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 Something bad happened. [Charlie&Milovan]

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L. Faust Basarab
L. Faust Basarab


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MessageSujet: Something bad happened. [Charlie&Milovan]   Something bad happened. [Charlie&Milovan] EmptyDim 31 Jan - 17:00

 

Knock, knock ! Who's here ?
ft. Charlie K. Wellington
"'Je' est un autre."
Arthur Rimbaud.

Délicatement je m'extirpe de ma couverture en roulant sur la largeur de mon lit pour m'échouer lamentablement au sol dans un brouhaha douloureux. Quelques grognements assommés par le rire enfantin de ma bêtise constante s'envolent sur la sonnerie incessante de mon réveil tandis que mon souffle se saccade vers l'effort. Je le laisse alors sonner dans cette peur affolée de me rendormir encore et pour toujours avant de me relever, traînant ma carcasse ensommeillée jusqu'à la cuisine. Un bouton suffit pour démarrer la café et je m'extasie à nouveau sur toute cette technologie qui règne ce nouveau monde. Tellement de simplicité désormais pour subsister à nos moindres petits plaisirs et tout ça, dans la fainéantise humaine qui a toujours poussé l'esprit à créer des choses qui réduiraient les efforts du corps. Embourbé dans les sables mouvants du marchand de sable encore présent dans mes gestes et sous mes yeux cernés de noir, j'attendais ma dose de caféine en allumant une clope qui asséchait déjà ma gorge pâteuse comme tous les matins. Je sortais alors ce petit sachet de cocaïne et juste le temps de prendre deux traces complètes, une pour chaque narine, s'écoulait avant la petite sonnerie de ma machine. Cigarette, cocaïne et café, le combo parfait pour démarrer une journée aux nuages grisâtre encore humide des longues pluies diluviennes de la nuit. Je laissais quelques instants mon regard se perdre dans la vue de ma fenêtre, regardant alors toutes ces âmes vagabondes déambuler dans leurs marches matinales, à peine réchauffées par quelques épaisseurs et toutes tremblantes encore de froid. Certains rentrent seulement d'une nuit agitée tandis que d'autres les jugent d'un regard désemparé et poursuivent leur route motivée par la routine. Je souffle ma fumée et me brûle la langue d'une gorgée trop chaude avant de m'enfuir en caleçon dans le fin fond de mon gros fauteuil.

L'avantage de la cocaïne c'est qu'elle n'agit pas sur l'esprit seulement sur le corps, ainsi, ma fatigue s'échappe et j'use ma force sans vraiment m'en rendre compte pour m'émerveiller dans l'excitation absurde du quotidien. Je tire alors nerveusement sur ma clope, enchaîne par des gorgées de café et le rythme semble s'accélérer dans quelques rictus. Rien ne me fait réellement envie car tout me fait envie. Je regarde mon salon et chaque coin est disposé dans un bordel chaotique de fils et d'appareils électroniques tous plus inutiles les uns que les autres. C'est ce qui me plaisait le plus dans ce nouveau monde. Cet essor technologique qui n'avait que pour unique but le divertissement et l'écoulement trop rapide du temps. J'adorais rester des heures perdues devant l'ordinateur ou la console, me perdant dans des aventures qui écoulaient le temps à une vitesse vertigineuse. Geek en puissance, drogué confirmé, il n'existait rien de plus déprimant lorsqu'on s'attachait alors à cette vision de l'extérieur mais c'était bien tout ce qui me raccrochait à la lucidité égarée de ma folie. Alors je persistais à jouer les frasques de tous ces personnages, à voguer sur l'ordinateur et à me perdre dans l'expiation complète des sombres désirs de ma perdition, oubliant alors les égarements de mes excès colérique ou encore l'excentrique étrangeté de mes illusions. Malgré tout, lorsque venait le temps de la folie, lorsque je perdais pieds au milieu de cette nouveauté et que ma mère Russie me rappelait à l'ordre, je me noyais dans l'angoisse de ne plus rien maîtriser autour de moi. C'était dans ces moments-là que j'avais besoin d'Anastasia. Elle seule savait comment apaiser les morceaux de mes pensées étiolées.

La matinée s'efforce d'avancer dans le pénible brouillard du temps maussade et mon téléphone vibre alors que ma partie endiablée s'enflamme. En pleine concentration, je le laisse vibrer, oubliant volontairement de répondre, m'avouant trop occupé pour me plonger dans le travail. Je n'avais pas vraiment d'ami, la plupart était des clients, ils passaient et repartaient aussitôt, achetant leurs doses avec un sourire parfois hypocrite, profitant d'une bonne entente pour survivre à leur addiction. Je ne savais pas vraiment d'où venait tout ce savoir mais je ne m'étais jamais étonné d'aimer ça. Nostalgie de l'alchimie ou bien l'amour de l'effervescence illégale, peu importait, c'était devenu mon quotidien et mon unique moyen de parfaire mon existence d'une richesse aujourd'hui évaporée. Ce n'est donc que quelques minutes plus tard que le battement puissant contre ma porte me sortait de mes occupations de jeune homme coincé dans son adolescence. Tambourinant à ma porte, je hurlais alors.

« C'est ouvert ! »

Puis je reprenais ma partie sans me soucier vraiment d'autre chose. Mais ma paranoïa en avait décidé autrement puisque les coups ne s'arrêtaient pas. Quelle idée de crier que c'était ouvert alors que ça ne l'était jamais. J'avais toujours pris le soin de fermer avec plus de verrous qu'il n'en fallait vraiment ma porte d'entrée. Enfermé chez moi comme un agoraphobe, bloqué dans cette paranoïa à son paroxysme. Dès lors, je jetais ma manette, accourant à la porte.

« Désolé, désolé, j'avais oublié que c'était fermé. »

J'ouvre et Charlie et se découvre dans un état proche de l'agonie. D'un regard son désarroi saute à ma gorge et je me sens étouffé par sa propre tristesse. Je ne bouge pas, la regardant juste, attendant qu'elle réagisse, qu'elle explique, que quelque chose se passe pour briser le silence et cette légère culpabilité que j'avais de n'avoir été là au moment opportun. Je n'avais pas vraiment d'ami, que des clients. Mais j'avais Charlie.

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Charlie K. Wellington
Charlie K. Wellington


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MessageSujet: Re: Something bad happened. [Charlie&Milovan]   Something bad happened. [Charlie&Milovan] EmptyLun 1 Fév - 3:13

Something bad happened.
Un mal de crâne horrible me réveille. Putain de pleine lune. J’ai aussi mal au dos, j’ai les membres engourdis, lourds. J’essaye de rouler sur moi-même afin de trouver une position plus confortable. Impossible. Où est-ce que je suis encore ? Je ne veux pas savoir. Je ne veux pas ouvrir les yeux, je veux rester dans cette nuit apaisante. Finalement je suis bien là, allongée je ne sais où, dans je ne sais quelle tenue. Je passe mes mains sur mon visage et ouvre enfin les yeux. Et en même temps que je découvre l’endroit qui m’entoure, une vague de souvenirs m’assaille, me frappe en plein visage. Un putain de tsunami. Je me relève aussitôt, me retrouvant assise, recouverte seulement d’une vieille couverture trouée. Je me trouve dans une cabane de chasse apparemment abandonnée. Et j’ai du sang partout sur moi. Du sang humain, je le reconnais à l’odeur. Je me lève, chamboule et retombe, vidée de toute force. J’essaye de me ressaisir, respire un bon coup et me relève. Je tiens maladroitement sur mes pieds et parcours la pièce du regard. Pas de corps. Pas de restant de corps. Ok Charlie, calme toi, tu ne l’as peut-être que blessé. Je m’enveloppe dans la vieille couverture afin de couvrir mon corps nu et sors. La lumière m’éblouit et je mets un bon moment avant de m’habituer. Je regarde la forêt autour de moi, puis le sol et remarque qu’il y a du sang sur les feuilles mortes devant la cabane.  Alors je suis la trace qui est la mienne, je me piste. Et j’arrive sur le lieu du crime. J’ai tué un homme.

Je suis obligée de me raccrocher à un arbre afin de ne pas tomber et je regarde la dépouille, choquée. Il ne reste presque rien de lui, un vrai carnage. Impossible de le reconnaitre. J’ai du mal à respirer, je suffoque. Jamais je n’avais tué à Storybrooke. Bien-sûr j’avais un passé sanglant et jamais je n’avais culpabilisé. Mais on était dans un tout autre monde. Tout était différent. Et je ne comprends pas ce flot d’émotions nouvelles qui m’envahit. Des larmes commencent à rouler sur mes joues. Je les essuie aussitôt et je me reprends. Il faut que je le cache mais je n’ai rien pour creuser afin de l’enterrer. On est loin dans la forêt, personne ne viendra. Et surtout pas de si bonne heure. Enfin je suppose. Je fais un tour sur moi-même et remarque un trou important pas loin. Sauvée. J’y traine la débouille, essayant de ne penser à rien, et une fois dans le trou, je recouvre la victime de feuille, bout de bois, pierres, bref, tout ce qui me passe sous la main. Puis je retourne, éparpille, cache les feuilles tachées. Parfait. Bon le tout maintenant est de retrouver mon chemin et l’endroit où j’ai mis ma voiture. Surtout, passer inaperçue.

Je retrouve mon véhicule au bout d’une demi-heure de recherche et lorsque je mets le contact, je remarque qu’il est un peu plus de dix heures. Génial. Génial. Pas génial. Je souffle et attrape le sac à côté de moi afin de revêtir les vêtements que j’emmène toujours. Un jogging et un sweat, rien de mieux. Je démarre ensuite au quart de tour, afin de rentrer au plus vite pour me laver et enlever ce sang qui recouvre mon corps. Vingt minutes après je suis chez moi et personne n’a fait attention à moi. Une fois rentrée, je file en vitesse sous la douche et y passe une bonne demi-heure. Je me lave, me relave, frotte jusqu’à en avoir la peau rouge. Je ressors de la pièce embuée toujours aussi bouleversée, je n’arrive pas à me ressaisir. Je vais dans ma chambre afin de m’habillée et passe un jean noir et un sweat de la même couleur bien trop large pour moi. Tant pis. Puis je vais dans mon canapé. Et je me relève. Je tourne en rond, ne sachant pas quoi faire. Je panique. Je tremble alors je me décide à fumer. Une cigarette. Puis deux. Puis trois. Mais les tremblements ne veulent pas cesser et je suis en train de devenir folle. Le manque. Je suis en manque putain. Et le réaliser rend la chose encore plus difficile. Trop de choses s’accumulent en moi, ce n’est pas bon, il faut que je me calme. Maintenant. Je saisis mon téléphone et l’appelle lui, le seul qui peut m’aider. et je fais les cent pas. Je ne m'arrête pas. Bien évidemment il ne répond pas. Milovan putain. Je réessaye, de nouveau le répondeur. De frustration, je jette mon téléphone sur mon canapé. Putain, putain, putain. Je ne réfléchis pas plus, enfile ma parka, prends mes clopes et mon téléphone et sors. S’il ne veut pas venir à moi, je vais venir à lui.

Je monte en vitesse ma voiture et démarre en trombe. Je roule un peu trop, dépasse les limites, grille quelques feux et stop mais je m’en fous. La sheriff doit être occupée ailleurs. J’arrive rapidement devant la maison de mon dealer et serre le frein à main, causant un nuage de fumée. Arrivée digne des plus grands films américains. Je sors du véhicule, claque la porte et me dirige en vitesse vers la porte d’entrée. Je frappe plusieurs coups assez violents. Rien. J’entends vaguement une voix de l’autre côté, me criant que c’est ouvert sauf que surprise : ça ne l’est pas. Je frappe à nouveau, commençant à perdre patience. Putain Milo, bouge ton cul jusqu’à cette putain de porte. Je tends l’oreille et entends des pas précipités venir à la porte. Enfin. Il ouvre, s’excuse et je lève les yeux vers lui, désemparée. Je ressens une envie soudaine de le prendre dans mes bras. Non Charlie. T’es dans un état lamentable, tes émotions se mélangent, calme toi. C’est alors que je remarque sa tenue. Caleçon/t-shirt. La grande classe.

« Pas mal ta tenue Milovan. Laisse-moi deviner, tu comptais jouer toute la journée ? »

Je n’attends pas sa permission pour rentrer et passe à côté de lui. Je me retrouve au milieu de son bordel, de son monde et je ne sais pas pourquoi, je revois le corps de ce matin, le sang, sur moi, dans la cabane, dehors. Je laisse tomber mon sac dans un bruit sourd et me retourne vers lui. Je tremble encore. Une vraie toxyco. Et puis je déballe tout, alors qu'il ne m'a rien demandé. D’une traite. Parce que c’est ce que je fais, quand je panique. Ce qui en soit, est rare.

« C’était la pleine lune hier. Une super lune parait-il. Et donc tu me connais, je me suis transformée. Sauf qu’il n’était pas censé être là, un putain d’imprévu encore. Qu’est-ce qu’il foutait en forêt au beau milieu de la nuit aussi. Et j’étais incontrôlable. Et… bordel je l’ai tué. J’ai tué un homme. »

Mon débit est incroyable. Je parle vite, trop vite et je ne suis même pas sure qu’il m’a comprise. Je me sens mal debout. Mais pas assez à l’aise pour m'asseoir sur le canapé. Alors je m’assois par terre. Paumée. Je me prends la tête entre les mains, soufflant. Je lève les yeux vers lui afin de lui faire ma demande.

« T’as pas un truc puissant histoire de me calmer ? »

Je fais vraiment pitié, assise par terre, suppliant limite pour ma dose. Mais c’est Milovan. Il m’a vu dans des états bien pires. Et je sais que je peux me confier à lui. Il est ce qu’il se rapproche le plus d’un ami.



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L. Faust Basarab
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MessageSujet: Re: Something bad happened. [Charlie&Milovan]   Something bad happened. [Charlie&Milovan] EmptyLun 1 Fév - 6:32

 

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Elle retient un souffle et je me sens un peu déconcerté par ce flot d'émotion qui jaillit du fond de ses yeux. Je ne suis pas la meilleure personne pour la compassion, pour m'étendre sur le chagrin comme sur la joie, bien trop peu lucide pour comprendre la rationalité d'un sentiment. Aussi simple que cela pouvait paraître, je m'efforçais d'être silencieux, attendant qu'elle fasse un pas dans l'espoir de n'avoir rien d'autre à faire que de suivre le courant. J'avais pourtant toujours été éloquent, ayant toujours su trouver les mots dans les moments justes et cruciaux, mais tout ça n'était que du vent, qu'une mise en scène. Il n'existait rien de plus effrayant que la réalité. Rien de plus absurde aussi. Charlie venait frapper chez moi, perdue dans le désarroi d'une angoisse plus que visible sur son visage abattu et moi, vêtu d'un simple caleçon avec des dessins de cartoons dessus et d'un t-shirt aussi sale que doit l'être un pyjama. Ses yeux se posent sur moi et descendent, elle me détaille pour la risible comparaison de nos existences et la jeune demoiselle est obligée de briser le silence par une banalité comme si on devait forcément passer par là pour amorcer la suite. C'était compliqué d'être humain, et je crois que je n'arriverais jamais à être autre chose qu'une excentricité dans cette peuplade mouvante.

« Rince-toi l'oeil, aujourd'hui c'est fête mexicaine. »

Peut-être que d'autres gens pouvaient me comprendre mais une chose était sûre, ils étaient rares et même s'ils pouvaient parvenir à déchiffrer les fresques de ma folie, ils resteraient toujours des coins que moi-même ne pourraient expliquer. Charlie entre car après tout ce qui importe n'est pas vraiment ce que je dis ou ce qu'elle voit. Ce qui compte c'est ce qui l'assomme assez violemment pour qu'elle oublie tout le reste. Alors je reste silencieux, immobile, refermant ma porte le temps qu'elle s'acclimate à tout ce qui l'entoure. Elle connaît bien la maison depuis le temps, elle est même restée plusieurs fois car Charlie était différente. Elle n'était pas une simple cliente qui passait, achetait et partait, c'était plus que ça et ni elle ni moi ne savions vraiment comment ni pourquoi, mais c'était comme ça. Ses mains tremblent, elle cherche un soutien du regard mais la blonde ne trouve que le mien au passage. Que mes yeux terrés dans le mutisme de l'incompréhension constante, évanouis alors dans mon propre monde formé de ma propre logique, juste un regard cerné d'irréel qui n'apportera que la réconforte idée que je suis bien plus effrayé par le simple fait de vivre que les autres le sont par la fatalité du trépas. La porte claque et elle déballe tout dans une flopée de mots qui transcendent l'atmosphère et peinent alors à se former correctement jusqu'à moi. Néanmoins je crois comprendre l'important mais, une fois encore, ma réponse n'est sûrement pas à la hauteur des attentes.

« C'était la pleine lune ? J'ai bien dormi pourtant. »

Stupidité, folie, égocentrisme, humour, ça n'était pas tellement définissable, c'était sûrement un peu de tout. Une sorte de mélange anodin qui s'efforçait d'être exceptionnel pour finir comme une énième connerie n'arrivant pas à trouver sa place. J'avais tout de même compris qu'elle avait tué quelqu'un et je ne pouvais pas réellement compatir. J'avais tué. Plus d'une fois. Sur un coup de tête, une envie, une violence intarissable qui résonnait comme un réveil refusant de s'éteindre. Ça ne m'avait jamais vraiment affecté, sûrement trop fou pour comprendre ou trop malin pour s'en soucier. Je la regardais s'asseoir au sol, affaissée dans son désespoir et s'il y avait bien quelque chose que je pouvais comprendre, c'était l'effroi naissant face à la croyance terrifiante de perdre le contrôle, de se noyer dans un océan rouge et de s'oublier à une folie qui avait toujours été mais qui ne faisait qu'attendre le moment propice pour prendre position. Et on s'étonne encore qu'on se tourne vers la drogue sans jamais comprendre à quel point il est insupportable de savoir qu'au fond de nous les ténèbres ont pris place et que rien de légal n'existe dans ce monde pour calmer les tourments d'un esprit autant bafoué dans la souffrance.

Je la laisse en plan quelques instants, silencieux et impassible, je sors une tasse et de là où elle est, elle ne peut qu'entendre les bruits de mes mouvements. Je lance un café ne me lassant pas d'appuyer sur ce bouton magique. Je ramène un cendrier pour le déposer devant elle, toujours sans lui adresser un mot ou un autre regard. J'attrape la tasse chaude et prête pour l'amener à nouveau devant, j'attrape un plaid pour la recouvrir tendrement et j'ouvre le tiroir de la table basse proche d'elle pour y sortir un pochon plein de petites pilules rondes. Je me pose en tailleur face à elle et je ne m'occupe que de mes faits et gestes. J'ouvre le pochon, j'en sors quelques ecstasys dans le creux de ma main. Deux finissent dans ma gorge et je gobe le tout sans avoir besoin d'un quelconque liquide pour les faire descendre. Enfin, je regarde Charlie et je lui attrape les joues avec ma main. Je tire vers moi pour que son visage s'approche alors que mes doigts lui font une drôle de bouche. Je dépose les deux autres dans sa bouche et je relâche l'emprise. Je finis par la regarder, c'est assez étrange car l'instant est intense et aucun mot n'est présent. Je finis par lui sourire.


« Tout va bien, Charlie. Tu n'es pas une mauvaise personne. »

Comme un éclair de lucidité frappant mes mots d'une sincérité enfantine, je laissais le réconfort d'une amitié étrange se profiler sur un soutien inattendu. Je me détendais pour attraper ma tasse à moi, buvant quelques gorgées et j'allumais une clope que je mettais ensuite entre les lèvres de la jolie blonde. Je m'en allumais une pour moi avant de reprendre.

« Maintenant, souffle, bois de mon très bon café brésilien. Ou péruvien. Ou d'un autre pays où il fait chaud. S'il faut qu'il fasse chaud pour faire du bon café et raconte-moi. Puis si tu es sage, je te laisserais faire une partie avec moi. »

Je fumais alors, gardant le contact avec ses petites iris flottantes dans sa tristesse paumée, ne sachant pas vraiment si j'étais ce qu'il fallait être mais n'étant que ce que j'étais en espérant que ça puisse suffire.

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Charlie K. Wellington
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MessageSujet: Re: Something bad happened. [Charlie&Milovan]   Something bad happened. [Charlie&Milovan] EmptyLun 8 Fév - 2:15

Something bad happened.
Je ne sais pas vraiment ce que je suis venue chercher chez Milovan. En plus de la drogue je veux dire. Je ne suis pas le genre de client qui vient, prend ce dont il avait besoin et repart. Je m’éternise souvent chez lui ou avec lui du moins. Je ne peux pas expliquer pourquoi mais les choses sont comme ça. Il y a toujours eu cette amitié étrange entre nous. Nous ne sommes pas vraiment amis, enfin je ne sais pas si on peut dire que nous le sommes. Cette relation est étrange, surtout que je ne fais pas vraiment dans l’amitié ou les sentiments affectifs, mais j’aime savoir qu’il est là. Et j’aime savoir que je peux lui parler sans qu’il me juge. Il a ce don de me faire rire, ou ne serait-ce que sourire et dieu sait que ce n’est pas facile. Je ne m’ouvre pas facilement aux autres, voire pas du tout. Je suis comme ça, je ne supporte pas tous ces gens fades, niais, rêvant de l’amour et du prince charmant, qui en passant n’a vraiment rien de sensationnel. Milovan n’est pas comme ça, il n’est pas comme tous ces gens qui se croient parfaits, dans leur parfaite petite vie. Lui, il est naturel, il ne se prend pas la tête, jamais. La preuve encore aujourd’hui alors qu’il m’ouvre la porte en caleçon et t-shirt. Sans aucune gêne, je le détaille tout en le saluant et il le remarque.

« Fête mexicaine ? Intéressant, j’ai toujours aimé les maracas. »

Puis j’entre sans qu’il me donne l’autorisation. Après tout, je connais cette maison aussi bien que la mienne. Mais aujourd’hui je suis perdue, complètement déboussolée. J’ai perdu le nord, je me suis moi-même perdue cette nuit. Je ne sais pas comment c’est arrivé. D’habitude, je garde toujours le contrôle. Je me contrôle quand je vois un être humain, c’est difficile depuis la levée de la malédiction mais j’y arrive toujours. Mais hier soir j’ai échoué. Je l’ai tué, je l’ai mis en charpie et je n’ai même pas assumé. Je l’ai caché, enfoui sous un tas de feuilles, pierres et bouts de bois. J’avais pété les plombs, je ne m’en rappelle plus, je ne sais plus ce qu’il s’est passé et c’est en train de me rendre folle. Complètement folle. Et ça, Milovan l’a bien remarqué. Il ne dit rien et attend patiemment que je prenne la parole pour expliquer ma venue. Je lis l’incompréhension sur son visage et sans plus réfléchir à ce que je dois lui dire, de lui dis tout sans prendre de respiration, d’une seule traite. Bizarrement, sa réponse me soulage. Je souffle et c’est comme si un poids se retire de mes épaules. Sa réponse est décalée, comme lui, et en quelques sortes, ça me fait me sentir mieux.

« Ouais c’était la pleine lune, une Super lune même. C’est surement ça qui a multiplié mes pouvoirs. »

Oui, ça ne pouvait être que ça. Je n’avais jamais perdu le contrôle depuis la levée de la malédiction. Voilà, la faute à la lune, cet astre qui régit ma vie depuis trop longtemps. Je ne dépends que d’elle. Je suis sa servante, son esclave pendant trois jours par mois. Elle me contrôle. Un gigantesque caillou réussit à m’influencer, à me dicter mes actes. La lycanthropie est une malédiction. Un bordel sans nom. Je me retrouve au sol, assise en tailleur, ne supportant plus le poids de tout ceci. C’est beaucoup trop pour moi. J’ai beau être forte, me convaincre que rien ne m’atteint mais aujourd’hui, je ne suis plus forte. Je n’y arrive pas. En réalité, j’ai peur de sombrer, peur de recommencer. Je ne comprends pas cette culpabilité soudaine. Surement un trop plein d’émotions qui retombe d’un coup et me vide. Je regarde mon hôte qui part faire je ne sais quoi dans sa cuisine. Et je reste là, à réfléchir à ce qu’il s’est passé, à essayer de me souvenir de ce que j’ai fait cette nuit, à essayer de comprendre mon geste. Je reviens sur terre l’espace d’un instant et me sers de mon ouïe surdéveloppée afin de l’écouter. Il sort des tasses ou quelque chose y ressemblant. Puis j’entends la cafetière qui se met en route. Quelques secondes plus tard, je le vois de nouveau devant moi. Il pose un cendrier parterre et repart. Bizarrement, je préfère son silence. C’est un silence réconfortant. Il revient presqu’aussitôt et pose une tasse devant moi avant de me recouvrir avec un plaid. Ce geste m’apaise et petit à petit, mon angoisse s’évapore. Je la sens encore en moi mais elle s’estompe. Il revient définitivement devant, un sachet d’ecstasys en main. Il s’assoit et je l’observe, me réchauffant les mains sur la tasse chaude. Milovan prend deux comprimés et les avale. Au moment où j’allais lui dire quelque chose, il m’attrape le visage d’une main et me compresse les joues afin de me faire une bouche de poisson. Ou un truc y ressemblant. J’écarquille les yeux de surprise mais avant que je n’aie pu protester, il met deux comprimés dans ma bouche et me relâche. Je me recule doucement, ferme les yeux et penche la tête en arrière afin de les avaler. La voix de Milovan me fait rouvrir les yeux et je le vois me sourire.

« Mais j’ai tué un homme, un innocent. Il a forcément de la famille et le shérif va s’en mêler. Je ne me contrôlais pas, c’est cette foutue lune là-haut. »

Je jette un regard mauvais vers le ciel, consciente que l’astre se fiche éperdument de mon existence maintenant que je l’ai servi comme il se doit. Mais malgré tout, le fait qu’il me dise ça me soulage et me fait reprendre confiance en moi. Il attrape sa tasse et comme un miroir, je fais de même. Mais je ne bois pas, je me réchauffe les mains. Je vois Milovan s’allumer une cigarette avant de me la mettre dans la bouche. Deux fois qu’il me met un truc dans la bouche, ça doit être le thème de la journée ou je ne sais quoi. Je pose alors la tasse et prends une bouffée. Je garde la fumée en moi un petit instant avant de la recracher. Voilà. Là je suis bien et apte à oublier tout ça.  Il me parle ensuite de café brésilien ou péruvien, selon lui, et je ris doucement.

« Il me semble que la plupart du café vient du Brésil. Mais je n’y connais rien en marché international. Et je ne dis pas non à une partie de jeu vidéo. Jamais. »

Je suis bien là, parterre, une tasse de café devant fois, une cigarette entre les doigts, de l’ecstasy présente dans mon corps. Je suis moins stressée qu’à mon arrivée et je peux désormais tout lui raconter. Je fume encore pendant quelques secondes avant d’éteindre la cigarette pour la rallumer plus tard. Je bois une gorgée de ce café, qui est vraiment délicieux, et me prépare à narrer mon récit. Avant de parler, je remonte ma manche, découvrant ainsi mon avant-bras droit recouverts de griffures pas encore guéries, et les montre à Milo.

« Tu vois, c’était la Pleine Lune hier, une Super Lune même, comme je te l’ai dit. Et avant que je me transforme, je me griffe parce que je ne me contrôle plus, mais que j’essaye quand même, et la transformation et vraiment… horrible. Et là comme tu peux le voir je n’ai pas encore guéri.»

Il va sûrement penser que je ne suis qu’un monstre, une bête à enfermer au zoo. Mais il m’a demandé à ce que je lui raconte alors je vais lui raconter. Et lui montrer. Je lui prends sa main libre, celle qui ne tenait pas sa cigarette et sors mes griffes, les appuyant doucement contre sa paume mais sans lui faire de mal, sans le faire saigner. Je les regarde avec un sourire mauvais avant de relever les yeux vers lui.

« Tu comprends maintenant pourquoi il ne reste plus rien de ce gars que j’ai tué. Je ne me souviens pas de cette nuit Milo. Tout ce que je vois c’est cet homme seul, dans les bois. Après c’est le trou noir, je ne me souviens que de sa dépouille, ce matin. J’ai un trou noir de plusieurs heures. »

Ça allait vraiment me rendre folle. Avant de le blesser, je rentre mes griffes et libère sa main. Je prends ma tasse de café et termine de boire son contenu. Le café encore un peu chaud me brûle la gorge mais je m’en fous. Je tente de calmer ma respiration qui s’est accélérée. Je remets correctement le plaid sur moi, m’enroulant dedans tel un rouleau de printemps et rallume mon restant de cigarette. Je fume et regarde l’homme en face de moi, attendant qu’il me fasse oublier, qu’il me fasse partir ailleurs. Car il avait ce don.




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MessageSujet: Re: Something bad happened. [Charlie&Milovan]   Something bad happened. [Charlie&Milovan] EmptyVen 12 Fév - 5:50

 

Knock, knock ! Who's here ?
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Arthur Rimbaud.

Elle jouait mon jeu et c'était une chose que j'avais toujours aimé chez les autres. Oui, j'avais toujours aimé cette capacité qui était d'accorder à chacun de mes mots une certaine valeur. Toujours éloquent quand il fallait l'être, j'avais toujours eu sur mes épaules l'agréable tribut du charisme et même s'il était parfois inconscient, je réussissais toujours à imposer une idée qu'autrui suivait aveuglement sans même s'en rendre réellement compte. C'était ce qui faisait la manipulation et c'était bien là que résidait la plupart des mes talents d'orateur. Je n'avais aucun don pour la compassion et Charlie allait sûrement le découvrir assez rapidement. Je m'efforçais néanmoins d'être un soutien, d'être une sorte d'épaule sur laquelle on pouvait pleurer tant que je pouvais reprendre rapidement ma partie de jeu vidéo. À vrai dire ce n'était pas vraiment que je n'étais pas compatissant, je ne l'étais pas mais ce n'est pas la question, non, je ne comprenais pas vraiment pour quelle raison elle se morfondait dans une douleur et une peine qui pouvait être oubliée. Tuer quelqu'un n'était pas pour moi un cas de conscience, à une époque je pouvais simplement appeler ça un samedi arrosé. J'extirpais la fumée d'entre mes lèvres et enfin elle me répondait, toujours dans une certaine angoisse paniquée, comme si le monde s'était arrêté et qu'il n'existait rien d'autre que la peur et la souffrance dans le fond de son regard perdu.

« La Lune est responsable, tu vois, tu peux te débarrasser de toute culpabilité. La culpabilité c'est provisoire et temporaire. Il avait peut-être une famille, oui, mais peut-être qu'il frappait sa femme, peut-être qu'il maltraitait ses employés. Il y a toujours deux faces sur une pièce. »

Réconfortant tant bien que mal la jeune louve, bien conscient d'ajouter des banalités à une réflexion qui ne pourrait jamais se baser sur quelque chose de raisonnable. Elle riait un peu et c'était pour moi le signe d'une certaine réussite. Le rire faisait oublier bien des choses, le positif semblait être l'important ici et je me disais qu'il valait mieux continuer.

« Alors bois ce café brésilien. Et tu ne joueras que si tu es sage. »

Je riais aussi, fumant cette clope qui se consumait sûrement bien trop vite dans mes silences concentrés sur l'écoute. Dès lors, un autre rire survient dans la conversation et je m'expliquais.

« Pardon, une super Lune, j'ai pensé à une lune en cape qui volerait comme Superman. »

Je la laissais reprendre, buvant mon café et terminant ma cigarette. Elle développait son histoire et elle sortit ses griffes pour me focaliser sur ce qui était réel. Ça n'était plus qu'une simple histoire mais un souvenir, un vrai et je devais bien avouer que ça m'avait perturbé. La puissance de ses griffes était effrayante et il est évident que la victime avait du finir en charpie. J'entrais un peu plus profondément dans ce léger semblant de lucidité, oubliant un instant l'absurde pour rentrer dans quelque chose de plus véritable. En tant que Milovan j'avais gommé ce qui avait fait autrefois le grand Raspoutine. Loin d'être autoritaire, loin d'être barbu et loin de ce sombre passé, cette nouvelle existence m'avait offert la possibilité de prendre la vie d'un autre côté et la folie ne m'avait qu'éloignée des profondeurs obscurs de mes anciennes réflexions. Mais elle ne m'avait qu'éloigné, elle n'avait pas réussi à supprimer tout ce que j'avais pu être et la confusion qui régnait parfois dans mon esprit sur quel monde est lequel rendait le tout encore plus complexe. Alors c'est dans un regard plus concentré et dans une voix plus calme que je m'exprimais.

« Tu n'as rien d'une meurtrière. Tu es soumise à des instincts qui te surpassent, tu n'as pas d'autres choix de les assouvir. Et je comprends ça. Je n'ai pas de griffes et j'ai pourtant défiguré, je ne suis pas une bête et pourtant j'ai entassé des dépouilles en ayant autant de regrets que je n'avais de raisons. »

Mes lèvres se déformaient presque dans un certain mépris que je gardais au fond de moi pour tous ces cadavres qui étaient passés sous ma colère, ma folie ou mon envie. Je posais mes yeux vers les siens et je reprenais.

« C'est ta nature d'être une bête. Tu ne devrais pas t'excuser d'avoir tué un homme mais ils devraient te remercier d'en avoir tué qu'un. »

Je terminais à mon tour un café et écrasait le mégot de ma clope dans le cendrier. J'en rallumais une et j'attrapais la tasse de Charlie.

« Un autre ? »

La drogue allait faire son effet dans les quelques dizaines de minutes qui arrivaient et je terminais mes mots d'une dernière phrase cette fois plus légère.

« Garde ce souvenir en tête. Gardes-le et penses à ce sentiment qui aujourd'hui te déchire, repenses à cette douleur et promets toi que tu ne ressentiras plus jamais ça. »

C'était toujours ce que j'avais fais dans mon existence. J'avais fais de toutes mes émotions un souvenir que je me repassais inlassablement dans mes pensées. Plus jamais ne voulait me sentir ignorant, plus jamais je ne voulais me sentir soumis, plus jamais je ne voulais me sentir inférieur. Non, ça ne m'arrivera plus car tous ceux qui ont essayé de me placer dans ces positions à tort n'ont plus jamais eu à se soucier d'un quelconque lendemain.

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Charlie K. Wellington
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MessageSujet: Re: Something bad happened. [Charlie&Milovan]   Something bad happened. [Charlie&Milovan] EmptyDim 29 Mai - 16:06

Something bad happened.
Je n’avais pas l’habitude de me plaindre aux gens, ou d’aller les voir pour chercher du réconfort ou je ne sais quoi d’autre. J’étais plutôt le genre à ne pas se morfondre, à tout encaisser et garder la tête haute. Il était même rare que j’aille j’ai une quelconque connaissance pour parler. Je n’aimais pas parler, les gens m’énervaient avec leurs contes de fées et leurs fins heureuses. Les fins heureuses, ça n’existe pas et ça n’existera jamais. Mais ce jour-là, je ne sais pas vraiment ce qui m’a poussé à aller chez Milovan. Je ne pouvais pas mettre un mot sur notre relation mais j’avais besoin de lui, je sentais qu’il pouvait me faire aller mieux, je sentais qu’il serait là pour moi. J’avais besoin de sa présence, de ses blagues douteuse, de son Je-m’en-foutisme. J’avais tué quelqu’un et je ne pouvais pas vivre avec ça. Certes ce n’était pas la première fois, dans mon monde natal j’avais tué plus d’un homme, plus d’une femme. Mais dans ce monde-là, je ne savais pas pourquoi cette culpabilité m’envahissait. Un trop plein d’émotion. Une lune trop importante. Ou je ne sais quel autre raison. Mais j’avais besoin de Milovan, il savait comment me calmer.

Une fois chez lui, j’ai décidé de tout lui dire, tout lui avouer dans un espèce de discours incompréhensible. Je parlais trop vite. Je m’embrouillais. Mes pensées s’entrechoquaient au fur et à mesure des mots. Mais ce qu’il me dit juste après servit à me calmer. Je devenais plus détendue, bien que la culpabilité soit toujours présente. En guise de réponse je lui lançai un petit sourire. Puis il me parla de son café provenant d’un quelconque pays chaud. Je ris doucement et je me rendis compte qu’il me faisait tout le temps rire comme ça. Milovan était le genre d’homme charismatique sans en avoir l’air, qui se foutait de tout et tout le monde. Il me faisait rire rien que par ses gestes. En plus du café, il me propose une partie de jeu vidéo « que si je suis sage ». Je le regardai, tentant de faire un air angélique et battant rapidement des paupières.

« Mais voyons, je suis toujours sage ! Un ange, une vraie crème »

Je me retenais de rire, ne voulant pas me décrédibiliser. J’étais sure d’avoir cette espèce de sourire lorsque l’on retient un rire. Le sourire qui vous fait passer pour un hamster obèse avec des fossettes grosses comme des cratères lunaires. Je me repris et ravalai mon rire puis je me mis à lui monter mes griffures et à lui parler de la Super Lune. A la fin de mon speech, son rire résonna à nouveau et je restai face à lui, dans l’incompréhension la plus totale. Mais son rire était communicatif et je ne pouvais pas m’empêcher de rire avec lui, bien que je ne comprenais rien. Je me calme le temps qu’il m’explique la raison de son rire. Mais dès lors qu’il a terminé, je ne peux m’empêcher de rire à nouveau. C’est pour ça que je l’apprécie. Il ne prend rien au sérieux, il est dans son monde, il ne fait chier personne et personne ne le fait chier. Le fou rire passé, je reprends mon histoire et il semble m’écouter attentivement. Il doit même certainement être focalisé sur mes griffes contre sa paume et donc, sur la réalité, sur l’instant présent. Foutues griffes, preuves sanglantes que j’étais et que je resterais une bête dépourvue de sentiment. Je n’avais plus d’émotion, pas de sentiment, rien. La voix de Milo me ramène sur Terre et il parle calmement, d’une voix douce. Je l’écoute attentivement. Il tente de me rassurer en me parlant de son passé et des victimes qu’il a pu faire. On était similaires, on tuait, on entassait les cadavres.

« J’avais je n’aurais pensé trouver quelqu’un moi, les griffes et les crocs en moins. Mais Milo… Je tue des gens, je reste une meurtrière, instinct ou pas… Chez nous c’était plus simple de vivre avec mais ici, ici c’est… compliqué »

J’hausse les épaules et baisse la tête sur la cigarette que je venais de rallumer et je la termine. J’écrase le mégot dans le cendrier et je me cache à moitié dans le plaid de Milo. Puis il termine de me rassurer et je ne peux m’empêcher de sourire. Il avait le don de me calmer, ce qui était plutôt rare avec moi étant donné que ceux qui essayaient de me calmer, terminaient en charpie, éparpillés à différents endroits.

« Merci Milo… »

Ma voix n’est qu’un murmure, je ne suis même pas sûre qu’il ait entendu. Mes mots flottaient dans les airs et le vois prendre ma tasse, me proposant un autre café.

« Avec joie oui ! C’est vrai qu’il est bon ce café »

Je ris doucement avant de me rallumer une cigarette. Putain ça aussi ça me fait du bien. Et j’ai hâte que la drogue agisse, tellement hâte. Là, je serais pleinement bien, je flotterais. Ça ne devrait pas tarder. Il termine de me rassurer et je lui souris, un vrai sourire.

« Plus jamais je ne ressentirais ça, croix d’bois, croix d’fer ! »

Promesse que j’aurai certainement du mal à tenir. Ça risque d’être compliqué, accepter ce que je suis, ne pas culpabiliser. Dans ce monde, c’est tellement compliqué. Il faut juste que je m’y fasse et que cette foutue Malédiction cesse de me rendre folle comme ça. Cette journée a pris une autre tournure et je l’envisage désormais plus paisiblement. Et ce moment avec Milovan n’était pas encore terminé. On devait jouer. Je veux jouer. Et boire du café brésilien. Et m’enrouler dans ce plaid. Et m’asseoir sur ce canapé. Désormais je suis à l’aise. Alors je termine ma clope, l’écrase dans le cendrier et je me lève, le plaid sur mes épaules telle une cape de reine. Je tends une main à Milovan et lui propose :

« Tu nous refais deux cafés pendant que je démarre le jeu ?  J’ai été sage, non ? »

Je lui fais les yeux doux, les yeux de chat, mais je ne suis pas réellement sure que ça fonctionne avec lui. Sait-on jamais, un miracle peut arriver.


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