SITUATION ❧ Le contexte

Dans un royaume qui fut décapité il y a de cela trente ans, il fut une fois une sauveuse. Non, il ne s'agissait pas de l'enfant du roi et de la reine disparus, mais d'une jeune femme, venu du peuple et s'étant soulevée contre les forces de la sorcière Cora afin de les libérer, de ramener la paix sur ces terres et sur autant d'autres qu'elle le put et à qui l'on offrit la couronne, bien que non désireuse de porter un tel fardeau, afin de les mener vers une nouvelle ère de paix, un nouvel âge d'or. Mais cet âge d'or était empoisonné … car si cette reine avait en effet réussi, en un temps record, à changer les règles du jeu, elle était loin d'avoir montré son véritable visage. Assise là, dans la salle du trône, elle observait ce peuple, qui l'adulait à présent, arriver avec tous ces cadeaux de remerciement, faisant s'étirer un sourire sur le visage parfait de la souveraine. Elle n'avait que faire des richesses des paysans, de leur récolte, de leur bétail, elle s’intéressait bien peu aux choses matérielles qu'on pouvait lui offrir, elle qui était déjà entourée d'or et d'argent. Cependant il y avait bien une chose dans cette assemblée qui attisait sa convoitise. Quittant son trône, avançant vers les premières personnes en tête de cortège, des enfants les bras pleins de fleurs, elle se baissa légèrement, caressant le visage de ces petits avant de se redresser pour lancer une annonce à tous ceux qui aujourd'hui l'adoraient. « Merveilleux peuple de ce royaume et des autres … merci de votre confiance. Votre aide a été … plus grande que vous ne pourriez l'imaginer. Et grâce à vous … Disons que je vais pouvoir mettre fin à cette guerre absurde. » Un petit rire s'échappa de ses lèvres, le genre de rire que l'on trouve mignon, mélodieux et rapidement la salle se mit à l'acclamer, hurlant des : « Vive la reine ! Vive Beldam ! ». Mais ils ne savaient pas, ils n'avaient pas compris … les pauvres bougres. Happés par leur désir de paix, ils avaient nourri l'une des pires créatures qui puisse exister, plus ancienne encore que tout ce qu'ils avaient pu connaître, et l'adulant naïvement, ils la nourrissaient de cet amour qu'ils lui offraient. Au final il n'y eut aucun cri, il n'y avait pas le temps pour cela, seulement des centaines de cadavres et au centre … cette créature presque arachnéenne, au visage légèrement féminin et dont les doigts étaient semblables à des griffes d'acier, des aiguilles, se recouvrant alors d'une glue noire qui lui redonna l'aspect de la bien aimée reine, retournant sur son trône, fière et puissante … plus puissante que jamais, même. Oui, vive Beldam.

Après ce jour, la situation avait empiré: tel un immense cancer, les forces de Beldam avaient gagné en puissance et en territoire. Bien vite la guerre qui opposait les force de Cora, des Barbares et du Peuple des océans, les trois grands leaders de départ, fut perturbée par cette quatrième force qui les écrasait peu à peu. Cora … elle avait tout orchestré depuis le jour où elle avait appris que sa fille allait lancer sa malédiction, profitant du chaos provoqué par cette dernière pour prendre le contrôle total. Elle refusait donc de se laisser devancer par une créature inconnue. C'est pour cela qu'elle se résigna à chercher de l'aide, mais pas de ses adversaires du moment, c'était bien trop pour son propre ego. Non, elle se tourna alors vers sa fille Regina, et les autres maudits, des gens qu'elle pourrait manipuler pour se battre à ses côtés et pousser le maximum de personnes à se rallier à sa cause et à se débarrasser de Beldam. Surtout sachant, via quelques sources, la rédemption dans laquelle s'était lancée sa fille... Ridicule d'après elle, mais cela pourrait lui servir. Cependant, sachant que son enfant ne l'écouterait pas, pas après tout ce qu'elles avaient vécu, elle monta un plan pour la convaincre, si ce n'est pas elle au moins les habitants, les héros, la vraie sauveuse, à agir, que ce soit en son nom ou pas, tant qu'ils agissaient. Elle usa de ses pouvoirs pour envoyer une vague de tension sur la petite ville du Maine, créant des altercations entre les habitants, faisant augmenter la violence et le chaos en ville, ceci jusqu'à ce que même les habitants sentent que quelque chose n'allait pas et que leur paix, jusqu'à maintenant, était à présent en danger. Elle se rendit alors sur place, la barrière entre les monde ayant été fragilisée depuis la fin de la Malédiction, afin de parler à sa fille, jouant la repentante, forcée de revoir ses ambitions pour se battre pour la survie du monde des contes en lui-même. Mais surtout pour la prévenir … la prévenir que leurs défenses étaient en train de s'écrouler, que bientôt ils perdraient et donc, si elle refusait de l'aider, au moins qu'elle se prépare à son incursion prochaine, accusant alors Beldam d'avoir commencé à répandre sa terrible influence sur la ville comme preuve du danger. Et enfin, pour prouver sa bonne foi, elle fit ouvrir via le lapin blanc un portail entre les deux mondes qu'elle laisserait ouvert, au cas où, ceci avant de repartir. Peut-être que Regina ne l'écouterait pas … mais elle avait fait en sorte que la nouvelle se propage à travers la ville : Le Monde des Contes allait tomber et bientôt eux aussi … à moins d'agir.