Drago était dans la grande salle, vers une porte dérobée derrière un immense pan de mur au plafond en voutes qui n’en finissaient pas de vouloir toucher les cieux. Elsa venait d’exploser, se moquant bien que les domestiques l’entendent, quelques invités de la famille royale ou les hommes de Drago. La discussion avait commencé pourtant très calmement avec toute la diplomatie dont la reine pouvait faire preuve. Elle lui confiait qu’elle avait découvert qu’il avait entrainé la cadette au combat sans son accord, sans ignorer ses interdictions qu’elle avait posé de vive voix devant Anna et Drago. Appuyé contre la longue tapisserie au motif de fleurs et d’arabesques représentatifs des royaumes du nord, il lui offrit simplement un rictus. Il n’était pas touché une seule seconde par les reproches.
Il parla assez bas pour qu’elle soit la seule à l’entendre : « Je ne vois pas pourquoi tu as besoin de faire un procès de choses naturelles. Elle voulait savoir se défendre pour agrandir sa liberté de mouvement dans ce nouveau monde qui se construit. Toi tu peux le faire sans avoir fait un seul effort. Elle n’est que ta petite soeur, dans l’ombre de ta position et de tes dons. Elle ne veux pas et ne pourras passer son
temps à se cacher derrière toi afin de survivre. Et aussi que je n’ai pas envie de passer mon temps à courir après vous pour protéger vos fessiers royaux. Excuse moi d’avoir voulu l’aider à se donner de l’estime, marqua t-il une pause comme s’il réfléchissait, mais ce discours était déjà préparé. Tu me dis souvent égoïste mais t’es pas mieux que moi. Tu ne penses qu’à toi sur ce coup, alors qu’elle aurait tout donné pour te sauver la vie. Toi tu veux la garder auprès de toi pour tenter en vain de payer ta dette. Tu n’es plus la seule à penser à sa sécurité, il faudra t’y faire. Il y a l’autre gueux de Kristoff et moi. Donc raisonne toi… Il ne faudrait pas que je trouve que tu manques à la sécurité de ta soeur en la voulant si vulnérable, je t’ai promis de la protéger. » finit-il en attrapant la main gauche d’Elsa pour mimer un baiser sur son alliance. Tout avait l’air parti d’un bon sentiment et doux dans ses paroles mais on savait les menaces qui se cachaient derrière. C’était les mêmes qui avait obligé Elsa à se marier avec ce rustre. Il l’avait aidé lors d’une attaque du royaume d’Arendelle contre un ennemi commun. Drago était arrivé en écrasant les conquérants avec son armée de dragon. Ils en sortirent vainqueur et Elsa présenta ses plus grands remerciements de reine. Le barbare ne put s’en satisfaire et lui fit simplement comprendre qu’il pouvait aussi bien être avec elle que contre elle. Tout ne tenait qu’à elle et pouvait prendre le risque de refuser l’alliance et de se défendre contre son armée qui ne cessait de croitre. Elsa fit le choix le plus raisonnable. Il n’était pas vraiment le nouveau régent d’Arendelle, car le pouvoir et la gestion du royaume restait à Elsa, mais était bien l’époux de la reine. Sa descendance s’inscrivait dans une lignée royale et son empire se plantait sur de nouvelle terre. En face, à quatre jour de galère, se trouvait Berk.
Drago accentua son sourire et une flamme brillait dans ses yeux mordorés lorsqu’il vit qu’il avait touché juste. Il l’avait mis hors d’elle et il le vit passer par tout les traits de son visage et se concentrer dans un regard aussi noir et glacée qu’un
gouffre au creux des montagnes d’Arendelle. L’esclandre ne fut pas long, mais la douleur et la colère était profonde. Cela suffit à Drago. Il l’écouta sans sourciller, presque agacé de l’entendre élever la voix. Il ne la regardait pas vraiment, mais jaugeait tout ce qui pouvait transparaitre l’agacement chez la souveraine. Il prenait un malin plaisir à la sortir ainsi de ses gonds sans user de violence ou de persuasion agressive. Il continuait de sourire alors qu’Elsa prit enfin le petit couloir et disparut dans un tintamarre de pas fermes et résonnants de haine. Les rares personnes présentes dans la salle, faisaient l’air de rien, mais ceux vers l’entrée principale passaient la tête dans la salle du trône curieux de savoir ce qui se passait si subitement dans le château. Il était inhabituel d’entendre la voix d’Elsa claquer dans la sérénité ambiante du château, sauf depuis le débarquement des dragons.
Il se souleva du pan de mur sur lequel il s’appuya et lorsqu’il se retourna, il était en face d’Anna, au regard penaud et le corps qui transpirait la culpabilité. Sa petite frimousse aux adorables tâche de rousseur lui arrivait à peine au poitrail. Il leva sa main en signe de punition brutale, la cadette se recroquevillant sur elle même. Il ne lui fit rien, soufflant simplement et lui lança un regard qui en disait long. Il lui attrapa sèchement un poignet, du bras qui était venu pour protéger son visage. Il la secoua un petit peu.
« Ca c’est de ta faute, tu peux faire cette tronche. Tu parles un peu trop jeune princesse. C’est déjà pas facile de communiquer avec ton aînée, tu me facilites pas les choses. Il y a des choses pour elle qui changent trop brusquement et faudra te montrer patiente et assidue quand je te demande quelque chose, comme te taire. Laisse lui du temps, mais elle finira par accepter certaine chose. Laisse moi faire.
_Je suis désolée.
_J’espère bien. Je me trouve assez conciliant avec toi et je trouves que tu ne le mérites pas. »
Drago lâcha sa prise et la princesse se faufila sur les pas de sa soeur dans le couloir à l’arrière du trône.
Anna était une brave jeune fille, un peu naïve, très maladroite et surtout si influençable. Il ne lui fallut presque aucun effort pour réussir à créer un lien avec elle. Il avait joué sur la complicité pour mieux se rapprocher d’elle et ainsi mettre Elsa seule, le pied au mur. Si Anna était du côté de Drago, Elsa ne pourrait que faire de même pour rester auprès de sa petite soeur. Il ne voulait pas forcément sa confiance, mais quelque chose d’hypocritement ressemblant ou du respect et il serait moins soucieux de ses arrières avec elle. Il ne pouvait nier qu’Elsa était assez forte pour lui donner les raisons de s’inquiéter. Elle pouvait être une femme très puissante et il préférait l’avoir dans ses rangs. Drago ne le disait pas encore ouvertement, ni même ne se l’assurait lui même mais elle pouvait devenir une alliée précieuse et salutaire. Son but n’était pas seulement de se rapprocher de Berk, de gagner du terrain face à Cora, mais l’ambition n’arrivait pas seul et il aimait être bien entouré. Shan Yu était déjà un allié et un ami qui avait appuyé sa force et sa réputation, Elsa ne pouvait que faire gonfler leur esprit belliqueux dans l’ascension de leur domination. Il fallait juste qu’il fasse voir à son épouse qu’elle femme puissante elle pouvait être et comment elle pouvait user de sa puissance. Drago ne misait pas que sur ses pouvoirs, mais aussi sur sa personnalité et sa force de caractère. Si son âme de battante éclosait en guerrière, elle pouvait le mener loin. Elle pouvait être la partenaire, l’épouse idéal en ces temps de domination. Arrivera t-il alors à faire ressortir cette femme qui se cache au fond d’un esprit à l’enfance brisée.
Anna voulait juste apprendre à se servir d’une arme, apprendre une ou deux bottes pour pouvoir se défendre. Peut-être qu’ainsi sa soeur la laisserait se balader seule comme une grande jeune femme qu’elle était. Entre elle et Kristoff, Anna était presque cloitrée au château. Drago le savait et c’est pour cela que dans « le plus grand secret », il lui appris quelques techniques de défense. Cela devait rester entre eux et il ne fallait rien dire à Elsa au risque de l’énerver. Il lui avait demandé de se montrer patiente et la reine saura voir l’utilité de manier des armes. Ce fut presque trop facile pour l’homme de gagner en partie la confiance de la plus jeune. Il n’avait en réalité aucune crainte qu’Elsa le découvre, car il prendrait la défense de la petite, pour conserver sa confiance et montrer qu’il portait lui aussi de l’intérêt à Anna, comme Elsa pouvait le faire, sans hésiter à entrer en conflit avec elle. Une façon d’affiner sa douce manipulation.
Il devait devenir le centre d’intérêt de la reine. Si elle ne voyait que lui, même par la colère ou le doute, il lui sera plus facile d’extraire la force qu’il voit en elle. En conclusion, elle était énervée, c’est qu’il avait frappé là où il fallait.
Ce n’est pas peu fier qu’il quitta la sale, incapable de se débarrasser de son sourire si satisfait de cette altercation. C’était presque un passe-temps pour lui, et pourtant elle pouvait jouer en sa faveur dans l’avenir. Shan Yu arriva dans la salle du trône, allant à la rencontre de Drago. Après une accolade viril, il lui demanda confirmation sur ce qu’on venait de lui transmettre. Il parlait bien sûr qu’on s’inquiétait de la sécurité d’Elsa car elle s’était énervée avec Drago dans la Grande Salle. Ce qui fit bien rire le dragonnier. Son allié sourit alors amusé comprenant que ce n’était qu’un conflit de ménage. Il n’était jamais loin. C’était comme s’il sentait quand Drago pourrait peut-être avoir besoin de sa présence. Ca allait dans les deux sens. Drago a rencontré beaucoup de personne au cours de sa vie et Shan Yu est sûrement sa relation la plus longue. Deux combattants ambitieux et belliqueux qui s’étaient enfin trouvés. Depuis leur collaboration, ils ne se quittent plus ou presque. Il pourra toujours compter sur lui. Lorsqu’il a été enrôlé de force du côté de Cora, il n’a pas voulu y croire et c’est ainsi qu’il démarcha une frappe rapide pour pouvoir le remettre dans ses rangs. Il l’a enfermé durant des mois et il a tenté de le ramener à sa raison. Il voulait revoir l’homme avec qui il avait combattu. Il y eu de la violence, de longues discussions mais surtout beaucoup de patience.
Shan Yu, voyant qu’il n’avait pas besoin de son aide, profita pour l’informer que Gaston était revenu de sa mission d’éclaireur. Drago hocha simplement la tête et s’engouffra dans les larges couloirs qui menaient à la sortie.
La démarche assuré et la tête plongée dans un livre, son fils marchait devant lui. Il le jaugea silencieusement avec mépris et lui attrapa l’épaule. Le garçon sursauta légèrement mais avait bien sûr reconnu la poigne de son paternel. Sans même le regarder, préférant observer les gens aux alentours, il lui demanda où se trouvait sa soeur. Le fils répondit alors sans hésiter qu’elle était dehors à s’entrainer. Malgré leur grande rivalité, une étrange complicité les liait. Ils savaient toujours où se trouvait son jumeau. Etait-ce un besoin ou une intuition, en tout cas, ils avaient toujours un oeil l’un sur l’autre. Pour la compétition et pour la protection. Drago lui arracha alors son livre et grogna en voyant qu’il s’agissait de magie. D’un revers rapide et sec, il claqua alors l’ouvrage sur le visage d’Hillel. Ce dernier aurait du le sentir venir, mais c’était tellement hasardeux qu’il encaissa le coup, avec surprise et peur.
« Et toi tu voudrais pas aller t’entrainer, muscler ce qui te sers de bras. C’est pas les livres qui vont te maintenir en vie et qui te hisseront encore moins à ma place. »
Hillel osa tendre la main pour récupérer son livre, mais Drago
le toisa du regard et continua sa route, déchirant sa lecture en chemin. Les feuilles s’éparpillaient en petits morceaux derrière son pas lourd. Le fils regarda l’ombre de son père s’éloigner, fumant intérieurement. Une haine ardente l’obligeait à serrer les dents pour retenir sa langue. Mieux valait calmer le jeu que de finir par lui sauter dessus pour le rouer de coup. C’était déjà arrivé et il avait largement regretté son geste. Il avait vite compris que son père pouvait lui infliger n’importe quoi, fils ou non, tant qu’il conserve sa vie.
Dans la cour, il y avait quelques hommes qui maintenaient la sécurité du palais et surveillaient les allées et venus. Ils coopéraient tous à la même mission, toutes troupes confondus, le plus grand symbole de l’alliance entre l’armée barbare et le royaume des Sørensen. Certes, il y a souvent des conflits, mais ni Drago, ni Elsa ne décidera de retirer ses soldats en premier. Dans les couloirs, les deux mondes se côtoyaient aussi. Drago avait respecté sa part du contrat, même s’il ne lui avait jamais laissé le choix. Il ne voulait pas l’écraser, il voulait amadouer la reine. Il faisait alors des efforts infimes. Le palais était très souvent envahie des guerriers les plus influents, au plus près des officiers, mais leur campement s’étalaient dans le village au plus près du château, le reste étant en forêt sur les bords du fjord en dehors des habitations. Tout le monde n’entrait pas dans la demeure royale facilement. Shan Yu et Gaston y siégeaient, ainsi que la progéniture de Drago et quelques officiers importants. Ce n’était pas du goût de tout le monde, surtout pas pour la Reine et ses sujets. Dont Kristoff, qui le dévisagea alors qu’il passait à côté de lui. Jamais sans son renne, la tenue bien droite, il ne fit aucun effet à Drago. Ce dernier roula des yeux après avoir croisé son regard. Il s’occuperait de lui une fois Anna dans sa poche, pour l’instant, il fallait le maintenir à distance de la famille royale.
Il traversa la pont pour gagner le village et atteignit enfin le campement. Il eut un sourire en coin, voyant sa fille mettre à terre des hommes plus hauts qu’elle, les uns après les autres. Il s’arrêta un instant pour l’observer. Il en profita pour regarder son évolution, ses faiblesses encore persistantes, son caractère. Elle avait hérité de sa hargne au combat que ce soit dans son
attitude, sa technique ou ses grognements. Ils n’ont pas été les premiers, mais ils sont ceux encore vivants. Ce n’était qu’une aventure passionnée avec Ursula la sorcière des mers, mais c’était sa descendance et il leur donnerait son héritage s’il les pensent dignes. Il a leur garde, même si tout n’est pas clair sur les droits que sa Passion possède sur les enfants. A leur naissance, c’est Drago qui en hérita qu’il le voulait ou non. Maintenant qu’ils sont grands et en plein façonnage de leur esprit, exploitables, il avait l’impression que ça coïncidait avec l’intérêt que leur portait désormais Ursula. Il avait assez de regret pour respecter ses paroles mais si elle les mettait en danger, il ne laissera pas la vie lui retirer une nouvelle fois ses enfants car il n’avait pas été assez prévenant. Les jumeaux symbolisaient pour lui cette deuxième chance de tout reconstruire.
Fils de forgeron d’une famille peu influente du village, il a réussi à se faire une très bonne réputation, et se trouva des familles prêt à le suivre et se hissa à la place du chef de village. Il eut une femme et un garçon. Sa vie était rangée, et son âme de conquérant commençait à germer dans son esprit. Il y alors une longue période aride où il était difficile de se nourrir autant pour les hommes de toutes les îles alentours qu’il a rassemblé à son autorité. Mais aussi pour les bêtes. Affamées, des dragons ont alors envahi les îles et écrasa la communauté réduisant les habitations en cendre. Le combat et la fuite dura toute la nuit, essayant de sauver sa vie pour ne pas finir dévorer par une créature du feu. Drago y perdit alors ses terres, ses hommes, sa famille et son bras. Il était intervenu pour libérer sa femme de la prise d’un dragon. Il n’y parvint pas, même en sacrifiant une partie de son corps. Ce n’est qu’au petit matin qu’il trouva le corps de son fils, encore un jeune garçon. La vie fut difficile pour lui, le deuil de toute cette vie qu’il avait pris le temps de bâtir pierre après pierre. Il erra sur le bord des terres qui se trouvaient au plus près des îles. Îles qui appartenaient alors aux dragons. Il retrouva de très rares hommes qui avait réussi à s’échapper ou avaenit échoué dans la matinée, ou encore qui se dévoileraient plus tard, cachés sur l’île jusqu’à trouver comment partir. Il s’entraina durement pour connaitre le nouvel équilibre de son corps mutilé. Puis c’est un jour que sa nouvelle vie s’offrait à lui qu’il fit face à un dragon. Il s’était isolé dans une crique pour se construire un nouveau corps et panser ses plaies de coeur. Ses hurlements et la peur oubliée qui émanait de son charisme intimida la bête. Il se découvrit une force inédite et naquit une nouvelle ambition. D’abord seul sur les îles pour mieux étudier les dragons et faire ses expérimentations comportementales. Il amena rapidement une troupe d’homme qu’il avait racolé dans les tavernes des terres ainsi que ses anciens compagnons. Les dragons enfin maitrisés et préparés pour la marche de la persuasion, La Marche des Dragons, il partit en quête d’agrandir sa horde pour redevenir une armée digne de ce nom et plus encore. Il joignit à lui des mercenaires, des amis comme Shan Yu et d’autres familles influentes aux bras longs et ou à la puissante force de frappe. Quand on acceptait pas, il fallait se préparer à son armée d'hommes combattant avec des dragons. Il se faisait doucement un nom et la malédiction fut une aubaine, lui permettant d’étaler sa supériorité plus facilement. Il rencontra une ennemie coriace et pour l’instant invulnérable (ou presque). La guerre était inévitable. Cora et Drago soulevaient alors les terres à leur grande partie d’échecs. Une poigne mielleuse qui cachait mal sa force nerveuse le sortit alors de ses pensées. C’était Gaston qui avait eu le temps d’arriver à sa rencontre avant qu’il ne se rappelle la raison de sa sortie. Drago se redressa un peu, il s’était appuyé sur la balustrade en bois de l’arène pour mieux voir les prouesses d'Hazel. Ils s’éloignèrent un petit peu de la foule qui braillait et riait d’amusement face à la fille Bludvist qui se battait comme une lionne. Le brouhaha s’apaisa lentement, n’entendant plus que la respiration puissante d’un dragon enfermé dans son enclos sans lumière. Gaston lui informa alors qu’il n’avait pas plus avancé sur leur recherche de la Cité Atlantis. Drago ne cacha pas sa déception, mais il comprenait aussi que c’était une tâche bien difficile et le peuple le plus ancien de ce monde était pire qu’une épine dans le pied de leur armée. Dans sa
guerre froide avec Cora, le peuple de Kida, qu’il connaissait que sous le surnom de la guerrière masquée faisait des frappes rapides et efficaces, de toutes petites guérillas et rongeait les deux armées. Drago plus que Cora, car il n’atteignait pas encore les forces de la Reine de coeur. On ne savait rien de leur puissance et leurs armes, de leur technique, leur stratège, ni même la localisation de ce peuple. Ursula la connaissait, mais il savait qu’il n’obtiendra rien d’elle. Il veut absolument retrouver cette ville mystère, trouver des informations autres que ce qu’on entendait parler dans les histoires pour enfant. Il ne supportait plus ces attaques éclaires qui dilapidaient ses forces. Drago finit par tapoter l’épaule de Gaston et ne dit rien. Pas de reproches, de sermons, ni plus de question. Il serait le prochain à partir pour cette quête. Ils ne s’arrêteraient pas tant qu’ils ne les trouveraient pas. Il jeta alors un oeil au palais et il devina rapidement la silhouette glacée qui était à la fenêtre. Les vitraux ouverts, elle jetait sûrement un oeil dédaigneux au campement qui gâtait la belle vue qu’avait la reine sur les terres qui s’étalaient tout autour du fjord, derrière les monts les moins hauts survolés tout juste par les rayons du soleil. Elle dut s’apercevoir qu’il l’avait remarqué, car la fenêtre se ferma, signé d’un geste sec du rideau.
Dans le château, elle n’avait pas quitté sa chambre. C’était le seul endroit où il ne pouvait accéder sans la permission de la reine, comme celle d’Anna et le petit jardin. Ce n’était que des futilités pour lui, alors il accepta. Bien sûr dans la raison du possible. D’un geste court et ferme, il toqua à la porte. Il ne sut dire si c’était un
grognement ou une approbation qu’il entendit de l’autre côté, mais il se permit alors d’entrer dans le doute.
« Est-ce que son altesse a moins d’humeur ? La communication est-elle possible, bien sûr sans vous contrariée, ô ma dame… » exagéra t-il son ton et finissant d’une révérence moqueuse. Il s’approcha lentement d’elle. Elle ne parlait pas et lui avait à peine jeté un regard. Elle lui tournait simplement le dos, les bras croisés. Il pouvait presque entendre ses dents grincer tant les muscles de sa mâchoire étaient prêts à déchirer la peau immaculée de son visage. « Tu pourras prendre tout le plaisir de bouder, je vais partir, attira t-il soudain l’intérêt de la jeune femme. Gaston est revenu et il n’a rien trouvé. Il faut que j’y aille, ça fait longtemps qu’on ne les as pas vu, ils vont donc finir par sortir et peut-être que j’arriverai à les débusquer, lui expliquait-il car elle connaissait les évolutions politique de Drago qui désormais la concernait. Je pars, je pense au moins pour trois mois. Je te laisse seule, je ne serai pas là. Tu sais que tu peux compter sur Shan Yu pour qu’il garde un oeil sur toi et … te protège bien évidemment puis c’est comme ça que ça été signé. Mais c’est aussi dit que quand je reviens, t’es toujours là. Et n’abuse pas de tes pouvoirs. Je le redirais aux hommes avant de partir, mais je te rappelle queton autorité compte autant que la mienne quand je suis absent et que pour les décisions importantes-
_Il faut ma voix et celle de Shan Yu, je sais… » le coupa t-elle avec un léger soupir.
Drago lui attrapa alors sèchement le bras et la tourna face à lui. D’un geste, il la poussa contre le mur en pierre et l’y plaqua de son bras en travers de la gorge.
« Arrête ça. Tu devrais plutôt te satisfaire de ce qu’on te donne. Je ne t’amène pas avec moi, mais si tu continues, même s’il faut te ligoter et t’assommer, te coucper un doigt, ... Je le ferai en personne et tu viendras avec moi. Non, j’ai mieux ! J’emmène ta soeur et on verra si elle sait se défendre. »
Il la lâcha et la dégagea en la balayant simplement de la main. Il ouvrit alors la porte fenêtre pour se rendre sur le balcon. Elle pouvait presque voir la mer de sa chambre personnelle. La mer qui le séparait de Berk. Pianotant de la seule main qui lui restait sur le bord large et sculpté de la balustrade, il se disait qu’il y avait des priorités qui attendraient… Mais d’un autre côté, les ressources de ce petit village pourraient lui être si favorable, surtout en ce moment. Il se redressa subitement, quittant la chambre.
« Tu dors avec moi ce soir. » lança t-il dans sa progression. Il rouvrit la porte avant de la coincé dans la clanche : « Ce n’était pas une proposition. ». La porte claqua doucement mais sèchement, comme l’autorité oppressante de Drago.