ANASTASIA ✜ le froid de l'hiver

Tu baignes dans la politique depuis ton plus jeune âge ; originaire de la famille royale de Russie, tu as dû très vite apprendre les mécanismes de la politique, à jouer avec les mots et les apparences. Cela ne t'a jamais vraiment plu, honnêtement, et cela s'est souvent vu sur ton visage ainsi que dans ta manière de te comporter. Cependant, les choses ont changé maintenant que tu vis à StoryBrook ; tu n'as plus à suivre les codes qui sont imposés à la famille royale, tu peux faire comme bon te semble, dans le fond. Et cela te convient bien. Tu ne t'intéresses donc pas à la politique de cette ville. Ou la politique en général même. Ta nouvelle vie est bien assez compliquée comme cela pour que tu t'embarrasses d'un tel fardeau. Néanmoins le fait que tu ne t'y intéresses pas ne veut pas dire que tu n'as pas conscience de ce qui se passe autour de toi. Tu n'es pas idiote. Tu te doutes que quelque chose se prépare dans l'ombre, tu ne sais pas trop quoi et tu n'es pas certaine de vouloir le savoir. Tu gardes, cependant, un œil ouvert, tu te montres prudente, sans toutefois chercher à connaître le fin mot de l'histoire. Tu crains de le regretter si tu obtiens une réponse qui te déplaît.

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Tu as toujours été plus ou moins coquette, sans pour autant en faire trop. Tu as conscience, qu'au naturel, tu n'es pas ce que l'on considérerait comme une demoiselle laide. Mais tu n'es pas non plus ce qu'on appellerait un canon de beauté. Tu as le visage un peu trop rond pour la mode actuelle. Toutefois, tu n'as que faire de ce que les autres peuvent penser de ton image. Le plus important, à tes yeux, est que tu te plaises à toi-même. De ce fait, chaque matin, tu prends un peu de temps pour prendre un peu soin de toi. Tu prends rarement plus d'un quart d'heure dans la salle de bains pour te coiffer et te maquiller ; un coup de brosse par-ci, un peu d'eye-liner et de mascara par-là et par une touche de rouge à lèvres pour finir le tout. Tu ne te penses pas particulièrement superficielle et tu ne passes pas pour une telle femme.


Tu es une fervente lectrice ; curieuse du monde qui t'entoure et curieuse en général, tu lis n'importe quel ouvrage qui te passe sous la main. À ce jour, ton ouvrage préféré est Roméo et Juliette, du célèbre écrivain William Shakespeare. La romance tragique te plaît terriblement et le fait que l'histoire ait une fin catastrophique te séduit ; tu ne crois pas aux histoires qui finissent bien, quelle que soit la situation.


Tu as du mal à te faire à ce monde si différent de celui dont tu es originaire. Tu as du mal à comprendre la technologie qui semble régner d'une main de maître sur cet univers ; la téléphonie, internet, la télévision… Tout cela te semble bien étrange. En revanche, s'il y a bien quelque chose à laquelle tu t'es faite sans le moindre problème, c'est la photographie. Soulagée de voir que cet art existait dans ce monde, tu t'es rapidement renseignée sur le sujet et tu as appris que la technologie a aussi fait évoluer cet art. Tu as donc en ta possession un appareil photo numérique, qui te permet de prendre de très nombreuses photographies et de les stocker où tu le souhaites. Tu as, de ce fait, appris à te servir d'un ordinateur pour pouvoir contempler tes clichés et les imprimer quand bon te semble.


Tu es persuadée d'être à nouveau la triste prisonnière de Raspoutine. Tu n'arrives pas à te défaire de l'emprise qu'il a sur ta personne ; tu le hais autant qu'il te fascine. Tu as, à de nombreuses reprises, tenté de prendre la fuite, de laisser la présence étouffante de Milovan derrière toi. Tu n'y es jamais arrivée ; il y a toujours un petit quelque chose qui te pousse à retourner à l'appartement que vous partagez, tu ne peux te résoudre à l'abandonner au final. Car, tu le sais, sous ses airs lunatiques et déments se cache un véritable génie, un homme avec une vision sur le monde fascinante. À cela s'ajoute le comportement enfantin de ton aîné ; sans toi, il serait probablement perdu. Et c'est pour cela que tu crains de le laisser totalement à sa solitude ; Dieu seul sait ce que son esprit torturé pourrait le pousser à faire.

« Nastya ! Tiens-toi bien ! » La petite fille que tu étais sursautas, abandonnant la posture avachie que tu avais adopté plus tôt. La voix, sèche et sévère, de ta mère t'avait quelque peu prise par surprise ; tu t'étais égarée dans les méandres de ton esprit alors que, du bout de ta fourchette, tu repoussais distraitement vers le rebord de ton assiette. Les sourcils légèrement froncés, tu jetas un regard contrarié à ta mère – la si belle Alix de Hesse-Darmstadt (qui était à présent connue sous le nom d'Alexandra Feodorovna) – qui te contemplait avec une lueur sévère au fond de son regard d'habitude si doux. Elle n'appréciait guère cette attitude que tu semblais constamment arborer, elle ne comprenait pas d'où celle-ci t'était venue (tes trois sœurs aînées ne s'étaient, après tout, jamais comportées de la sorte, tu étais la première à faire la forte tête, comme le disait ton père, le grand Nicolas II de Russie). Elle avait beau te reprendre, te réprimander sévèrement et – parfois – te punir pour ces sales manies que tu avais, rien n'y faisait. Tu étais bien trop têtue, bien trop entêtée pour abandonner ce comportement. Elle le savait, mais elle ne pouvait s'empêcher de vouloir changer ça, de vouloir te rendre plus présentable. Ton père aussi pensait comme elle. Et ton précepteur n'avait de cesse de te répéter que tu devais faire plus attention à l'image que tu renvoyais au grand public. Tu avais cela en horreur. Faire partie de la famille du tsar de Russie n'était pas toujours très agréable, bien que tu n'avais point à te plaindre du point de vue matériel, c'en était certain. Mais il n'empêchait que tu avais horreur de toutes ces attentes sociales, de toutes ces fausses-courtoisies. Ça ne te ressemblait pas, ce n'était pas toi. Alors, malgré les nombreuses remontrances provenant de tes parents et parfois de tes sœurs aînées, tu n'en faisais qu'à ta tête, encore et toujours.

La mine renfrognée, tu lanças un regard noir à ta mère alors que tu te tortillas quelques instants sur ta chaise. À droite, à gauche. Puis tu finis par t'avachir de nouveau sur ta chaise, les coudes posés sur la table. Du coin de l'oeil, tu pus voir le regard de ta génitrice s'assombrir davantage. Au fond de toi, tu sentis une lueur satisfaite s'animer ; tu appréciais de voir ta mère s'énerver de la sorte, elle qui était si à cheval sur les bonnes manières et la courtoisie. Tu continuas à jouer distraitement avec ta fourchette. Un murmure parcouru l'ensemble de la table. Ah. Oui. Il était vrai que quelques proches conseillers de ton père vous avaient rejoins pour le dîner, ce qui expliquait la tension qui s'était emparée du corps de la belle Alexandra. Un brin curieuse, tu jetas un rapide coup d'oeil à ton père, qui affichait un masque contrarié et dur. Là, tu hésitais un peu ; devais-tu pousser le vice jusqu'au bout et potentiellement nuir à l'image de ce père que tu aimais tant ? Tu penchas légèrement la tête sur le côté, la mine songeuse. Et à force de réfléchir, tu te rendis compte que tu n'arriverais jamais à faire comprendre à ton entourage que tu n'avais que faire de ton image si tu te laissais affaiblir par le visage sévère de ton géniteur. Tu devais rester forte, garder la tête haute et le regard fier. Tu n'eus, néanmoins, pas le temps d'aller plus loin dans cet acte de rebellion passive. « Anastasia, la voix forte et chaleureuse de ton père brisa le pseudo-silence qui s'était installé dans la large salle à manger, si tu es incapable de te tenir convenablement durant le dîner, peut-être vaudrait-il mieux que tu quittes la table. » Malgré son choix de mot plus que judicieux et qui dissimulait sans le moindre mal son état d'esprit actuel – son agacement grandissant – tu savais qu'il n'hésiterait pas à mettre sa menace à exécution. Mais tu n'allais pas le laisser faire, tu n'allais pas te faire évincer de la sorte.

Tu laissas bruyamment retomber ta fourchette. Le métal heurta dans un bruit un peu étrange la porcelaine. Tu repoussas ta chaise vers l'arrière et te levas. Silencieuse, tu tournas les talons et quittas la pièce, exprimant clairement ton refus de courber l'échine. Tu n'accordas pas le moindre regard aux personnes dispersées autour de la table. Pas même à Maria, qui te lançait un regard sympathique. Tu avais pourtant envie de la regarder, de lui adresser un petit sourire narquois. Maria était la sœur dont tu étais la plus proche, après tout. En revanche, ce fut sans le moindre mal que tu ignoras tes deux autres aînées, Olga et Tatiana. L'air fier, tu poussas les grandes portes boisées et les laissas se refermer lourdement derrière toi après que tu les aies passées. Tu ne ressentis pas le moindre regret, la oindre culpabilité à agir de la sorte. Bien au contraire même ; tu étais bien heureuse d'avoir suffisamment de force d'esprit pour ne pas céder à la moindre des volontés de ton entourage. Peut-être finiront-ils, par ce biais, par comprendre que tu n'avais pas l'intention de changer ; pourquoi devrais-tu agir différement du peuple que ta famille régissait ? Pour comprendre ce dont ils avaient besoin, ce qu'ils désiraient, tu n'avais nullement besoin de te comporter comme une jeune riche écervellée, comme une pauvre petite idiote.

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u.c

Illud tamen clausos vehementer angebat quod captis navigiis, quae frumenta vehebant per flumen, Isauri quidem alimentorum copiis adfluebant, ipsi vero solitarum rerum cibos iam consumendo inediae propinquantis aerumnas exitialis horrebant.

Ciliciam vero, quae Cydno amni exultat, Tarsus nobilitat, urbs perspicabilis hanc condidisse Perseus memoratur, Iovis filius et Danaes, vel certe ex Aethiopia profectus Sandan quidam nomine vir opulentus et nobilis et Anazarbus auctoris vocabulum referens, et Mopsuestia vatis illius domicilium Mopsi, quem a conmilitio Argonautarum cum aureo vellere direpto redirent, errore abstractum delatumque ad Africae litus mors repentina consumpsit, et ex eo cespite punico tecti manes eius heroici dolorum varietati medentur plerumque sospitales.

Erat autem diritatis eius hoc quoque indicium nec obscurum nec latens, quod ludicris cruentis delectabatur et in circo sex vel septem aliquotiens vetitis certaminibus pugilum vicissim se concidentium perfusorumque sanguine specie ut lucratus ingentia laetabatur.