Tel est pris qui croyait prendre - Regina & Hadès

Tel est pris qui croyait prendre...

J'allais surement jouer à un jeu dangereux mais j'avais besoin d'avoir des yeux et des alliés partout à défaut de ne plus avoir de pouvoirs. Et qui mieux que Regina pouvait m'apporter celà. De plus, elle m'en devait une, sachant que je lui avais permis de parler à son très cher Daniel. J'étais donc assez confiant en me dirigeant vers la mairie.

J'étais entrée jusque dans son bureau, annonçant que j'avais une affaire personnelle à régler avec Madame le Maire. Elle ne semblait pas être arrivée, mais qu'importe. J'attendrai. Les mains dans le dos, je parcourais de long en large le vaste bureau aux couleurs ternes, observant chaque aspect de la pièce afin de mieux cibler celle qui est surnommée la méchante reine. Je finis par m'asseoir derrière le bureau là où elle pouvait siéger.

En me tournant le siège, je constatai que son "trône" était face à une large fenêtre où on pouvait contempler la ville. Un sourire se dessina sur le coin de mes lèvres, constatant qu'elle avait bien choisi l'endroit où elle viendrait à diriger les opérations. D'ici, elle avait une vue imprenable sur Storybrooke et on pouvait se sentir puissant à cette place. Je ne m'étais pas trompé, elle pouvait être une parfaite alliée pour être mes yeux et mes oreilles de la ville. Je devais savoir où se trouvait mon frère pour lui soutirer des infos pour pouvoir récupérer toute ma puissance. Je savais qu'il y avait aussi une autre solution mais je ne voulais pas lui faire le plaisir de m'ouvrir à quelconque bonté pour assouvir ses propres espérances.

Pour moi, l'amour sincère n'existait pas. Et lorsque j'étais plus jeune et les fois où je m'étais ouvert aux autres, c'était par la suite pour me faire du mal ou encore me montrer du doigt comme la bête noire de l'Olympe, alors non, pour l'heure, je voulais essayer un autre stratagème.

J'entendis la porte s'ouvrir derrière moi. Je pivotais sur ma chaise, revenant à la réalité pour faire face à cette chère Regina. Un sourire malin se dessina sur mes lèvres alors que je vins à prononcer ces quelques mots de bienvenue.

" Madame le Maire ! Pardonnez moi d'avoir pris mes aises mais je ne peux qu'être impressionné par votre travail remarquable ici. Même votre bureau siège dans un endroit exemplaire. Je pourrai en être presque jaloux ! Mais je ne suis pas là pour parler de l'art de votre sortilège et encore moins de la décoration intérieure. "

Je me redressais sur mon siège posant mes coudes sur le bureau.

" Je pense qu'il faut que nous réglions quelques petits points sur... une certaine chose que vous me devez. Je n'aime pas être dupé, celà peut me rendre quelque peu irritable. Mais j'aurai quelque chose à vous proposer pour honorer votre dette envers moi. "
 

Tel est pris qui croyait prendre...

Regina était arrivée très tôt ce matin-là, et avait donc ouvert la marie et son bureau à l’étage. Puis, au bout d’un moment, l’envie de café se fit sentir. Et comme à son habitude, elle avait chargé sa petite secrétaire aux cheveux multicolors d’une montagne de travail, histoire que cette petite étudiante en journalisme ne se mette pas à fouiner pour découvrir des choses qu’elle n’avait pas à savoir, du coup, elle n’allait pas non plus lui demander d’aller lui chercher un peu de caféine chez Granny. Madame le maire décida donc de se charger de sa petite course toute seule, espérant que Louise soit encore suffisamment occupée à son retour.

Ce fut le cas, la petite française buchait encore sur ce que lui avait demandé sa patronne. Un sourire satisfait aux lèvres, Regina monta les escaliers, son gobelet de café en main, pour se rendre à son bureau. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’en ouvrant la porte, elle découvrit qu’un homme s’était installé à sa place. Miss Lemire s’était bien gardée de lui dire qu’elle avait de la visite. Saleté d’étudiante, si elle avait su, madame le maire ne lui aurait pas rapporté un café… A vouloir devenir gentille, elle s’était fait avoir… encore. Ca en devenait agaçant, comment faisaient les héros pour ne pas se mettre en colère ?

Lors que le fauteuil se retourna, Regina reconnut immédiatement celui qui avait été le dieu des Enfers. Fort heureusement, à présent maudit, Hadès n’avait plus aucun pouvoir. Voyant le sourire du dieu déchu, l’ancienne méchante reine haussa un sourcil tout en entrant dans son bureau, laissant la porte claquer derrière elle.

-Hadès…

Le voyant s’accouder sur son bureau, prenant un peu trop ses aises à son gout, la belle brune esquissa un froncement de nez, faisant quelques pas vers lui.

-Pour commencer, je te prie de bien vouloir ôter tes fesses de mon fauteuil tant que je suis encore de bonne humeur.

Elle fit le tour du bureau pour regagner sa place, posa son gobelet de café sur le meuble, s’assurant que tout était en place, et s’installa. Voilà qu’il essayait de jouer au plus malin. Il allait devenir irritable ? Comme si ça lui faisait quelque chose ! Regina avait bien d’autres chats à fouetter ces derniers temps, et les états d’âme de ce type, inoffensif puisque sans pouvoirs, étaient le cadet de ses soucis.

-Ah oui, vraiment ? Très bien, je t’écoute. Fais vite, j’ai autre chose à faire que de t’écouter te plaindre.

Oui, souvent, on prenait le bureau du maire pour le bureau des plaintes, et c’était vraiment un aspect du travail de maire que Regina détestait. Les manières exagérées de l’ancien dieu l’agaçait également. Qu’allait-il lui demander ? Avec un esprit aussi sadique et pervers que le sien, il fallait s’attendre à toutes les fantaisies possibles, et l’ancienne reine n’était vraiment pas d’humeur. Cela faisait plus d’un an que la malédiction était levée et que tout un chacun  à Storybrooke avait retrouvé ses souvenirs. Regina avait vécu un véritable enfer, mais peu à peu, les choses s’étaient tassées et elle parvenait tant bien que mal à prouver aux habitants de la ville qu’elle faisait tout pour changer. Pourquoi Hadès ne s’était-il pas manifesté avant ? C’était sans doute la preuve qu’il fomentait quelque chose. De toute évidence, un être auparavant magique et malfaisant ne pouvait supporter d’être relégué au rang de simple mortel.

 

Tel est pris qui croyait prendre...

Cette chère Regina me reconnu immédiatement. J'eus un sourire en coin. J'espérais qu'elle n'ait pas oublié le contrat que nous avions passé. Je semblait l'avoir irrité en m’asseyant à son bureau. Je vins à quitter mon siège doucement tout en continuant de la fixer.

" Et bien... On est de mauvaise humeur ? Je pense que me menacer n'est pas la meilleure des options pour toi. "

J'avoue qu'en me prenant, de haut en retour et de la sorte, je sentis un début d'agacement monter en moi. Elle savait qu'elle avait beaucoup de pouvoirs ici, mais que savait-elle de plus sur moi ? Elle était à l'origine de tout ce remue ménage. Etait-elle au courant du fait que mes pouvoirs se trouvaient loin de moi à ce moment précis ? Devais-je continuer ma stratégie ou calmer mes ambitions. Je vins à me dire qu'elle n'avait pas à y échapper. Quand on doit quelque chose à Hadès, on ne manque pas à son devoir, sous peine d'en payer de lourdes conséquences.

" Tu me dois quelque chose Regina. " Dis-je en faisant doucement le tour de son bureau, tout en faisant glisser mes doigts sur le bois de celui-ci. " Ta propre malédiction aurait-elle aussi frappé ton esprit au point d'en oublier notre pacte ? "

Je finis par reculer, me dirigeant doucement d'un pas nonchalant vers un minibar dont se dressait quelques alcools forts. Sans gêne, je commençais à me servir un fond de scotch. Je n'étais pas habitué à ce qu'on me refuse l'hospitalité et ce n'était pas aujourd'hui que ca allait commencer.

" Je suppose que tu as un œil sur tout ce qui se passe sur cette ville et... ne pas pouvoir surveiller chaque recoins de mon espace de jeu ne me plait guère. Je pense que je serai plus que magnanime si... nous faisions alliance jusqu'à me donner un droit de regard sur pas mal de choses dans cette ville. Une sorte d'adjoint au Maire si tu préfères. C'est bien mieux qu'être relégué au rang de Croque mort de la ville... Sérieusement... Regina... Moi, croque mort... ?!? Je pensais que ton imagination aurait été bien plus étonnante. "

Je m'assis en face d'elle tout en portant le verre que je venais de me servir aux lèvres. J'attendais le verdict de cette très chère madame le Maire. Je devais en savoir plus sur ce qu'elle le savait... Et qu'elle n'entourloupe pas car même si je n'ai plus mes pouvoirs actuellement, quand je les récupérerais -car oui, je vais les récupérer- et bien je pense qu'elle risque de passer un sale quart d'heure en ma compagnie.
 

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Dire que voir Hadès l’agaçait était un euphémisme. Un dieu déchu mécontent, qui se rappelait parfaitement que Regina lui en devait une, c’était tout sauf de bon augure. Madame le maire soupira, regagnant sa place.

-Eh bien disons que regagner dans mon bureau et constater qu’on y est entré sans permission ne fait pas partie des choses qui me mettent de bonne humeur… très cher ! ajouta-t-elle d’un air ironique.

Une fois installée derrière son bureau, elle porta son gobelet de café à ses lèvres sans pour autant quitter son interlocuteur du regard. Reposant le café sur le bureau, elle afficha un sourire en coin.

-Et là, qui menace l’autre ? Je pense que si tu avais de quoi m’effrayer, tu m’aurais déjà fait une petite démonstration.

L’ancienne méchante reine savait parfaitement qu’elle n’avait jamais payé sa dette envers Hadès, et alors qu’elle lui demandait ce qu’il voulait, l’ancien dieu des Enfers ne tarda pas à y répondre.

-Etait-ce cela que tu m’avais demandé à l’époque ? Allons, tu ne trouves pas que ton prix est un peu élevé en comparaison de ce que tu m’as donné ? Un dialogue de cinq minutes contre un nouveau poste et avoir des yeux partout ? Et que ce soit bien clair, Storybrooke n’est pas ton espace de jeu ! rétorqua-t-elle  fermement.

Pour qui se prenait-il à la fin ? Certes, dans les Enfers il était le maitre, mais ici, ce n’était guère le cas, et il fallait qu’il reste à sa place. Un sourire amusé étira les lèvres rouges et pulpeuses de madame le maire.

-Je trouve au contraire que ce job te va comme un gant…

Elle l’avait observé se servir dans son mini-bar, haussant un sourcil. La politesse n’était visiblement pas son fort. Regina soupira une nouvelle fois.

-Fais comme chez toi, je t’en prie. N’est-il pas un peu tôt pour un scotch ? Et sinon, comment va ta fille ? demanda-t-elle avec un sourire en coin.

Voilà un argument qui, Regina l’espérait, ferait clore son clapet à Hadès. En effet, l’ancienne reine était l’une des rares personnes à savoir qu’il avait une fille. Allez savoir pourquoi cette information était un secret, mais visiblement il y tenait, ce qui en faisait donc une info précieuse. Et vu les circonstances actuelles, ce n’était pas inutile. Regina était surprise par l’assurance d’Hadès et commençait même à se demander s’il avait quelque chose à voir avec les récents événements. Elle l’observait à présent d’un œil suspicieux.

 

Tel est pris qui croyait prendre...

J'avoue que je n'avais pas mis cette très chère Regina de bonne humeur en m'invitant comme celà de la sorte, mais je n'avais pas l'habitude qu'on me refuse l'hospitalité surtout quand on me devait quelque chose. Que la personne soit ou non dans de bonnes dispositions, je m'en fichais à la base... Mais ici, les choses étaient un temps soit peu différentes. Je n'étais plus ce Dieu que tout le monde craignait mais un mortel comme un autre. Je n'avais gardé que le nom et l'allure de celui que j'étais avant.

Bien entendu quand elle mit le doigt sur cet aspect là, je ne pus m'empêcher de faire une légère grimace mais je n'allais pas m'arrêter pour si peu.

" Je n'ai pas que la magie pour atout, je peux me montrer aussi persuasif autrement... Ne me sous-estime pas Regina. "

Je n'aimais pas le fait de n'avoir aucun contrôle sur la situation... Et ca, elle le savait. Elle jouait avec. Mais j'avais bien l'intention de récupérer mes pouvoirs un jour ou l'autre, quitte à faire quelques sacrifices. Je n'étais plus à ca près... Surtout après toutes ces siècles... Elle avait décidé de me relancer la balle, en me répondant sur le même ton. Je ne pus m'empêcher de lâcher une exclamation vive qui se situait entre l'amusement et la nervosité mais je décidais de ne pas la laisser m'atteindre... mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle sache des choses que j'aurai voulu garder secrète.

Je faillis m'étouffer avec une gorgée d'alcool. Pourquoi est-ce que je ne m'en étais pas douté avant ? C'est elle qui avait jeté le sort ici, donc elle avait eu droit de regard sur chaque personne vivant ici dont mon lien avec la jeune Macaria. Une pointe de colère et de crainte monta en moi. Préférant cacher ma peur, je préférais utiliser ma colère face à cette femme qui voulait visiblement jouer avec le diable. D'un bond, je me suis levé, écrasant mon verre sur son bureau.

" Ne t'occupe pas d'elle, car je te préviens Regina, si j'apprends quelque chose qui pourrait lui nuire, je te prie de croire que même les flammes de l'enfers te sembleront un doux supplice, comparé à ce que je peux te préparer. "

J'avais surtout peur que Zeus ou d'autres apprennent son existence. Jusqu'à aujourd'hui, je n'avais aucune faiblesse... et Macaria en était une. Je ne souhaitais pas que certains la prennent comme cible pour une quelconque vendetta. Je me redressais, sentant une douleur dans la main qui avait écrasé mon verre. D'un regard, je remarquais que des bouts de verre me faisait saigner. Bien que la douleur était présente, j'essayais de ne pas y prêter d'attention.

Je secouais la tête, tout en ajoutant:

" Je vois où tu souhaites en venir... Mais je te faisais une offre honorable Regina. Tout le monde n'a pas la chance de voir Hadès frapper à sa porte pour proposer une alliance avec lui. "
 

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Il n’y avait pas à dire, les dieux n’avaient pas leur pareil pour se montrer insupportable, et ce, même lorsqu’ils n’avaient plus de pouvoirs. Hadès en était la preuve vivante. Ces divinités avaient été trop longtemps craintes, vénérées, adulées, et s’étaient senties toutes puissantes, si bien que même lorsque ce temps était révolu, ils pensaient encore que tout leur était dû. Regina, en son temps de Méchante Reine, avait été un peu comme ça aussi. Mais aujourd’hui, elle tâchait de changer pour devenir meilleure, pour ceux qu’elle aimait. Visiblement, ce n’était pas le cas de l’ancien dieu des Enfers. Au vu de la légère grimace qu’il affichait, Hadès n’était pas enchanté que l’on appuie sur le constat qu’il n’était désormais qu’un homme comme les autres. Madame le maire, quant à elle, ne put réprimer un petit sourire satisfait avant de porter son gobelet de café à ses lèvres pour l’en délester d’une gorgée. C’était toujours jouissif de clore le clapet d’un être aussi suffisant qu’Hadès pouvait l’être.

Là où la satisfaction de Regina fut à son comble, c’est en voyant son très cher interlocuteur manquer de s’étouffer avec l’alcool qu’il lui avait « volé », lorsqu’elle lui fit comprendre qu’elle était au courant de l’existence de sa fille. Il reposa le verre avec force sur le bureau tandis qu’elle reposait son gobelet de café, avec un sourire en coin. Elle leva les mains innocemment en le regardant toujours.

-Oh, mais je ne m’en occupe pas. Je prenais simplement des nouvelles. Contrairement à toi, mes intentions ne sont pas mauvaises.

Un père aimant, était-ce vraiment cette vision qu’il essayait d’imposer par cette menace aussi futile qu’inutile ? Toujours enclin à la violence, ce cher Hadès avait littéralement pulvérisé le verre sur le bureau du maire qui soupira en secouant la tête. Elle se pencha un peu plus sur son bureau et attrapa la main ensanglantée du dieu déchu, passant sa seconde main au-dessus de celle-ci. Une lumière blanche surgit entre leurs deux paumes, et les petits morceaux de verre logés dans celle d’Hadès sortirent, permettant alors à sa main de cicatriser. Relâchant son étreinte, Regina fit un nouveau geste du poignet et tous les petits débris de verre « sautèrent » dans la poubelle.

-Ah tu trouves que c’est une chance toi ? Moi j’ai plutôt l’impression d’avoir en face de moi un fouineur qui vient picoler à l’œil dans mon bureau. Tant que je ne connaîtrai pas avec exactitude tes intentions, très cher, je n’accèderai à aucune de tes requêtes.

Madame le maire s’adossa dans son fauteuil, croisant les doigts et jaugeant du regard son interlocuteur.

-Qu’ai-je à gagner d’une alliance avec toi ? Au vu de ta petite démonstration, tu sembles peu assujetti à la sagesse. Pour quelqu’un qui prétend au poste d’adjoint du maire, je trouve que c’est une qualité essentielle qui te fait défaut. Il va m’en falloir plus avant d’envisager de te faire confiance.

La confiance était une chose précieuse, et il était évident qu’avoir confiance en Hadès était somme toute assez difficile quand on savait de quoi il était capable… Sans doute du même niveau que le ténébreux en ce qui concernait les entourloupes !

 

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Je détestais quand la situation m'échappait. Et là, j'étais encore plus l'ombre de moi-même... Pourquoi j'avais été envoyé ici alors que d'autres non ? Je me pensais pourtant à l'abris dans le monde souterrain... Je me demandais si mon frère n'y était pas pour quelque chose. Mais pour l'heure ce n'était pas mon problème le plus urgent. Je devais récupérer mes pouvoirs ou du moins mettre les choses de mon côté afin de pouvoir le faire... A vrai dire, celà n'était pas gagné. Le fait qu'elle sache pour ma fille ne m'enchantait guère. Je ne souhaitais pas que quelqu'un le sache et surtout pas cette femme. Je savais de quoi elle était capable, car je l'observais depuis un moment déjà. Avec ce qu'elle avait fait durant sa vie, je m'attendais à la voir débarquer un jour ou l'autre devant moi.

Je n'aurais surement pas dû réagir de cette façon mais à vrai dire, je n'aimais pas qu'on me tenait tête et qu'on me mettait mes faiblesses sous le nez. J'essayais d'étudier cette nouvelle Regina qui me faisait face. Était-elle sérieuse ? Je n'y croyais qu'à moitié à vrai dire... Rien que le fait de citer ma fille ne me disait rien qui vaille.

Elle m'avait alors pris la main pour soigner mes plaies. Je finis par la retirer brutalement. Je l'observais utiliser sa magie non sans une point de jalousie et de colère. Elle faisait la maligne pour l'heure car elle était toute puissante ici. J'avoue que j'avais laissé tomber mon air confiant. Je malaxe ma main, tout en toisant Regina.

" Je sais qui tu es Regina. Je t'ai longtemps observé et ne me fait pas croire que tu es exemplaire toi aussi. De ce que j'ai vu jusqu'à présent. Tu n'as rien d'une héroïne... Alors ne me parle pas de confiance ou non. Mes histoires de famille me concernent et tu es prévenue... Tu as un fils toi aussi, n'est-ce pas ? "

J'eus un rire amer à la suite de ca. Oui, elle tenait les rennes ici mais qu'elle soit heureuse de pouvoir le faire à présent. Je sais que je récupérerais ce qui me revient de droit: mes pouvoirs, mon droit à siéger à l'Olympe et voir mon frère mort. Oui, je pense que ca serait la définition de ma Happy Ending.

" Bien. Je note. Mais tu ne viendras pas pleurer quand je récupérerai mes pouvoirs. Sachant que tu me dois quand même quelque chose Regina... Si tu étais aussi clean et sincère comme tu te plait à me le chanter, tu commencerai par régler la dette que tu me dois. Et plus le temps passe, plus les intérêts augmentent... "

Tel est pris qui croyait prendre...

La petite démonstration de celui qui se faisait appeler Damon à Storybrooke, en brisant le verre de whisky entre ses mains, ne laissait rien présager de bon. Un dieu déchu, délesté de ses pouvoirs et pourtant avide d’en avoir, colérique, instable, voilà ce qu’il était aux yeux de madame le maire qui, au vu de ce qu’il avançait, n’était pas du tout encline à lui accorder la moindre confiance. Elle l’avait taquiné en parlant de sa fille, mais ses intentions n’étaient pas mauvaises. Pourtant, l’ancien dieu des Enfers avait littéralement disjoncté. Regina entreprit de soigner sa main ensanglantée avec un peu de magie, et aussitôt il la retira.

-Ne te méprends pas, je voulais éviter que tu ne tâches mon tapis ! lança-t-elle avec un sourire en coin.

Elle l’observa malaxer sa main tandis qu’elle se saisit de son gobelet de café pour l’en délester d’une gorgée avant de le reposer avec force. Voilà qu’il reparlait, implicitement, de son passé de Méchante Reine. Non, en effet elle n’avait pas été exemplaire, mais depuis plusieurs mois maintenant, elle s’affairait à tenter de se rattraper et redorer son blason.

-C’est un peu facile, tu ne crois pas ? Contrairement à toi, j’ai changé, Hadès. Je ne suis peut-être pas une héroïne, d’ailleurs là n’est pas mon but, mais au moins, je ne suis plus une méchante.

Et là, il évoqua Henry, lui déclarant qu’elle aussi avait un fils. Elle pinça les lèvres et se pencha un peu plus sur son bureau pour le regarder d’un œil noir et menaçant.

-Attention à toi, Hadès. Si tu t’approches de mon fils, tu peux me croire, ce que tu infligeais à tes victimes dans ton entre des Enfers te paraitra une douce caresse en comparaison de ce que je te ferai. Ne t’approche pas de lui, répéta-t-elle.

Ils semblaient tous deux se soucier de leur enfant, mais contrairement à Hadès, Regina n’avait pas menacé Macaria. Voilà que l’ancien dieu parlait de récupérer ses pouvoirs. Ça, c’était une information plutôt inquiétante. Qu’espérait-il en faire.

-Tu veux récupérer tes pouvoirs ? Vraiment ? Et qu’espères-tu en faire ? Quant à ta dette, eh bien dis-moi ce que tu veux. Je me laisserai quarante-huit heures de réflexion dans tous les cas.

« Les intérêts augmentent. » Sérieusement, il n’avait trouvé que ça pour essayer de la faire fléchir ? Pour l’heure, il avait beau fanfaronner, il n’en restait pas moins qu’un habitant comme les autres, tandis qu’elle avait ses pouvoirs de sorcières. Tant qu’elle était plus puissante que lui, tout allait bien.

-Si tu tiens vraiment à retrouver tes pouvoirs, pourquoi ne pas retourner à ton ancienne fonction ? Si tu repars d’où tu viens, tout le monde serait satisfait, non ?


 

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J'eus un léger rire quand elle m'annonça qu'elle avait changé. Je ne sais pas pourquoi, je n'y croyais pas totalement. Quand on avait goûté aux ténèbres, elles revenaient nous hanter régulièrement. Je savais bien ce qu'il en était car je n'avais pas toujours été le dieu que tous connaissent maintenant et craignent. Mais à force d'être trop prit pour le dindon de la farce, on finit par se forger une carapace et à ne plus se laisser faire. Le pouvoir des émotions, c'est ce qui nous conduisaient à faire l'impossible, voir même l'intolérable.

Aujourd'hui, mon cœur était figé dans ma poitrine ce qui me coûtait bien plus que je l'aurai imaginé. Je ne pus m'empêcher de lui répondre:

" Et bien... On essaye d'avoir une bonne conduite alors... "

Oui, cette option venant d'elle m'amusait, vu que c'était elle qui avait mis tout ce bazar en place. Créant un nombre impressionnant de conflit entre plusieurs mondes. Je n'étais pas moins sûr que les autres dieux gardaient un œil ici. Ce qui était un problème aussi pour moi, car j'avais été emporté par cette malédiction. Comment ? Je me le demande car j'étais censé être prisonnier en enfers. Je suppose qu'une autre force avait été à l'oeuvre... Et mon intuition me soufflait que c'était surement Zeus qui avait fait ca pour me mettre totalement hors service... Ou alors pour m'apprendre un soupçon d'humilité. Sauf qu'il n'avait pas calculé que j'avais une fille de l'affaire et qu'elle pourrait potentiellement redémarrer mon cœur. D'une pierre deux coups. Loin des enfers et avec mes pouvoirs en prime.

J'avais fait allusion à son fils. Si je l'avais menacé ? Pas plus que Regina quand elle m'avait parlé de Macaria. J'eus un sourire en coin face à sa réaction.

" Je n'ai rien à faire de ton rejeton tu sais... Mais je remarque qu'on devient rapidement susceptible quand on parle de nos enfants. C'est assez... touchant. "

Mon dernier mot avait prononcé sur une pointe d'amertume, et un regard soutenu en prime. J'espérais lui faire bien comprendre que j'étais tout autant sérieux qu'elle, si je venais à apprendre qu'elle viendrait à toucher à ma fille ou si je venais à savoir qu'elle l'utilise pour quelconque machination. Je vis qu'elle n'appréciait pas le fait que je cherche à récupérer mes pouvoirs.

" Regina, tu me déçois sur ce point. Tu crois que je vais juste me contenter de cette vie que tu m'as si égoïstement écrite ? Laisse moi rire... Et ce que je compte faire de mes pouvoirs ? Et bien... Si tu restes en dehors de mes histoires personnelles, tu n'auras pas à les craindre. De toute manière, tout ce que je veux, je finis par l'avoir. "

Je m'écartais du bureau alors qu'elle me demanda ce que je voulais en fin de compte. A quel point je pouvais céder actuellement ? Elle n'était pas encline à me donner ce que je voulais. Mais j'avais une autre option.

" Si je devais cibler un peu plus ma demande... J'aimerai avoir vent des allées et venues de certains dieux comme Zeus par exemple... Et pour ce qui est de retourner chez moi... " Je pris une fausse mine réfléchie. " Et bien non... Au final, j'aime vivre dans cette charmante petite ville qu'est Storybrooke. "

Je ne voulais pas perdre de vu ma fille, et j'avais passé tellement de temps en enfers qu'être dans le monde des vivants était... vivifiant...

" Je vais te laisser réfléchir Regina. Tu sais où me contacter si besoin est... "

Je me dirigeais lentement vers la sortie de son bureau.