[Terminé] Quand la curiosité nous consume [PV Regina]

Madame le maire était tranquillement installée à son bureau, en train de lire un dossier concernant la démolition d’une habitation isolée et insalubre. Elle avait passé une bonne partie de la matinée le nez dans les papiers à faire du tri et du rangement. Il fallait dire que tout était calme ces temps-ci. Mais un coup de fil l’avait avertie que le propriétaire de cet ancienne bâtisse voulait la raser pour y faire autre chose, aussi se mit-elle à consulter le dossier relatif à cela pour s’assurer que tout était dans les normes avant de donner son feu vert. Elle était en train de vérifier la date de la dernière occupation de la maison lorsque soudain, une fumée anticipa l’apparition d’un individu sur la chaise en face d’elle, de l’autre côté de son bureau. Le temps de la dissipation de la fumée, Regina eut le temps de se débarrasser de son air de surprise, et reporta son regard dans son dossier.

-Ce n’est pas la procédure habituelle pour demander une audience, répondit-elle d’un ton froid.

Après tout, l’interlocutrice inconnue ne s’était guère montrée plus polie. Aurait-il été plus difficile de passer un coup de fil pour prévenir de son arrivée ? Madame Mills, bien décidée à prouver à cette femme qu’elle n’était guère impressionnée par son apparition mystique, referma bruyamment le dossier qu’elle posa devant elle avant de s’appuyer sur ses avant-bras contre le bureau.

-Bonjour, puis-je savoir à qui j’ai le déplaisir de parler ? demanda-t-elle avec un sourire en coin.

Regina était curieuse de savoir qui était cette personne, pourvue elle aussi de magie, qui se permettait d’ainsi la déranger, sans prévenir, et qui faisait preuve d’une telle audace. Rares étaient désormais les personnes qui se permettaient ce genre de chose avec elle.

-Je vous écoute, finit-elle par déclarer en la regardant dans les yeux. Que voulez-vous ?

Après tout, si elle aussi était pourvue de pouvoirs, madame le maire ne savait pas exactement la nature de ceux de son interlocutrice, et encore moins ses intentions. Il valait mieux jauger l’état d’esprit de la jeune femme avant d’entreprendre quoi que ce soit. Bien qu’une telle surprise n’était pas du gout de Regina. Elle qui pensait que seuls elle, Gold et Emma étaient dotés de magie, sans parler des fées… Quel allait être ce nouveau tour de force du destin ? A croire que même lorsque l’on se donnait un mal de chien à rétablir les choses plus ou moins dans l’ordre fixé, il fallait que quelque chose d’autre vienne tout bouleverser.

Regina pouvait sentir que la personne en face d’elle avait de grands pouvoirs. Elle était puissante, cela allait sans dire, mais elle était incapable de déterminer si elle l’était plus ou moins qu’elle. Elle sentait une magie bien différente de celle qu’elle connaissait, et du coup, sa curiosité n’en était qu’accrue d’avantage. Elle attendait donc la suite des événements avec impatience, sans pour autant le montrer.

L’audace dont avait fait preuve la jeune femme commençait à amuser Regina, qui lui rendit son sourire, sans la quitter des yeux. Elle se fichait des convenances ? Parfait, madame le maire aussi. Elle s’adossa à son fauteuil, croisant les bras et se rapprochant du bureau pour mieux écouter ce que son interlocutrice avait à dire. Elle disait être admirative quant au Sort Noir que l’ancienne Méchante Reine qu’elle était, avait jeté aux habitants de la Forêt Enchantée, ce qui les avait menés ici, à Storybrooke, la ville qu’elle-même avait créée, avec une mémoire effacée et remplacée par des souvenirs factices. Il fallait reconnaitre qu’il y avait du génie là-dessous, et aussi beaucoup de noirceur, et Regina ne put s’empêcher d’hausser les sourcils en regardant une seconde son bureau, avant de reporter à nouveau son attention sur son interlocutrice.

-La flatterie ne fonctionne pas avec moi.

La jeune femme s’était d’ailleurs enfin présentée. Angélique Quinn. Madame le maire hocha la tête, comme pour « enchantée de vous connaître », les paroles en moins puisque ce n’était pas le cas. Puis elle lui fit part de sa réelle identité, celle qu’elle avait dans le monde des contes, celle qui intéressait réellement Regina puisque c’était celle-ci qui déterminerait le genre de pouvoir qu’elle avait.

-Une déesse, rien que ça ! Moi qui pensais que les dieux mythologiques appartenaient au folklore et n’existaient pas vraiment… Eh bien eh bien, je suppose que je dois être honorée d’avoir suscité votre intérêt avec cette malédiction.

La belle brune lui sourit, avec un peu moins d’animosité cette fois, puisqu’elle avait enfin pu mettre un nom sur le visage de l’inconnue et y voyait un peu plus clair sur ses intentions. Regina détestait par-dessus tout ne pas savoir où elle nageait. Les zones d’ombre, très peu pour elle. Une femme comme elle, qui aimait le contrôle, ne pouvait supporter l’inconnu. A présent, le voile était levé, du moins en partie.

-Cependant, au risque de vous décevoir, je ne suis plus cette personne. J’ai changé, j’ai compris que la vengeance ne menait à rien.

Elle faisait exprès de rester évasive sur le sujet. Elle n’allait pas non plus lui révéler tous ses secrets et encore moins comment jeter ce sort extrêmement dangereux, alors qu’elle ne la connaissait que depuis trente secondes. Puis elle la regarda, penchant la tête de côté, montrant ainsi qu’elle se posait à son tour des questions sur son interlocutrice.

-Pourquoi ce sort vous intéresse-t-il ? Et d’ailleurs, comment ai-je fait pour vous traîner ici ? N’étiez-vous pas censée être sur l’Olympe, ou quelque chose comme ça ? Est-ce que toute votre clique de dieux est à Storybrooke aussi ?

Sans le montrer, madame le maire s’inquiétait de savoir si toute l’Olympe avait débarqué à Storybrooke. Avec le retour de la magie depuis quelques temps déjà, si les dieux se mêlaient aux mortels et avaient décidé de s’amuser, cela pouvait s’avérer dangereux, et Regina avait le devoir de protéger les habitants de la ville, ou du moins sa famille en priorité.

Cette déesse semblait incroyablement prétentieuse. Après tout, être aussi puissante et vénéré par de simples mortels, chez elle, avait de quoi monter à la tête. Athéna rappelait un peu à Regina celle qu’elle était dans la Forêt Enchantée : sure d’elle –un peu trop peut-être- et ne doutant pas de sa toute puissance. Derrière des piques déguisées en compliments, ou des compliments déguisés en piques, Angélique essayait d’en savoir d’avantage sur le Sort Noir, qui avait emmené les personnages de contes dans le Maine. Regina sourit en croisant les bras sur son bureau.

-Si vous cherchez le créateur du sort, ce n’est pas moi. Vous frappez à la mauvaise porte. Le seul talent que j’ai eu, dans cette histoire, c’est d’avoir été assez désireuse de vengeance que j’ai accepté la folie de sacrifier le cœur de la personne qui m’était le plus cher, pour pouvoir le lancer. Cela n’a rien de formidable.

La maire de Storybrooke fut amusée par la réaction d’Angélique qui leva les yeux au ciel lorsque l’ancienne méchante reine lui expliqua qu’elle avait changé. Regina haussa les sourcils. Cette inconnue avait peut-être un commentaire à faire ? Elle ne l’avait pas connue du temps où elle régnait sur la Forêt Enchantée, et pas plus d’ailleurs ici, d’après ce qu’elle avait compris puisque la déesse avait expliqué qu’elle était venue par ses propres moyens. Regina hocha lentement la tête, se demandant comment elle avait pu faire.

-Me direz-vous comment vous avez fait ? A mon tour, je suis curieuse de le savoir.

Le fait de savoir que d’autres dieux de l’Olympe trainaient à Storybrooke n’était pas forcément rassurant. Que voulaient-ils, les autres ?

-Ainsi donc, vous n’êtes pas venue seule ? Si vous êtes la déesse de la sagesse, et la plus curieuse comme vous dites, bien que dans ce monde sagesse et curiosité ne soient pas considérées comme allant ensemble, quel serait le motif de la venue des autres ?

La première partie de la phrase était ponctuée par une légère once de provocation. Regina était comme ça, s’amusant de chaque situation donnée. Après tout, son interlocutrice ne se gênait pas pour la provoquer elle aussi.


-Vous voulez savoir autre chose ? Parce que, si je puis me permettre, j’aurais moi aussi quelques questions à vous poser. Vous avez éveillé ma curiosité.

En effet, avant de savoir que des dieux étaient présents en ville, madame le maire savait que, magiquement parlant, la personne la plus puissante de la ville était le Ténébreux, Mr Gold. Mais du coup, ici, est-ce que des dieux étaient plus puissants que le fameux Rumplestiltskin ?

-Vos pouvoirs ont-ils gardé autant d’intensité que lors que vous étiez dans votre monde ? Ou bien, comme pour nous, votre magie prend ici des formes différentes ?

Elle devait savoir cela afin d’également savoir s’il était important pour ces dieux de repartir dans leur monde, ou s’ils comptaient rester définitivement à Storybrooke, ce qui pourrait peut-être s’avérer dangereux pour Regina.

-Ne m’en veuillez pas, mais je dois m’assurer des dangers potentiels pour la ville. S’il vous reprend l’envie d’entamer une gueguerre, je dois protéger mes habitants.

Regina savait les dieux assez enclins à des différends et par le passé, ils avaient prouvé qu’ils faisaient souvent fi des dommages collatéraux infligés aux mortels dans leur sillage.

La déesse semblait réellement déterminée, si ce n’est à casser les pieds de Regina avec ses questions, à connaître chaque détail du sort noir et de son fonctionnement. La maire de Storybrooke le sentait, elle ne parviendrait pas à s’en défaire avant d’avoir assouvi la soif de connaissance et la curiosité de celle qui se faisait appeler ici Angélique Quinn. Elle poussa un soupir silencieux tout en la regardant, avec un léger sourire en coin.

-Oui, reprit-elle. Le sort nécessite le sacrifice du cœur de la personne qui compte le plus pour celui qui le jette. Il faut être capable de faire les pires sacrifices pour pouvoir le jeter, c’est le signe d’une détermination absolue.

Dernière son faux sourire, l’ancienne méchante reine cachait combien il avait été douloureux pour elle de procéder à ce sacrifice. Elle avait d’abord sacrifié le cœur de son précieux étalon, espérant que cela suffirait, mais non. Le sort réclamait le cœur de LA personne qui comptait réellement le plus, et en dehors de Daniel qui était déjà mort, celui qui comptait le plus pour Regina, c’était son père, Henry. Le seul qui l’avait toujours aimée sans condition, qui l’avait toujours soutenue et encouragée, qui était restée derrière elle malgré son changement de comportement. Il avait continué à aimer sa fille malgré la noirceur qui s’insinuait dans son cœur un peu plus au fil des jours. Il avait essayé, de manière sans doute un peu trop douce, de la ramener à la raison, de lui faire comprendre que si elle souffrait, cela finirait par passer. Mais non, à l’époque, Regina était restée accrochée à sa souffrance qui avait rapidement engendré un désir de vengeance complètement incontrôlable. Ce qui avait fait la joie de Rumplestiltskin qui, lui, ne cherchait qu’une chose : retrouver son fils qui avait été projeté dans un monde sans magie. Quoi de plus simple pour un ténébreux que de manipuler une jeune femme obnubilée par sa soif de vengeance ? Il l’avait formée à la magie dans le but d’un jour lui faire jeter le Sort Noir. Et ça n’avait pas manqué, ils auraient tous deux ce qu’ils voulaient.

-Ce que le Ténébreux y a gagné, ça le regarde. Il ne fait rien de façon désintéressée, c’est une certitude.

Elle n’allait pas livrer les secrets et espoirs passés de Gold, après tout, Athéna ne s’épanchait pas non plus sur les autres dieux de son entourage, alors pourquoi Regina assouvirait sa curiosité, si son interlocutrice n’en faisait pas de même. Regina sourit d’avantage en plantant son regard dans celui d’Angélique.

-A vous écouter, vous vous fichez de pas mal de choses et de pas mal de gens, mais pourtant vous êtes là à me poser des questions… Et ce fameux portail olympien, vous permet-il de repartir quand bon vous semble ?

Cela pourrait être utile pour repartir dans le monde des contes en cas de besoin… La déesse se moqua ouvertement d’elle lorsqu’elle posa la question qu’elle semblait attendre, à savoir si une guerre inter-divinités allait se profiler à l’horizon. Regina resta impassible face au rire sonore de cette impétueuse demoiselle, et se contenta de hocher la tête doucement. En effet, il ne s’était rien passé. Mais au moins elle avait répondu : d’autres étaient par ici… Peut-être même Hadès…

-Je vois… très bien. Vous avez d’autres questions sur le Sort Noir, peut-être ?

Athéna semblait la prendre de haut, quelles que soient ses paroles, et cela agaçait prodigieusement madame le maire qui, même si elle n’était pas une déesse, avait une assez haute opinion d’elle-même. Angélique semblait avoir réponse à tout, et pourtant, elle était venue pour en savoir plus. Regina eut un sourire ironique en secouant doucement la tête. Bien sûr que non, ce n’était pas « que ça », et oui, la déesse avait raison. Néanmoins, à l’époque, la Méchante Reine était persuadée, convaincue par ce manipulateur de Rumplestiltskin, que le Sort Noir ne pourrait jamais être rompu. Donc elle n’avait pas cherché plus loin. Lui comme elle voulait qu’elle jette cette malédiction. Il voulait aller dans ce monde sans magie dans l’espoir de retrouver son fils qu’il n’avait pas eu le courage de suivre bien des années plus tôt.

Puis, Regina perdit son sourire. La déesse parla de loyauté… envers le Ténébreux. Le regard de madame Mills se fit plus dur, un léger rictus au coin des lèvres, avant de reprendre la parole.

-Il ne s’agit pas de loyauté à proprement parler. Nous avons un accord tacite depuis longtemps, chacun se mêle de ses affaires. Le premier qui rompt l’accord a l’autre sur le dos. Personnellement, je n’ai pas envie de mettre le Ténébreux en rogne, j’ai d’autres chats à fouetter.

Et cet accord était renouvelable à l’infini. Etrangement, Athéna, ou plutôt Angélique comme elle se faisait appeler dans ce monde, commençait à lui paraitre un peu plus sympathique. Comme quoi, tout pouvait arriver. Elle lui parla de ce fameux portail qui permettait aux dieux de l’Olympe de venir. Comme toute chose magique, il y avait un prix à payer pour l’utiliser. Regina hocha la tête en répondant à son sourire.

-Et quel est ce prix ?

Elle le savait, nombre d’habitants de Storybrooke souhaitaient regagner leur monde. Si elle pouvait les y aider, peut-être que ceux qui restaient lui accorderaient d’avantage leur confiance. La déesse déclara qu’elle n’avait plus de questions sur le sort.

-A la bonne heure ! laissa échapper la belle brune avec un sourire amusé.

Elle lui indiqua ensuite qu’à sa connaissance, ils étaient en tout quatre divinités ici. Intérieurement, Regina priait pour qu’Hadès n’en fasse pas partie… Quoi que si tel avait été le cas, il serait venu réclamer son dû bien avant… En revanche, si Neïlina et Angélique se retrouvaient nez à nez, cela risquait de faire des étincelles. Puis, la dernière question d’Athéna surprit l’ancienne méchante reine. Si elle avait vraiment perdu ses anciens réflexes ? De quoi parlait-elle ? De sa manie d’arracher des cœurs pour contrôler ou tuer des personnes ? Elle n’appréciait pas qu’on lui rappelle sans cesse celle qu’elle était, alors qu’elle faisait tout pour essayer de changer. Cette dernière question la mit véritablement en colère, elle fronça les sourcils et se leva de sa chaise.

-Très bien, ce petit jeu a assez duré. Je n’apprécie pas vos insinuations. Sortez de mon bureau.

Angélique n’avait pas bluffé quand elle avait dit que son identité divine représentait la curiosité à l’état pur. Mais cela commençait à réellement agacer Regina qui n’aimait déjà pas parler d’elle, et encore moins ce « elle » au passé qu’elle essayait désespérément de chasser des esprits de chacun. Alors ce n’était pas en lui rappelant sans cesse la Méchante Reine qu’elle y parviendrait.

-Je ne sais pas comment c’est d’où vous venez, mais ici on dit que la curiosité est un vilain défaut. Vous en savez assez. Le Ténébreux n’a aucun moyen de pression mais je sais jusqu’où il est prêt à aller et je connais l’étendue de ses capacités. Pour l’instant, vous, les soist-disants dieux, à part nous faire le déplaisir de votre présence, je n’en sais pas d’avantage. Vous devriez tous reprendre ce fameux portail et rentrer chez vous, je suis certaine que ceux qui vous idolâtrent sont impatients de vous retrouver.

La personne qui détenait le pouvoir du portail savait, d’après les dires d’Athéna, se montrer imaginative quant aux prix. Cela rappelait un certain Rumplestiltskin… Décidément, peu importe le monde, il y avait toujours un Dark One quelque part. L’intruse s’était levée pour se diriger vers la porte, et madame le maire en avait fait de même pour la raccompagner.

-Je ne vous chasse pas, très chère, mais j’ai du travail, je n’ai pas le temps de discuter des heures, surtout si c’est pour m’entendre rappeler mes erreurs passées. J’essaie de passer à autre chose, voyez-vous ? J’imagine bien que tout ceci vous semble dénué de sens ou d’intérêt, à vous qui étiez sans doute tous tranquillement perchés sur des nuages, mais nous, ici, nous fonctionnons différemment.

Bien sûr, elle faisait exprès de faire appel à tous les clichés possibles et imaginables sur les dieux de l’Olympe, pour que la déesse ait envie de partir. Athéna savait cependant susciter elle aussi la curiosité de ses interlocuteurs. Ce fut cette dernière phrase qui surprit Regina. « J’aurais misé sur vous ». Mais de quoi parlait-elle ? Il n’y avait aucun pari d’ouvert sur qui que ce soit, alors à quoi pouvait-elle bien faire allusion ? Quelque chose lui disait que de toute façon, Angélique ne répondrait pas à cette question. Et c’était cette question qui resterait sans doute dans la tête de madame le maire jusqu’à ce qu’elle trouve enfin un indice. Cela arriverait-il ?
Arrivées à la porte en verre, l’ancienne méchante reine la lui ouvrit en la regardant dans les yeux, espérant un indice qui sans doute n’arriverait jamais.

-Nous nous reverrons sans doute, j’imagine. Passez une bonne journée, mademoiselle Quinn, déclara-t-elle avec un sourire de circonstance.