Des petits biscuits en bonne compagnie [Régina]

Mary rentra enfin chez elle. Personne n’était dans la maison. Mary avait du mal à s’y faire. Pourtant Emma était partie depuis un moment déjà. Mais chaque fois qu’elle passait la porte, elle s’attendait à voir Henry et Emma dans la cuisine discutant de tout et de rien. David travaillait souvent. Le week-end, quand Mary ne travaille pas, elle se sent souvent seule. C’est pendant ces moments  qu’elle réfléchit à toute sa vie et à tout ce qu’elle pense pouvoir changer. Ensuite elle fait une liste et garde cette liste avec elle pour y penser souvent et pouvoir faire quelque chose. Régina était un point capital dans cette histoire. Mary avait passé la matinée à faire les courses. Elle avait fait pas moins de  magasins pour trouver tout ce dont elle avait envie. Elle avait besoin de moule en forme de petit bonhomme, de farine, d’épice, de glaçage, de petits sachets,… La journée allait être longue mais elle en était ravie. Il y a longtemps qu’elle souhaitait avoir un peu de temps avec Régina. Mary avait tout de suite sauté sur l’occasion quand celle-ci lui avait parlé de son projet pour Noël. Elle lui proposa directement de l’aider à faire des gâteaux de Noël qu’elle pourra vendre lors de l’événement. Elles avaient convenu d’une date et cette date, c’était aujourd’hui. Mary était impatiente. La vie était redevenue tranquille et elle voulait en profiter pour régler les derniers petits problèmes qui la chagrinaient. Régina faisait partie de ces petits problèmes. Régina et Mary avait une longue histoire. Mary avait déçu Régina et lui avait fait beaucoup de mal quand elle était petite. Regina, pendant de longues années, s’est vengée de cette trahison. Mary pense qu’il est temps d’arrêter cette dispute et de partager des moments belle-mère-belle-fille. Mary a perdu sa mère quand elle était toute petite et n’avait plus jamais connu une relation de ce type. Elle n’a même pas pu être une bonne mère pour Emma. Elle voulait changer toutes ces choses qu’elle avait ratées dans cette vie chamboulée qu’elle a vécue. Elle posa toutes ses courses sur son plan de travail. C’est au moment où elle déballait tout qu’on frappa à la porte.

Mary regardait Régina se déplacer dans sa maison. C’était assez déstabilisant. C’était quelque chose qu’elle n’aurait jamais imaginé. Regina ne faisait pas partie de son rêve de bonheur. Mais elle était la mère adoptive de Henry et elle faisait incontestablement partie de la famille, tout comme Rumpelstilskin. Quand elle réfléchissait à ça, elle se disait que Régina n’était pas la pire de tous. Elle rit intérieurement à cette pensée. Un petit sourire se profila à cette pensée. Mais il s’effaça directement quand elle entendit Régina parler de magie. Toute sa vie, Mary avait dû lutter contre la magie. Elle n’aimait en entendre parler. D’ailleurs, elle aurait préféré que Storybrook reste un lieu sans magie pour ne plus à s’inquiéter. « Au moins, avec la cuisine, il n’y a pas de prix à payer… » Elle ne voulait pas jeter de froid dès le début sinon l’après-midi allait être vraiment longue. « Sauf peut-être celui d'une maison bien rangée. » dit-elle avec un petit rire. Elle voyait Régina sortir ses ustensiles du sac et elle avait l’impression que le sac ne serait jamais vide tellement il y avait de choses dedans. Il y avait des affaires sur toute la table. « J’essaye de faire des cookies pour leurs anniversaires. Les enfants en raffolent » dit-elle en allant chercher le livre où elle avait trouvé la recette. Elle l’ouvrit à la page qu’elle avait marqué. « Voila ! Bonhommes en pain d’épice » et elle montra le livre à sa belle-mère. Régina commença à énumérer ce dont on avait besoin. Pendant ce temps, Mary prit aussi son tablier. Bien que ses vêtements n’aient que peu de valeur, elle ne souhaitait pas les salir. Elle commença aussi à sortir tous les ingrédients qu’elle avait achetés. Elle avait pris tout ce qu’il fallait en grande quantité pour être sûrs qu’elles feraient assez de biscuits pour pouvoir en vendre pendant plusieurs jours. Mary savait très bien que des biscuits bien cuits et conservés au sec pouvaient rester bons pendant une éternité. La seule chose qu’elle n’avait pas achetée était la cannelle. Elle en avait en suffisance chez elle. Elle prit le pot sur son étagère pour le mettre avec le reste de course. « Avec tout ça, nous devrions avoir assez. » Elle prit un temps de pause pour imaginer comment elles allaient s’organiser. D’habitude, quand elle fait des recettes, elle fait tout elle-même. Cuisiner à deux, ce n’est pas la même chose. Cela demande de l’organisation et de la communication. La communication n’était pas leur fort mais commencer par s’entraider pour une recette améliorera surement leur relation. « Je propose qu’on commence par peser tous les ingrédients pour qu’ensuite, il n’y ait plus qu’à préparer la pâte. Qu’en pensez-vous ? » Mary ne voulait surtout pas donner d’ordre. Elle ne voulait plus qu’il y ait une relation d’autorité entre elles. Elle voulaient être au même niveau.

On voyait tout de suite que Régina avait l’habitude de cuisiner. Elle aimait ça. Cela faisait plaisir à Mary-Margareth de voir sa belle-mère avoir un plaisir simple. Pas de vengeance, pas de recherche de pouvoir, pas de magie. Simplement des ingrédients et la force de ses mains. Mary pensait que Régina aurait certainement des choses à lui apprendre. Mary faisait la cuisine de temps en temps mais jamais rien de très compliqué. Elle faisait parfois la cuisine pour ou avec les enfants. Régina proposa de se répartir les tâches ce qui parut une très bonne idée aux yeux de Mary. Il valait mieux ne pas perdre de temps vu le nombre de biscuits qu’il fallait faire. Mais surtout, c’était la première fois que Mary et Régina se retrouvait seule depuis qu’elles avaient fait la paix, il valait mieux ne pas trop tirer en longueur et y aller petit à petit. « Allons-y ! Faisons ça ! » dit-elle pleine d’enthousiasme. Mary avait ce don de toujours être de bonne humeur et positive quoi qu’il arrive. Ce don lui avait permis de vivre dans les bois, de laisser son enfant partir dans un autre monde ou de sauter dans un portail sans savoir où il menait pour aller sauver sa fille. Elle ne voulait pas se prendre la tête avec des petites choses parce qu’elle savait qu’au final tout finirait bien. Et c’était le cas car aujourd’hui, elle avait la vie qu’elle avait toujours voulue. Mary prit la balance et commença à peser les différents aliments secs en se référant au livre posé entre elle et Madame la Maire.
Un petit silence s’installa entre les deux femmes. Il n’était pas spécialement lourd et pesant. Il était ce silence de personnes qui travaillent et qui se concentrent sur le travail. Mary regarda sa belle-mère se mettre à l’ouvrage. Elle semblait très consciencieuse. Mary se rappelait son enfance, avant qu’elle ne trahisse Régina. Les deux femmes avaient été très complices. A ce moment-là, Régina lui semblait être la belle-mère idéale. Mais une petite erreur de sa part avait rendu une jeune femme gentille et souriante en une sorcière avide de vengeance. Mary espérait qu’au fur et à mesure grâce à Henry et à Robin, elle finirait par redevenir la jeune femme qu’elle était autrefois. Elle le voulait pour Régina. La rancœur ne mène à rien. Régina rompit le silence pour parler de Roland. « C’est un enfant très intelligent, il avance très bien en classe. Il n’a aucun mal à se faire des amis même si parfois je le retrouve dans un coin à lire un livre. » Mary aimait bien Roland. Il était différent d’Henry mais en même temps il est tout aussi rêveur que son petit-fils. Elle adorait donner cours à des enfants comme Roland. Il comprenait très vite, posait des questions étonnantes et avait une incroyable imagination. « Il a l’air de beaucoup vous apprécier en tout cas. » dit-elle simplement à Régina. Régina avait aussi l’air de s’être attachée au petit garçon et cela plaisait à Mary Margareth. « Comment cela se passe entre Robin, Roland et Henry ? » La vie d’Henry comptait beaucoup pour Mary, c’était son petit-fils. Mais elle savait qu’avec Régina il était entre de bonnes mains. Henry avait été la meilleure chose qu’il puisse lui arriver. Il l’avait rendu meilleure.