quel crédit pouvons-nous apporter à ces histoires ? Est-ce que votre légende a été transcrites avec beaucoup de fidélité par votre auteur ?

L’assurance de la bibliothécaire me rassura. Il était très agréable de savoir que même dans le monde dans lequel nous vivions actuellement, nous pouvions compter sur de véritables experts. Confiant, je saisis les livres que Belle me proposait et commençait à les feuilleter. Ces livres joliment décorés par de magnifiques enluminures de notre monde me rappelaient tant de souvenirs et de récits que j’avais moi-même vécu. Je le voyais comme un album photo moderne confié aux soins des meilleurs artistes de notre temps. Tour à tour, je souris ou je soupirais mais je ressentais toujours une émotion particulière à chaque page que je tournais. Mon cœur se serra dans ma poitrine lorsque je finis par tomber sur une illustration représentant nos amours interdits avec la reine Guenièvre et Arthur notre souverains trahi et bafoués par les deux êtres qu’il aimait le plus au monde. C’était une blessure qui ne c’était jamais refermée dans mon cœur et je crains que cette image ne soit la seule que les lecteurs aient préservés de moi à travers les siècles.

Cette enluminure ne fût cependant pas la seule à me rappeler de tristes évènements de ma vie. Au début de mon histoire, il y avait une page retraçant mon arrivée au Royaume du Lac lorsque la fée Vivianne m’avait enlevée à ma mère chérie pour me sauver et m’élever loin de mes terres et de ma famille. Jamais je n’avais eu le plaisir de voir le visage de ma mère. J’étais alors un tout jeune bébé et je ne possédais pas encore de mémoire très active. Ces images étaient si réalistes qu’elles retraçaient son visage à la perfection. Elle était si belle et si désespérée, on aurait cru que tout le malheur du monde s’était abattu sur ses épaules. C’était bien naturel en somme, elle avait perdu son mari, son royaume et son fils dans la même journée. Quelle horrible douleur à infliger à une femme ! J’éprouvais de la colère envers ma mère de substitution qui m’avait menti et dissimuler la vérité durant de si longues années. Jamais je ne pardonnerais à la fée Vivianne de m’avoir ainsi trahi !

Heureusement, tous les souvenirs ne furent pas mauvais et je me pris à sourire en voyant des illustrations de mes plus fidèles compagnons. Parmi tous ces trésors se cachait une illustration de ma formation de chevalier au royaume de Gaunes auprès de mes chers cousins Bohort et Lionel qui furent de tous les plus loyaux des chevaliers que je connus. Beaucoup d’images des réunions de la Table Ronde venaient également parfaire cet ouvrage et je reconnus parmi ces visages celui de mon meilleur ami Gauvain qui m’avait suivi au travers de toutes mes identités. Ces illustrations magnifiaient également notre bon roi Arthur et toute la grandeur de son règne ainsi que l’influence bienveillante qu’il avait eu sur tous ses peuples. Je refermais alors le livre souriant à l’adresse de Belle.

- Je crois que vous avez raison. Ces derniers feront parfaitement l’affaire ! Je souhaiterais cependant vous posez une question. Vous qui avez lu tant d’ouvrages à mon sujet, quel portait avez-vous pu en tirer de moi ? Je sais que c’est très présomptueux de ma part et quelque peu narcissique mais cela attise ma curiosité.

Belle me parla alors de concepts bien étranges. Je ne connaissais que peu la technologie de ce monde. Vivant en ermite à la sortie de Storybrooke, je ne sortais que très rarement et je cultivais le savoir ancien pour rendre hommage à cette époque révolue et à mes connaissances enseignées par les plus grands mages. Qu’était-ce donc que cet internet dont Belle me parlait. En quoi cette chose pourrait-elle nous aider dans nos recherches. Le savoir du monde n’était-il donc plus uniquement retransmis dans les livres ? Et qu’était-ce donc que cette adaptation que Belle appelait Disney « ? S’agissait-il d’un auteur de roman, un poète de ce monde ? Je tournais mon attention vers Belle et fronçant quelques peu mes sourcils cherchant à percer ce savoir inconnu.

- Pardonnez-moi Belle, je vous avoue que je suis un peu perdu qu’est-ce donc que cet Internet dont vous me parler ? Qui est ce Disney qui d’après vos dire à retransmis si mal notre légende ?