« Tu ne te sentais pas prêt à être père ? (…) Donner la vie est quand même la plus belle chose qui existe. (…) Pourquoi as-tu réagis de cette manière ? (…) Tu ne te sentais pas prêt à être père ? Roland est un petit garçon vraiment adorable » La voix de Belle résonnait encore dans sa tête, ainsi que ses dernières paroles se mélangeant et se répétant incessamment. Le pauvre Robin en revenait à son mode « réflexion » et cogitait encore et encore pour lui-même essayant de comprendre.
« J'aimais Marianne plus que tout, mais je n'éprouvais pas le besoin d'avoir un enfant. Tandis qu'avec Regina c'est presque une nécessité. Je suis un salaud ? » Il se massa les tempes, espérant ainsi faire taire ces petites voix qui lui laissaient entendre ce qu'il avait confié à Belle la veille. Fatalement il laissa une porte d'entrée à des souvenirs bien plus anciens
« -Marianne, je ne veux pas être un père absent »
« -Alors, sois présent ! »
« -Ne me demande pas de renoncer à mes serments. »
« -Il n'y a pas si longtemps tu étais prêt à le faire pourtant. »
« -J'ai un code d'honneur… »
« -Nous allons avoir un enfant Robin, t'en rends-tu compte ? » Serrant la mâchoire et avalant sa salive avec difficulté, l'archer regarda tristement celle qu'il venait d'épouser sous l'égide de frère Tuck. Intriguée, la jeune femme demanda à son époux ce qu'il lui arrivait et pourquoi la regardait-il avec une si grande détresse dans le regard ?
« -Marianne, je t'aime tu le sais… »
« -Arrête ! La façon dont tu parles laisse entendre un « mais » que je ne peux me résoudre à entendre Robin ! »
« -S'il te plaît, laisse-moi terminé, il le faut ! »
« - J'ai compris ! »
« -Non, tu n'as pas compris, puisque tu m'empêches de m'exprimer ! » Marianne se tue aussitôt, presque outrée d'entendre autant d'animosité dans la voix de son époux. Malgré tout, elle consentit à le laisser parler. « - Je t'aime Marianne, mais je ne veux pas être père. Nous ne sommes pas destinés à ça et puis moi-même je n'ai pas eu de père. Je ne saurais donc m'y prendre avec un enfant. »
« -Et nous sommes destinés à quoi ? A passer notre vie à fuir, pour échapper au shérif ? A dédier nos vies aux autres ? Voler les riches pour donner aux pauvres. C'est ça que tu veux pour nous ? »
« -Oui. Ne me demande pas d'être égoïste, je t'en prie. »
« -Si, je te le demande si tu m'aimes. »
« -Marianne je dois le faire, pour le Roi Richard, pour son honneur pour… »
« -Robin, il est mort bon sang. Tu ne lui dois plus rien »
« -Ca suffit, arrête ! »
« -Peut-être que nous ne sommes pas fait l'un pour l'autre finalement »
« -Je t'en prie ne dis pas ça ! »
Peu à peu, l'adjoint du shérif sorti de ses pensées, encore plus mal à l'aise à présent. Il se massa les temps, espérant naïvement parvenir à chasser le passé de son esprit, en vain. Par chance Belle arriva telle l'éclaircie tant attendue. Robin se leva aussitôt, tout sourire il alla à sa rencontre pour lui offrir le traditionnel « hug » à l'américaine, puis toujours le sourire aux lèvres, il retrouva sa place sur la banquette.
« -Je vais bien ! Je suis content que tu sois là et qu'on trouve le temps de déjeuner ensemble. » Il fit signe à Ruby qui s'approcha carnet en main
« -Je vais prendre le menu du jour avec du thé glacé. Pour ce qui est du dessert, je prendrais une part de tarte à la myrtille s'il te plaît ! » Après avoir terminé, il se tue pour que Belle puisse commander à son tour. Passée la commande, Ruby le sourire aux lèvres, rangea son crayon et son carnet, puis elle tourna les talons et rejoignit le comptoir, laissant les deux amis seuls à seul.
« -Tu viens souvent manger ici ? Moi non. Je me contente de prendre à emporter surtout des pâtisseries pour qu'on ne meurt pas de faim au poste. Le distributeur c'est bien, mais les mars, les snickers et autre confiserie ça finit par te rester sur l'estomac à la longue. Bon sinon, comment ça va ? Ecoute je n'ai pas arrêté de repenser à notre dernière entrevue. En fait je réfléchis beaucoup ces derniers temps. J'aimais Marianne plus que tout et j'aime Roland tout autant. Mais avant qu'il arrive, je n'étais pas prêt à être père. Je pensais que Marianne et moi nous n'étions pas destinés à ça et puis comme moi-même je n'ai pas eu de père, je me pensais incapable d'en devenir un. Je le pensais vraiment et puis il y avait cette espèce de voix dans ma tête qui n'avait de cesse de me dire que Marianne …qu'elle n'était pas la bonne. Elle était mon premier amour tu sais ! Je l'ai aimé de tout mon cœur, mais ça n'est pas pareil avec Regina. Je l'aime tellement que parfois ça en devient douloureux. Quand je ne la vois pas ne serait-ce que cinq minutes, je me sens mal. J'ai besoin d'être avec elle, c'est vital. J'ai l'impression d'avoir été foudroyé lors de notre première rencontre. Je l'aime plus que tout au monde et je sais que c'est avec elle que je finirais mes jours, que quoiqu'il nous arrive, on se retrouvera.C'est une évidence au même titre que d'avoir un enfant. Ce bébé serait le plus beau des cadeaux. Il panserait toutes ses blessures et mettrait fin à cette foutue malédiction qui enlève aux méchants, leur fin heureuse. Regina n'appartient plus à ce groupe, elle fait parti des nôtres à présent et de ce fait, elle a le droit à sa fin heureuse. » Les plats arrivèrent, cette fois le sourire de Ruby était moins éclatant.
« -Merci ! » lança sobrement Robin attendant que la petite fille de Granny s'éloigne pour reprendre la parole
« -Excuse-moi Belle ! Je ne voulais pas partir dans une envolée lyrique ni plombé l'ambiance. Laisse-moi m'intéresser à toi ! Ça se passe bien de ton côté ? Tu veux parler ? »