Un petit coup de main? C'est pour la bonne cause, promis! [Scamp]

Je venais d’arriver dans mon studio de radio. Les travaux s’étaient achevés il y’a peu et c’était encore un peu en désordre. Fallait dire que j’étais pas non plus nécessairement le plus organisé des mecs. Des cartons de matériel trainait ici et là dans le studio, juste le temps de trouver un endroit plus approprié. Les travaux avaient quand même pas mal changé ce qui était autrefois une annexe des locaux du journal local. Maintenant, l’annexe avait été rendue indépendante ce qui me permettait donc de vivre ma vie tranquille loin de tous ces idiots qui me cassaient les pieds à longueur de temps. Une mezzanine avait été construite de sorte à ce que je puisse me mettre un peu à l’écart quand j’en avais besoin où bien pour me reposer. Dans cette mezzanine, on pouvait retrouver mon bureau naturellement mais aussi un canapé et un petit frigo ainsi que quelques petits meubles me servant de rangement. En dessous se trouvait donc le studio, entouré de vitres pour garder une ambiance sonore relativement agréable, mais également des toilettes et une petite salle pour l’instant vide qui devait être une cuisine mais que j’utilisais majoritairement comme zone de stockage.

Après avoir démarré mon émission, je laissais mes auditeurs avec une heure de musique non-stop, me permettant ainsi de me reposer et surtout de faire autre chose. J’aimais vraiment mon job, mais tenir une radio seul était un exploit qui me prenait un temps considérable. De ce fait, je programmais plusieurs périodes de musiques non-stop par jour, m’offrant alors le luxe de profiter de quelques moments de repos au cours de mes harassantes journées. J’envisageai bien de recruter au moins une personne avec qui travailler mais c’était tout de même un sacré boulot. Du coup, j’avais créé une annonce que je venais d’imprimer. Il était explicitement écrit que je recherchais un collaborateur, et de préférence, quelqu’un qui était aussi à l’aise avec les mots, qu’avec la technologie. Bien entendu je savais bien que je devrais former ce nouveau collaborateur mais déjà à deux, la tâche de travail serait considérablement réduite. J’allais donc placarder mon affiche sur la porte d’entrée, prévoyant bien évidemment d’en distribuer à divers commerçants de la ville histoire de me trouver au plus vite un acolyte. Alors que je tournais les talons, j’entendis frapper à la porte. J’allais ouvrir avant de me retrouver face à la mairesse de Storybrooke Regina Mills.

Elle entra sans me le demander, mais je n’étais pas particulièrement offensé par son geste, c’était une femme avec de l’allure et je ne me voyais pas vraiment en mesure de lui dire de partir ou bien même lui bloquer le passage. De plus, je l’appréciais. Nous n’étions pas de grand ami et je ne l’avais d’ailleurs jamais eu l’occasion de discuter avec elle mais j’avais de l’estime pour elle. Elle m’avait arraché à une vie de chien, littéralement. Ainsi, je ne pouvais que lui être reconnaissant pour m’avoir emmené dans ce monde et d’avoir fait de moi l’homme qui se tenait alors debout face à elle. Les bras croisés, je l’observais. C’était une femme véritablement séduisante. Mais l’heure n’était pas au numéro de charme d’autant que d’après les rumeurs, elle était en couple avec Robin des Bois, lui-même. Si elle avait été célibataire, peut-être aurais-je tenté ma chance mais, me sortant cette idée de la tête, je l’écoutais avec attention.

Visiblement, Regina était habituée aux accueils peu amicaux, et elle semblait croire qu’il en serait de même avec moi, mais par politesse, je la laissais continuer.  Elle me déclara alors qu’elle avait besoin de mes talents en communication pour s’adresser à l’ensemble des habitants de Storybrooke, me demandant alors si on pouvait en discuter. Je répondis sans attendre. « Tout d’abord, je voulais vous assurez madame le maire que vous êtes la bienvenue ici. D’ailleurs sans vouloir vous offenser, si ça n’avait pas été le cas, je vous aurez déjà mis dehors. » affirmais-je amusé avant de reprendre. « Je suis cependant curieux d’entendre ce que vous avez à dire. J’ai bien peur en revanche de ne pas être en mesure de vous offrir un confort optimal, les travaux viennent seulement de finir et c’est encore un peu le bazar. Je peux cependant vous inviter à me suivre, nous allons nous installer à l’étage pour discuter. » Joignant le geste à la parole, je me dirigeais donc vers les escaliers pour rejoindre la mezzanine et de fait mon bureau. Je m’installais ensuite derrière ce dernier invitant Regina à en faire de même. La regardant dans les yeux, je repris la parole. « Alors dites-moi, madame le maire, comment puis-je vous aider ? »

Je regardais la mairesse poser ses avants bras sur mon bureau, tandis que de mon côté je m’enfonçais confortablement dans mon siège de bureau. J’écoutais donc ce qu’elle avait à me dire, m’expliquant alors qu’à l’occasion de Noël, elle souhaitait créer un espace pour les enfants dans un chalet qu’elle avait retapé au cœur de la forêt. Elle prévoyait d’y faire des animations et de décorer l’endroit mais pour cela il lui fallait des volontaires et c’est là que j’entrais en scène. J’observais celle que l’on appelait dans notre monde la méchante reine et j’avais l’impression qu’il n’y avait plus rien de méchant ni même de dangereux chez cette femme. J’étais surpris qu’elle veuille faire ce fameux chalet de Noël. Espérait-elle véritablement que ce soit un succès ? Personne ne l’appréciait dans cette ville à l’exception de son petit ami et de Henry son fils. J’avais de grands doutes sur sa capacité à attirer du monde et plus encore sur l’intérêt qu’elle avait à faire cela. J’écoutais néanmoins la suite de sa proposition. Elle m’expliqua alors qu’il fallait faire appel à des associations et faire participer les gens hospitalisés afin de leur changer les idées. Elle était consciente que si la proposition venait d’elle, la plupart des habitants refuserait de se joindre à cet événement. C’était pour cela qu’elle venait vers moi, elle pensait que ma popularité pourrait rassembler du monde et que son idée serait ainsi un succès. Elle m’invita ensuite à poser des questions. Je restais silencieux un instant, prenant le temps de la réflexion.

Je me redressai sur mon fauteuil, gardant le contact avec le regard de mon interlocutrice. « En effet, j’ai pas mal de questions. » annonçais-je pour démarrer. « Qu’est-il arrivé à la Méchante Reine ? Je sais que vous n’étiez probablement pas des plus heureuses lorsque tout le monde vous appelait comme ça, mais, vous avez beaucoup changé. Vous savez, pour être au contact du public, je ne suis pas certain qu’organiser un événement pour Noël va véritablement changer ce qu’ils pensent de vous. Pour la plupart des habitants votre malédiction est synonyme d’enfer pour eux, certains ont été séparés de ceux qu’ils aiment le plus et croyez-moi, ceux-là ne vous pardonnerons jamais. » Je continuai. « Je vais certainement vous paraître déplacé dans mes paroles, mais j’appelle simplement ça de la franchise. Le fait que Robin des Bois ait réussi à vous pardonner ne signifie en aucun cas que les autres habitants de Storybrooke le feront. Je sais que ça peut être difficile à entendre mais c’est la vérité. D’ailleurs, je ne suis pas certain d’être aussi populaire que vous semblez le penser, mais à la différence de vous, me racheter ne m’intéresse pas. Je ne sais pas si vous avez véritablement changé, ou si c’est simplement une façade que vous souhaitez mettre en avant, mais je vous souhaite bien du courage si vous voulez être accepté par ici. La plupart des habitants ont déjà du mal à accepter le pirate et pourtant il a Emma Swan à ses côtés. Au vu de ce que vous avez fait subir aux habitants de cette ville, je ne les imagine pas vous pardonner, ça ne fait qu’un an que la malédiction a été levé, personne ne croira en votre changement pas plus qu’ils ne croient en celui de Killian Jones mais encore une fois, il a la chance de compté sur le Shérif Swan, chance que vous n’avez pas. » Je savais que mes paroles étaient sévères et que Regina avait surement déjà fait ce constat elle-même mais je tenais à lui rappeler car c’était bel et bien la réalité de la situation dans la ville.

Je repris la parole. « Cependant, votre idée peut éventuellement fonctionner. Mais vous devez vous éclipser. J’entends par là que vous devez laisser la lumière des projecteurs à Mme Van Holp. Bien entendu vous pouvez l’aider et soutenir publiquement son initiative mais porter le projet revient à le condamner aussitôt. Si vous êtes d’accord face à ses termes, je pense en effet que je serais en mesure de vous aider. »  

Je l’écoutais m’interrompre m’expliquant qu’elle n’était plus la personne qu’elle était par le passé mais si à mes yeux cela importait peu, ce n’était probablement pas le cas du reste des habitants et il faudrait à ces derniers bien plus qu’une affirmation de la principale intéressée pour qu’ils reconnaissent ce changement d’attitude qui était celui de notre maire. Elle avait vraiment l’air de penser que faire quelque chose pour sa communauté pourrait montrer qu’elle avait changé. Certes c’était une bonne initiative mais pour être honnête selon moi, les habitants de Storybrooke avaient besoin de voir en Regina cette méchante qui avait changé la vie de tous ceux-là. Elle pouvait faire tous les efforts qu’elle souhaitait, elle était peut-être bien plus utile en étant la méchante de l’histoire qu’en cherchant à devenir la gentille. Le point positif dans tout cela était qu’elle comprenait mon point de vue, elle était bien consciente que faire changer le point de vue des habitants de la ville ne serait pas une tâche aisée. Visiblement, ma remarque concernant Hook sembla la piquer au vif puisqu’elle répliqua qu’elle aussi avait la confiance du Shérif. Bien que je n’en montrais rien, je n’étais vraiment pas persuadé que la shérif fasse aussi confiance à mon interlocutrice que cette dernière voulait bien le penser.

Une fois encore elle tenta de me convaincre qu’elle voulait juste améliorer la vie quotidienne des habitants de Storybrooke. C’était tout à son honneur, personnellement la vie ici ne me déplaisait et bien au contraire je n’étais pas certain d’être heureux si je retournais dans mon monde d’origine, surtout si je retrouvais mon apparence originale. Je n’avais aucune envie de redevenir un chien de ce fait, vivre à Storybrooke me convenait amplement, même si je n’aurais pas été défavorable à l’idée de pouvoir voyager en dehors de la ville. Finalement elle accepta ma proposition, affirma qu’elle était d’accord pour se retirer du côté officiel du projet. Je lui adressais un sourire que j’espérais réconfortant. « Vous faites le bon choix. » lui assurai-je. Bien entendu, j’étais parfaitement convaincu qu’elle était parfaitement en mesure de porter ce projet et qu’il serait à n’en pas douter très réussi cependant, comme je le lui avais expliqué, sa présence serait un frein pour les habitants et même si cela devait probablement être douloureux pour elle, elle faisait véritablement le choix le plus judicieux si ce projet lui tenait vraiment à cœur. Elle me demanda ensuite par quoi on commençait, me demandant au passage un devis. «  Je vous ferai parvenir le devis d’ici quelques jours, tout d’abord, j’aimerai savoir si vous avez des dates butoirs concernant ce projet. » Il fallait bien évidemment que je m’organise mais surtout connaître l’agenda de Regina vis-à-vis de ce projet me permettrait de trouver les moments les plus appropriés pour chaque étape de communication. « Aussi, il me faudrait avec précision chacune des activités nécessitant de la main d’œuvre et celle qui seront assurés durant l’ouverture du chalet. Je sais que vous en avez déjà cité tout à l’heure mais il me faudrait une liste relativement complète. ». Pour attirer le public, je devais mettre l’accent sur l’ensemble des activités qui seraient disponible et sur ce qui pourrait être fait durant l’ouverture du chalet.