Anakin dormais tranquillement après un bon repas bien ingurgité. Il s’était régalé. Il avait mangé à s’en exploser la panse ou presque. On sentait que les dernier brocolis à la béchamel et la salade de pâte au gruyère et tomate avait du mal à passer. Il sélectionnait les plus petites branches de brocolis directement avec les doigts et les menait lentement à sa bouche avant de mâcher tout aussi lentement. Il tenait son gobelet vide en main et le tendit subitement essoufflé à sa mère assise à table, les yeux rivés sur un roman en attendant que le temps passe. Son téléphone était posé sur la table et se mit à vibrer. «
message maman ! » montra son fils de son doigt couvert de sauce, voyant les écritures briller sur l’écran noir du smartphone. Briar quitta son livre des yeux et jeta un rapide coup d’oeil. Marvin lui demandait de se voir. Elle regarda l’heure à sa montre, calcula la sieste d’Anakin qui pouvait varier entre une ou trois heures. C’était faisable. Anakin continuait de mâcher. Il avait du mal à inspirer et ses yeux se fermaient de fatigue. Sa petite bouche bougeait mouvement par mouvement pour venir à bout du légume vert. Maman avait tout préparé maison pour une fois et c’était délicieux. Il adorait les légumes et n’était pas difficile. Qui l’eut cru, il l’était pour tout sauf pour manger. A se demander si ce n’était pas l’enfant caché d’Anna. Briar secoua la tête las, lui versa un fond d’eau et lui retira l’assiette. «
Laisse, te force pas. Y’en aura encore ce soir si tu veux… » lui dit-elle en se levant pour aller déposer l’assiette directement dans l’évier. Elle la laverait plus tard. Il était l’heure de la sieste, pour elle et pour lui.
Anakin était attaché à l’une des chaises d’adulte de la cuisine où était encastré son petit siège prévu pour. Sa mère le libéra et il agrippa instantanément ses bras autour du cou de sa mère. Elle le souleva et allait le déposer au sol, mais il s’accrochait. «
Ah non, tu marches ! » commença t-elle à râler, mais l’enfant se mit à geindre ce qui voulait dire non. La rousse roula des yeux et le garda contre lui. Gravissant les marches, son fils contre son coeur, elle le déposa dans son lit à barreau, petit très bas qui lui permettait d’en sortir tout seul. Il allait bientôt être temps de lui acheter un-lit-de-grand comme elle lui disait. Sans petits barreaux et qui lui durerait jusqu’à ses six ans au moins.
Il dormait presque, mais juste assez éveillé pour tenir sa mère par la chaîne qui portait un très élégant solitaire. Briar pesta de peur qu’il casse tout et qu’elle en avait marre de ses caprices. Puis finalement, elle le poussa contre un coin du lit et vint s’installer avec lui dedans. Elle se replia un peu pour tenir entièrement dedans et Anakin se logea dans les bras de sa mère, ses pieds contre ses genoux. Il se sentait tellement en sécurité. «
titine… » murmura Anakin, mais sa mère s’était déjà endormie. Des deux, celle qui avait le plus besoin de ce moment privilégié, c’était bien la mère et pas l’enfant. La princesse solitaire et oubliée
ever-after n’avait alors que son fils dans sa vie. Et elle ne le dirait jamais, mais heureusement qu’il était là. Anakin attrapa son doudou qui n’était autre qu’un petit ours en mauvais état et lui téta l’oreille en compensation.
Elle ne se réveilla que trois heures plus tard. Elle avait été réveillée par les bruits que faisait son fils entrain de jouer sur le sol de sa chambre. Il faisait des tours avec ses cubes en bois et la détruisait en poussant des «
Oooooh ! Cassé la tour ! » et ricanait comme un diable avant d’en refaire une. Il avait aussi retourné la caisse de dinette et les voitures. Briar s’étira en se cognant tous les membres et la tête contre les barreaux, puis sortit difficilement de la couchette. C’était si étroit qu’elle en était ressortie pleine de courbatures. Elle avait très mal dormi physiquement. La tête enfarinée, elle se leva en marchant sur une pièce en bois et jura. Elle trébucha à cause de la douleur et finit par rester assise par terre. La couche de son fils était prête à exploser et à en juger l’odeur, elle n’osait pas imaginé ce soir et le résultat des brocolis. Briar soupira, alors qu’Anakin continuait de jouer seul. Un oeil à sa montre et elle se tira les cheveux, agacé et éreintée. Il était déjà 16 heures. Elle n’avait pas oublié Marvin, elle a juste eu un contre-temps. Ce n’était pas prévu qu’elle dorme autant, elle avait encore tellement de chose à faire. Trop longtemps qu’elle n’a pas vu ses faux parents dans la maison, ils étaient sûrement retourné chez eux. Dans le Monde des Contes. Donc elle était seule à s’occuper de cet immense maison.
Une demi-heure plus tard, Anakin était changé, habillé et déposé chez
l’emmerdeuse d’Alice et l’idiot de Vael. Ils lui devaient bien ça, vu qu’elle gardait le leur parfois et qu’Apollon avait la même particularité que son fils : il adorait hurler et brailler pendant des heures. Une fois lancé, on ne l’arrêtait plus. Bon c’était un peu dangereux de leur confier son enfant, mais ils s’étaient améliorer avec le temps puis dans l’immédiat, elle n’avait pas envie de l’avoir dans les pattes. De plus leur maison était sur le chemin. Elle avait envie d’avoir du temps pour elle et profiter de ce moment avec Marvin. Cela faisait un petit moment qu’ils ne s’étaient pas vu, ou alors ils s’étaient simplement croisés en ville. Elle partit enfin pour la plage. Il était assis sur le muret qui bordait le sable de la plage et l’empêchait de se répandre sur la ville à cause du vent. Elle approcha d’un pas lent, à peine mise en beauté. Un leggins de sport satiné, un gros pull en laine de chez
The Kooples et une paire de air-max de grande marque aussi. Elle s’étonna de le voir avec son vrai visage, sortant un peu son nez de son écharpe, comme un loir sortant de sa tasse. Elle était en retard comme toujours. Elle ne s’excusait même plus, comme une vieille habitude dont elle n’arrivait pas à se débarrasser. Une jambe, puis l’autre et elle s’assit à côté de Marvin, regardant les vagues. Elle adorait venir ici et le faisait très souvent surtout pour les balades avec Anakin. Une occasion comme une autre pour profiter de la douce sensation du bord de mer. Attrait qu’elle partageait avec Vael, ce qui leur avait valut une fois de rester des heures un soir à simplement apprécier le chant de liberté et de puissance que faisait résonner les vagues dans le quartier Turner.
«
Moi aussi je suis contente. Après ça ne tenait qu’à toi. Tu ne m’a jamais répondu pour le café l’autre fois. Il y a quinze jours… Et pourquoi t’as cette tête ? T’es moins moche en tout cas, mais c’est pas encore ça » dit-elle pour le taquiner avec un sourire fatigué.
acidbrain