[Rp flash ouvert à tous] Don't trust the mad man.

**L. Faust Basarab**

G. Milovan

Raspoutine

Something wrong.

Ma veste brillante éclate sous les reflets lumineux d'un soleil chaleureux qui surplombe le monde sans se faire gêner par une once de vent ou ne serait-ce qu'un nuage. La vie bat son plein, et je m'étire, clope au bec, dans un rugissement hargneux tiraillé par quelques grimaces. Mes pas sont rapides, je suis hâtif, et je déambule à travers les rues sans me préoccuper des regards se posant sur moi. Ma main écarte de mes lèvres ma cigarette tandis que l'autre trimballe une vieille caisse s'apparentant plus à une vieille palette fragile qu'à quelque chose de vraiment solide. Le bois s'effrite doucement sur le béton des trottoirs alors que mon futur piédestal frotte et tartine le sol de ses copeaux fuyards. Je fredonne également sur le cliquetis des potions qui se baladent dans mon sac à dos, ma marche est dansante, je sautille légèrement car c'est une bonne journée. Oui, une bonne journée. Le soleil est au rendez-vous, les gens sont dehors, insouciants et vivent leurs quotidiens comme si tout était normal. Mais aujourd'hui, ce n'était pas une journée normale, loin de là. Dès lors, je débarquais en plein centre-ville, attisant par ma simple présence une curiosité mal placée engrangée par des regards entre l'inquiétude et l'étonnement. Je lance ma caisse qui glisse sur les pavés dans un râlement grave me laissant le temps d'écraser mon mégot. Je pose un pied dessus, appuyant sur sa flexibilité avant de mettre le deuxième et de vriller doucement dans un équilibre incertain digne des plus mauvais funambules amateurs.

« Paysans, gueuses, voleurs et catins farouches, rassemblez-vous. »

Les bras écartés, les yeux fermés, j'attendais que la masse se forme mais n'étant pas sûr que tous se reconnaissent, je reprenais.

« Je parle de vous tous, venez. Allez, c'est facile, c'est quelques pas vers moi. Le droit, le gauche, et on recommence. »

Mes mains les amenait lentement vers moi, j'attendais qu'une petite foule s'amasse comme un vieux commerçant de marché. Une fois que quelques personnes étaient présentes, j'attisais la curiosité de chacun.

« J'ai dans le dos, tout un attirail qui vous soignera vos maux, vos soucis, vos prises de têtes, vos défauts. Absolument tout. »

Je m'arrêtais de parler, et en regardant les visages de l'incompréhension devant moi, je précisais quelque peu mes paroles.

« Euh, quand je dis dans le dos, c'est pour mon sac, c'est pas pour mon dos, je cache rien à l'intérieur de mon dos. Ce serait étrange de toute manière, non ? »

Je ris un peu puis quand je vois la solitude de l'instant s'armer à mon égard, je me reprends et je poursuis par une simple suite de geste. J'attrape mon sac, je sors quelques fioles que je lance au hasard dans la petite assemblée qui m'entoure. Les couleurs varient, du transparent au vert en passant par le bleu et le rouge.

« Pensez à votre désir de quitter ce sentiment désagréable qu'il vous reste en bouche. Et buvez. »

Je laisse chacun réfléchir et chacun se lancer. Après tout nous sommes dans une ville où tout est possible, où tout est imaginable. Et personne, moi comprit, ne se doute de l'erreur.

(c) ystananas

Invité **Invité**

DON'T TRUST THE MAD MAN.
La ville restait vide de surprise, même ce jour-là. Il y avait toujours ces mêmes habitants piégés dans leurs propres habitudes, ces même odeurs immondes et ces miasmes qui prolifèrent sous nos pieds. C'était toujours le même parcours, les mêmes visages, les mêmes individus sans intérêt. Je errai parmi ces âmes, tel un fantôme, condamné à répéter encore et encore les mêmes actions, le même travail. Toujours un café à la main, alors que la seconde se crispait sur la lance de cette sacoche de cuir noir. Je n'écoutai les salutations que d'une seule oreille, faignant un signe de tête par simple politesse, dissimulant un ennui mortel. Mes clés cliquetaient dans ma poche, mes pas martelaient le sol pavé, alors que la voix d'un marchand s'éleva.

Mon esprit s'était déjà dérobé, animé par les souvenirs de la veille. La texture du sang sur mes mains, son odeur, son goût métallique sur mes lèvres et ma langue. Je ne pouvais me lasser de la chaire fraîche, prélever sur un corps vivant, lucide, qui hurlait à s'en briser la voix. Le souvenir du bruit de la scie à os, découpant ses membres petit à petit et le raclement de la lame sur son squelette décomposé me donnait déjà l'eau à la bouche. D'ailleurs, sa viande avait été très appréciée, lors de cette petite fête de voisinage, me complimentant sur ce soi-disant bœuf straganoff. Soudain, je fus brusquement ramené à la réalité, quand une fiole rouge rebondit sur ma poitrine et s'écrasa à mes pieds. Le liquide gicla sur mes chaussures cirées et mon pantalon sombre. Avant même de pouvoir réagir, j'avais déjà inhalé cette brume rougeâtre qui s'était échappée du verre brisée.

Le responsable était là, face à une foule d'intéressés. Ces petits curieux étaient-ils vraiment prêts à gober les fables de ce pauvre charlatan ? Le fait d'avoir été aspergé par un liquide inconnu, me frustrait au plus au point. Je m'avançai dans la foule jusqu'à cet homme, dans l'intention de lui balancer ma sacoche en pleine figure et de lui briser le crane sur le bitume, réduisant sa cervelle à un état liquide. Une fois au premier rang, je lui adressai simplement un sourire carnassier, en me disant qu'il ferait un bon plat du soir. « Et si tu nous disais d'abord ce qu'il y a dans tes fioles ? » Vaurien...
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Admin **Anna Sørensen**

Don't trust the mad man.

Anna était de sortie. Bien sûr sa mission du jour après avoir quitté l’agréable et chaleureux logis d’Emma était de trouver un travail. Un vrai. La petite rousse candide n’y voyait pas grande différence dans l’expression « vrai travail » par rapport à ces soirs où elle travaillait au Psychic Club. Elle recevait de l’argent en supportant des malotrus. C’était bien un travail ! Le shérif ne le voyait pas de cet oeil. Malheureusement pour cette dernière, entre temps Anna avait oublié ce qu’elle était partie faire avec une grande motivation. Il y avait trop de chose à voir en ville, trop de vitrine, de voiture, de parcmètre, d’appareil électronique qui distribuait de l’argent. Ces grosses boites d’argent encastrées dans le mur avec un écran la fascinait si bien que trop souvent, elle se collait aux gens pour voir comment ils faisaient. Elle n’était pas très bien accueillie et elle ne comprenait pas toujours pourquoi. Pire encore, elle était en pantalon et qu’est-ce qu’elle aimait se pavaner habiller comme un « male ». Oh oui c’était tordant même si la sensation serré d’un jean qui l’empêchait de respirer et marcher correctement lui échappait encore un peu.

Elle aurait pu se remettre à « trouver » un travail. Encore une expression qui lui échappait. Elle était née princesse et devait vivre comme une princesse comme un paysan naissait paysan et devait labourer les champs. Pourquoi aller chercher quelque chose. La vie était difficile… Si difficile qu’elle préférait perdre son temps à écouter un homme à la voix théatrale et qui portait dans la rue. Une petite foule commençait à se former dans la rue qui passait devant la grande horloge de la ville. La demoiselle se figea, à la fois assez près pour entendre, mais assez loin.
« C’est fou tout ces gueux, catin et paysans dans cette ville. » pensa t-elle en se demandant si elle pouvait approcher alors qu’elle était une princesse. Tant pis, habiller comme elle était personne n’en saurait rien. Emma lui avait de toutes les façons bien dit de ne pas parler de sa véritable identité à n’importe quel étranger. Elle se faufila un chemin entre une ou deux personne et jaugea l’homme. Soudain il jeta des choses. Bien sûr qu’elle se jeta pour en attraper un, trébuchant presque sur un des pavés qui recouvrait le parvis de la place. Une petite fiole verte dans les mains, elle observa la fumée rouge qui s’était échappé des pieds de l’homme à quelques mètres d’elle. Ses doigts s’ouvrirent sur le flacon encore intact à la couleur fascinante. Elle sautilla un grand sourire aux lèvres, faisant virevolter ses cheveux et balancer son énorme chandelle turquoise.

On parlait au vendeur de miracle qui avait entièrement capté l’attention de la jeune femme. Elle l’ignora et regardait tout autour d’elle. Les gens avaient l’air un peu craintif ou comme elle des questions qui débordaient de leur regard braqué soit sur le produit, soit sur l’homme soit sur son énorme sac dans le dos. Anna brandit la fiole.
« Je peux trouver du travail avec monsieur ? Le vert ça peut faire ça ? » posa t-elle une question sincère attendant une réponse ridiculement sincère.
made by roller coaster

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Invité **Invité**

Don't trust the man

Evrybody... Need somebody...

Fairy tales do not tell children the dragons exist. Children already know that dragons exist. Fairy tales tell children the dragons can be killed. ▬ Chesterton

Je sais que j’aurai du peindre, que l’une de mes commandes a plus d’un mois de retard. C’est pas sérieux, mais on va dire que j’ai une montagne d’autres toiles à faire, la galerie que j’ai ouverte bat son plein, bref, autant dire que je n’ai pas de temps devant moi… Alors pourquoi diable est ce que j’éprouve le besoin de m’arrêter devant ce vendeur de poudre aux yeux ? Parce que là, maintenant, tout de suite, je suis attendue par mon groupe d’études... Oui, parce qu’on m’oblige a reprendre des études de management pour pouvoir garder la galerie, la bonne blague. Ainsi toute excuse est bonne pour perdre du temps… Même me retrouver devant un type qui promet de faire des merveilles grâce à ses fioles. Je reste un instant en retrait, analysant la situation, les bras croisés sur ma poitrine, le sac dans le dos dont les lourds poids des livres devraient me rappeler à l’ordre mais que neni, tant que mon portable ne sonne pas, je ne suis pas en retard. Un sourire moqueur aux lèvres, je ne me suis absolument pas sentie visée quand il a interpelé les passant par de gracieux : catins farouches, gueux ou encore paysans. Bref, tout ce que je ne suis pas. Mais soudainement, il lance l’une des fioles et par simple reflexe, je l’attrape. Mon regard posé sur la fiole rouge sang que je tiens désormais en main, je reste un instant songeuse en regardant le liquide rouler dans sa flasque de verre. Haussant un sourcils, je finis par m’approcher de la foule, alors qu’un type lui demande ce que contiennent les fioles… je dévisage un instant le dit type et le reconnais d’un seul regard… Hannibal. Nouveau sourire aux lèvres. Je le dévisage un instant avant de me tourner vers le charlatan : « Et quel en est le prix ? On connaît tous la phrase magique : La magie a toujours un prix. » Après tout, je suis bien placée pour le savoir, ne suis-je pas une Dullahan suite à une malédiction ?

Stabbing Westward
What do I have to do ?

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don't trust the mad man
xxx« What do I have to do to make you happy ? What do I have to do to make you understand ? What do I have to do to make you want me ? And, if I can't make you want me...
What do I have to do ? »La vie reprenait son cours. J’avais retrouvé la quasi-totalité de mes souvenirs. Je parvenais quasiment à distinguer la complexité dans laquelle je nageais depuis que celle que tout le monde appelait la sauveuse avait accompli sa destiné. Cette idée me faisait doucement rire, sa destiné était de sauver les habitants du monde des contes de l’avenir que leur avait réservé la méchante reine. Quelle horreur. Elle avait respecté les lignes que ses parents lui avait tracé, qu’est-ce que ca voulait bien dire ça ? Que désormais elle allait servir à rien ? Ridicule. Qu’importe, toutes mes réflexions me menait à une question : Qu’elle était ma destinée à moi ? Avais-je moi aussi une ligne toute tracée, ou bien suis-je uniquement là pour figurer dans un mauvais bouquin que les habitants de ce nom avaient appelaient « Les trois mousquetaires ? ». D’ailleurs cet Alexandre Dumas, était bien loin du compte, ô il avait très bien saisi que j’avais trompé mon mari avec D’Artagnan, ça oui, mais pour le reste les détails restaient vraiment à peaufiner. Puis que dire sur l’histoire de Médusa, la gorgone, la honte de sa famille, issue de la mythologie grec. J’ignorais comment les histoires que nous les habitants du monde des contes avaient pu se retrouver déformé mais surtout ébruité dans ce monde dépourvu de magie et d’espérance.

Marchant dans les rues du quartier Lucrère, je profitais de la chaleur des rayons du soleil qui réchauffaient ma peau. C’était la première fois depuis la levée de la malédiction que je mettais le nez dehors. Ô ne vous méprenez pas je n’avais pas passé mes journées enfermées dans mon appartement, enfin si un peu, mais j’y étais surtout pour dormir. J’avais repris mes activités nocturne, ils n’y avaient qu’elles qui parvenaient à me faire oublier cette angoisse qui me serrait l’estomac lorsque je croisais une personne. La danse, l’exhibitionnisme, l’excitation masculine, la dépravation, la séduction, voilà ce que je voulais plus que tout autre chose. Alors oui, ces derniers temps je vivais essentiellement la nuit, la douceur de l’alcool venait rythmer ces dernières lors de mes pauses. Afin, de dormir, et de me soulager de mes angoisses nocturnes, je prenais de bonne doses de somnifères qui généralement faisait effet jusqu’au coucher du soleil.
Cet après-midi là faisait exception aux précédentes. Alors que j’arrivais dans le centre ville, la voix d’un homme surplomba toutes les autres. Ce dernier, juchait comme un coq sur une caisse de bois, attira mon attention, il se vantait de pouvoirs soigner tous nos maux. Naturellement, je me rapprochais de lui, ma main saisissant ma bombe lacrymogène dans la poche de ma veste, prête à m’en servir en cas d’agression. Un petit groupe se formait autour de lui, ils ne semblaient pas me porter une quelconque attention, mais ils avaient le mérite d’affoler mon cœur. L’angoisse me tordait l’estomac, me donnait le tournis, mais je restais-là, je voulais savoir ce que cet homme à la prestance indéniable avait à dire. Les questions fusaient à son attention, avant même que ce dernier ne réponde à une seule, je me surprenais à demander d’une voix forte et déterminée : « Comment pouvez-vous connaître les maux qui nous hante ? »

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are you insane like me ? **Grace Blackheart**

don't trust the mad man

grace & les autres

J'étais simplement censée me lever, me préparer, aller à la fac pour déposer un document administratif car si je ne le faisais pas aujourd'hui je ne pourrais pas passer les épreuves à la fin de l'année, et retourner fissa me coucher. Le problème avec ce que je prévois, c'est que ça ne se passait jamais comme je le prévois. J'avais trop d'heures de sommeil à retrouver, aujourd'hui à part mon aller-retour à la fac, j'avais enfin un vrai jour de repos, que je comptais bien passer à larver sur mon canapé, ou à m'affaler devant la télévision, une fois n'est pas coutume. Le programme avait pourtant d'abord été bien respecté. J'étais même un peu plus rapide que prévu, ça faisait toujours quelques minutes de plus pour siester. J'étais sur le chemin du retour quand ça commençait à capoter. Je passais par le quartier Lucrèce pour rentrer chez moi. Et puis il y avait cet amoncellement de gens, j'entendais parler. Je me suis approchée, avec la curiosité de voir une victime d'un accident ou quoi, je ne sais pas. Et puis il y avait quelques connaissances. En fait, ça n'avait rien d'un accident. Ce devait être un charlatan, rien de plus, qui vendait des « potions ». J'aurais pu passer mon chemin, mais je m'entendais déjà demander :

« Vous avez quelque chose de vraiment miraculeux pour aider quand on dort une ou deux heures par jour ? Ce machin rouge là, c'est quoi ? »

Je devais être trop obsédée par mon sommeil. Ma tête me criait constamment d'aller dormir. Il suffisait que je pose celle-ci sur n'importe quelle surface pour que je dorme automatiquement. Mais je n'avais pas le temps de dormir, et il fallait bien que je trouve une solution à un moment si je ne voulais pas tomber dans les pommes au moment où il ne faudrait pas. Et puis ce mois-ci je pouvais bien me permettre de dépenser un peu.

electric bird.

**L. Faust Basarab**

G. Milovan

Raspoutine

La curiosité grandit dans leurs yeux pétillants de désirs. Le plus amusant, c'est qu'ils ne sont même pas au courant, eux-mêmes, qu'ils prient tous pour l'espoir d'un miracle. Je peux le voir, cet éclat juvénile, à chaque instant dans leurs grognements cyniques, dans leurs mines fades et abattues par l'intense réalité qui les oppresse. Alors, ils m'apparaissent si avides, si jaloux. Puis ils deviennent rapidement une peuplade désorganisée suppliant d'un hurlement silencieux qu'il se passe enfin quelque chose d'anormal. Que ce soit bien ou mal, ils en ont plus rien à foutre, ce qu'ils veulent, c'est un messie. N'importe qui pourvu qu'il prenne une décision, qu'il bouge quelque chose, une fraction de seconde, rien qu'une ridicule promesse d'espoir. Dès lors, la nervosité monte dans cet atmosphère étouffant. L'air se fait de plus en plus discret et l'éternelle désillusion s'abat sur le rêve enfantin. Les doutes surviennent et il n'est guère envisageable de faire confiance au gentil monsieur à la veste brillante. Après tout, est-il lubrique ? Fou ? Charlatan de père en fils ou pire de fils en père ? Les questions demandent réponses et je me retrouve assassiné par ce flot d'inquiétude qui m'épuise d'avance. Mais telle est la malédiction des éloquents, ils doivent être à l'écoute des mots car leurs talents résident à les utiliser. Chacun leurs tours, ils déblatèrent leurs angoisses, jurant à tout-va que tout ceci n'est qu'une énième arnaque, un attrape pigeon, un vil piège pour les naïfs. Et ils ont bien raison car il n'existe pas de telles choses comme les miracles, les messies. Non, tout ce qu'il y a, c'est de la foi. Une ferveur idiote qui ne se lasse jamais des déceptions, qui, malgré les nombreuses chutes se relèvent à chaque légère étincelle d'espoir. Il n'existe que l'impatiente envie de voir cet espoir se réaliser, un jour, par hasard, devant nos yeux pétillants de désirs.

Je me rue d'une glissage incontrôlé vers le premier homme qui a prit la parole. Je trébuche quasiment sur ma palette mais je me rattrape dans de lourds pas titubants en pleine incertitude vagabonde tel un vieux clochard pas net.

« Si je vous donnais la recette, vous l'aurez. Et ça prouve bien que vous pouvez me faire confiance. »

Un clin d'oeil tellement forcé qu'on aurait pu se croire dans un gag mal filmé ou un vieux clip qui n'aurait aucun réel intérêt pour la danse ou pour l'art tout court, d'ailleurs. Alors l'éclat de la jeunesse vient s'abattre sur la sincérité d'une jeune demoiselle. Le son de sa voix, l'appellation « monsieur » désignant ce respect qu'on n'ose donner qu'aux professeurs ou autres hurluberlus qu'on adore traiter de sages. Je m'avance vers elle avec plus d'étoiles dans les yeux qu'un enfant fêtant l'enterrement de sa grand-mère qui avait la désagréable habitude de faire trop de bruit en mangeant. Je lui attrape les mains pour les joindre comme à une prière, je la regarde dans les yeux, frétillant d'une telle innocence.

« Non. Tu ne peux pas. »

Je finis par lui lâcher les mains, soupirant un rire presque idiot. Je fouille alors le fond de mon sac à dos et j'en sors une fiole violette. Et l'évidence tombe dans le son étrangement anodin de mes mots.

« Pour le boulot, c'est celle-là. »

Tout ce qu'il faut vraiment, c'est de l'assurance. J'étais tellement certain que c'était une bonne idée de droguer toute une foule et de les laisser s'aimer l'espace d'un instant qu'ils ne pourraient contrôler que plus aucun mensonge ne paraissait impossible pour que tout le monde boivent. N'est-ce pas là noble ? Quel geste d'amour ! Et tandis que je m'impressionnais encore dans le troubles de mon esprit perdu dans les tumultes de la folie, je reprenais mes échanges sociaux et délurés avec ma chère peuplade douteuse. Ce fut au tour de la jeune femme blonde, redoutable produit du réflexe de ma très chère alchimie. L'échange équivalent, ce que la société moderne appelle le prix. Ce qui fixe l'équité parfaite entre l'échange, comme s'il existait un monde où tout le monde serait satisfait. Mais là n'était pas la question, il n'y avait rien de magique dans la mescaline. Non, il n'y a que du cactus. Et ces fortes propriétés hallucinogènes. Puis je savais la faire tout seul, alors bon, le prix...

« Ne vous inquiétez pas du prix, c'est moi qui offre. Ça me fait plaisir. »

Et je me retournais vers les deux dernières questions dans une expression flattée, la main quasiment sur le cœur et prêt à tenir une pose héroïque pour entendre mon nom scandé et des applaudissements éblouissants qui ne vinrent jamais.

« Comment je peux les connaître ? Je ne les connais pas mais si vous vous êtes arrêtée c'est qu'il existe un maux, quelque part, que vous aimeriez soigner. »

Enfin l'excitation du regard accroché à mon existence. La logique se forme parfois et c'est redoutable, du simple fou excentrique on devient alors l'homme de raison. Cet espèce de génie charismatique qui obnubile l'attention et qui saccage vos pensées comme une vulgaire roulette de jeu alors qu'il ne vomit qu'une banalité écrasante. Mais alors est-ce assez pour croire ce balbutiement absurde ? L'espoir en vaut-il le coup ? C'est désormais moi qui impose quelques interrogations. Je laisse un doute. Et même s'il est ridicule, il suffit pour faire éclore cette irrésistible envie de réenchantement du monde.

« Je vous conseille le bleu et il vous suffira d'attendre les yeux fermés. »

Je dépose un sourire à la fin de ma phrase et j'accoure sur ma palette pour reprendre cette hauteur que j'affectionne. Cette mégalomanie puérile qu'on aime donner aux prophètes. Je prends deux fioles, les ouvrent, et les laissent s'écouler joyeusement dans le fond de mon gosier. Hors de question que je ne participe pas aux résultats de mon expérience qui n'a aucun autre réel but que d'occuper une si belle journée. Heureusement, la folie est contagieuse.

(c) ystananas

Spoiler:

Admin **Anna Sørensen**

don't trust the mad man

RP Flash - Anna Sørensen

Les yeux pleins d’étoiles et d’espoir alors que sa vie ne faisait que commencer (pas trop longtemps elle l’esperait) dans ce nouveau monde (très étrange), elle pouvait boire n’importe quelle parole. Elle n’était pas du tout encore habituée à ce nouveau mode de vie que lui offrait Storybrooke. Puis même un charlatan qui viendrait lui vendre des tapis « volants » à l’entrée d’Arendelle, elle les aurait acheté. Pleine de crédulité, elle trouva encore plus adorable que l’homme s’intéressa à ses besoins et lui changea alors sa fiole. Son sourire illuminait son visage, serrant entre ses petites mains délicates le liquide « miraculeux ». La journée s’annonçait tellement bien. Pauvre petite enfant qui n’était vraiment jamais sortie, ni même de son château. Il avait pourtant tout du bonimenteur, il suffisait de voir sa façon de s’adresser à la foule, de la mise en scène bien trop théâtrale. Mais elle n’en fut que plus émoustillée. Elle était sous le charme de ce vendeur qui ne voulait que le bonheur des gens. Le pire, c’est qu’elle ne comprenait pas pourquoi tout le monde avaient l’air si dédaigneux face à l’homme plein de bonne humeur et à la parole fort agréable. Si elle était sortie de son palais, sa cage dorée, elle aurait peut-être vu les réelles intentions de ce vendeur à la sauvette.

Anna avait tourné la tête ici et là, chaque personne qui parlait, attirait son attention. Une question fit rappeler soudainement à Anna que tout n’était pas gratuit dans la vie. Elle avait déjà finit chez sa généreuse logeuse (le shérif), car elle avait volé une glace pour une enfant aux yeux larmoyants. Elle tordit sa bouche, déjà dans la crainte de le boire en vitesse et aller trouver un travail. Elle devait le faire ! Cela aiderait tellement Emma qui avait déjà la gentillesse de l’accueillir et la soutenir dans l’unique quête de sa vie : Retrouver sa soeur. Si un jour, elle apprend le principe d’un CV, elle dirait que ce serait une phrase qu’elle ajouterait au sien. « Poste de chercheuse dans la fraternité en CDI ». Elle poussa un soupir de soulagement, c’était gratuit. Elle aurait bien haussé la voix pour dire qu’ils savaient bien râler alors que cet homme ne faisait que leur offrir un produit peut-être miraculeux ou non. Et alors, c’était offert !

Totalement en confiance, Anna n’hésita pas alors à boire le contenu du flacon dont elle adorait la couleur, lorsque le prestidigitateur s’en versa deux d’une seule traite. C’est en une goulée qu’elle aspira le liquide au gout légèrement sucré sur le bout de la langue avec un arrière gout amer. Puis comme il l’avait conseillé à la dernière personne peu confiante, elle ferma les yeux et attendit. Mais attendre quoi ? Son travail allait-il se présenter à elle, avec une ferme poignée de main et un contrat sous le bras ?

acidbrain

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