AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  Tumblr  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -34%
-34% LG OLED55B3 – TV OLED 4K 55″ 2023 ...
Voir le deal
919 €

Partagez
 

 Black holes and revelations (Alice)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
avatar
Invité




Black holes and revelations (Alice) Empty
MessageSujet: Black holes and revelations (Alice)   Black holes and revelations (Alice) EmptySam 28 Mai - 12:46


 
Black Holes and Revelations
I think I'm drowning. Asphyxiated. I wanna break this spell
That you've created. You will be the death of me.

 
Morne soirée. Une brise tiède ébouriffe un peu plus des cheveux emmêlés. Le sommet du crâne comme ceint aux briques de l'établissement miteux. Les étoiles dans les yeux ou les yeux dans les étoiles. A ce stade on ne sait plus trop bien faire la différence. La nuque raide, douloureuse, ne semble pas être un mal suffisant pour interrompre ta contemplation de la nappe étoilée. Gardiennes de tes nuits sans sommeil, elles semblent si distante, gracieusement accrochées dans le ciel. Triste est de se dire que là-haut, hors de la stratosphère, elles ne sont déjà plus. La fumée âcre des enzymes mortels enveloppe ce paysage lorsque tes poumons expirent une dernière fois. Le filtre échoue au sol sans autre forme de procès. Une journée de plus s'écoule dans cette ville-fantôme. Le décors carton-pâte tu t'y es fait. Pourtant cet univers n'est pas le votre. Tout est si...terrestre. Univers abrupt fascinant, ici les réalités chthoniennes effritent l'épiderme - tout cela est bien trop réel que ton corps est malade. Faible, vidé de sa substance. Alors pourquoi continuer à s'user avec du tabac ? Pourquoi pas. La porte claque à quelques centimètres de ta figure. Des hommes ivres titubent vers chez eux. Un rictus méprisant étirent ces lippes, remparts des dents aiguisées.

 La voûte céleste se zèbre une fois de plus et le son de l'orage se fait entendre au loin. Toujours pas de pluie. Parfois elle n'arrive que le lendemain dans la journée. C'est ainsi. C'est tant mieux. Tu ne souhaites guère passer la fin de ta nuit trempée jusqu'aux os au vu de ton amour génétique pour l'élément aqueux. Lassée d'attendre la blonde, il est temps de reprendre la promenade. Pour aller où ? Cela n'a pas d'importance. Épousseter son unique manteau et se mettre en route. Une étrange sensation ceint ton estomac. De l'inquiétude. Normalement elle devrait se trouver dans ce bar. Jeter un dernier regard par la fenêtre pour confirmer ce que tu sais déjà. Son absence. Essayer d'hausser les épaules. Non. Tu ne peux pas. Pas quand ça la concerne. C'est une lame qui se plante dans le palpitant - le rappel gerbant d'une promesse d'antan. L'air est chaud, il est difficile de respirer correctement. L’atmosphère pesante appliquer sur tes épaules une pression pénible rendant cette marche abrutissante. Des perles de sueurs constellent un visage dénué de toute expression. Tes instincts de bête pousse ta matrice à rechercher la fraicheur du port, où la brise sera plus clémente. Les joyeux passants de la nuit rentrent chez eux, frôlant ta silhouette, ignorant de ta présence. Il y a des confessions, des aveux et des secrets dont tu es toujours la seule témoin. Tout cela s'imprime dans ton esprit pour le concilier plus tard dans un nouveau cahier. Le savoir c'est le pouvoir.  

Aux heures tardives on reconnaitra la douce quiétude de la nuit, rompu par les hurlements bestiaux des hommes qui s'oublient. Le port est déserté de toute présence humaine. Qu'il est délicat de contempler un paysage avant que l'homme n'ai eu le temps d'y penser. Il existe par lui-même et toi fidèle absente tu te sens confortablement installée dans le plus simple appareil du décors naturel. Tu n'es pas la première à avoir pensé. Il y a cette silhouette au bord de la jetée. Brindille fragile tremblant au gré des caprices venteux. Quelqu'un d'autre dans l'obscurité n'aurait pu discerner sa toison d'or, la bouteille d'un vert luisant au creux de sa paume. Alice. Alice. Alice. Une alarme. Des flashs dans ta tête alors qu'elle fait le premier pas vers l'infini. Des émotions étrangères animent ta matrice. Liés par le serment. Enchainées l'une à l'autre et elle l'ignore. Elle l'ignore qu'en se faisant du mal tu souffres le martyr avec elle. Femme égoiste. Au plus tu te rapproche au plus son ressenti impregne chaque parcelle de ton être. Martel son désespoir à coups de poings dans le cœur et de quarantièmes qui rugissent dans vos poumons à faire sauter leurs côtes. Piégée par ta propre nature. Consciente de ton incapacité à prévenir de la catastrophe imminente tu te défais dans ta course des couches superflues de vêtements de peur de ne pouvoir avec leur poids tenter de la sortir des eaux troubles. Le coeur dans une soute à l'instant du plongeon. Impatience. Ignoble impatience de savoir si cela fera très mal.

Chercher à la retrouver, dans l'encre aquatique d'une mer obscure. Atteindre sa chaire et ne plus lâcher. Sentir ses muscles hurler à la mort. Toi l'animal fragile, à peine capable de soutenir un coup. Pourtant la force de l'esprit domine le corps. Malgré les commotions. Malgré son déchainements tes griffes se plantent dans ses vêtements et l'air vient à manquer et le monde tourne, tourne, tourne. La surface à quelques centimètres. Au bord de l'asphyxie. L'eau s'infiltre vicieusement par tes interstices au moment d'atteindre la berge. Tout se passe si vite. Incapable de retracer les secondes qui te séparent du trépas. En équilibre sur le fil du destin. Mais te voilà. Là. Le sable collant sa peau. Tes cheveux plaqués sur ce visage sanguinolant. La lèvre fendue. Le nez sanguinolent. Un bleu naissant déjà sur ta pommette. Une pierre à la place du cœur quand une fois avoir repris tes esprits tu la vois gisante. Tes mains passent alors sur ton visage comme pour te cacher, pour retenir tes larmes de rage. Penser que l'échec est la minute suivante. Tu entends alors son corps se secouer et malgré la douleur dans ton propre corps tu viens la soulever pour qu'elle recrache le surplus de liquide...tout le surplus de liquide. Ton coeur toujours au bord de l'implosion, ralentit au moment de plasser ses cheveux en arrière. Son estomac se vide de tous poisons. L'eau de mer est de loin le meilleur des lavements. Réaliser à ce moment qu'elle ne serait plus que consciente de ce qu'il vient de lui arriver. hésiter à disparaitre maintenant. Pourtant tu as eu peur pour elle. Trop peur pour que ta lâcheté ne te pousse à fuir une fois de plus. Il faut qu'Alice arrête ses conneries. Lâcher sa peau humide pour se laisser tomber sur le sable. Le dos nu, à peine recouvert d'un bout de tissu déchiré ça et là. Tu as mal. Blessée dans ton corps et ton âme. Une colère qui t'es étrangère bouillone au creux de ton estomac. Hésiter entre l'éclat de rire et la crise de nerfs. Putain quelle belle petite conne !

Eviter de la braquer. Tu la connais la petite. Déverser ta haine ne fera que la braquer un peu plus. Ce n'est pas ce que tu veux. Elle serait bien capable de se refoutre à l'eau. Tu te lèves, le temps de récupérer tes fringues sur le ponton. La gardant toujours à l'oeil. Une fois de retour. Tu es plus calme. Tes idées plus claires. Tu lui jettes tes fringues à tes pieds. « Enfile ça ou tu vas choper la crève. » Un pull, une veste, un jean - elle pourrait s'estimer heureuse de se faire offrir un change mais tu sais que c'est une petite ingrate. Tu ne lui laisses pas le choix pourtant. « Ne trainons pas ici, dépêche toi. » Essuyer le sang et le sel de ton visage. Observer l'horizon en attendant la demoiselle. Taire l'inquiétude que tu ne veux pas qu'elle connaisse. Pourtant tu lui parles comme un vieux compagnon de route. Elle aura des questions. Et tu es enfin prête à y répondre.


 
copyright acidbrain
Revenir en haut Aller en bas
I do not get drunk. I get awesome.

Alice R. O'Liddell
Alice R. O'Liddell


Messages : 514
Cœurs enchantés : 2747


Feuille de personnage
Objets magiques:

Black holes and revelations (Alice) Empty
MessageSujet: Re: Black holes and revelations (Alice)   Black holes and revelations (Alice) EmptyJeu 30 Juin - 22:56

Ça faisait un moment qu’elle se prenait le chou avec son colocataire pour les conneries qu’elle faisait. Qu’elle faisait, ou qu’elle ne faisait pas d’ailleurs. Justement, tout le problème était là. Peut-être qu’Alice avait trop regardé d’émissions sur le paranormal, et peut-être qu’elle s’était rapidement monté la tête avec ça, mais elle était persuadée depuis un petit bout de temps déjà d’être hantée. Ou possédée. Ce genre de chose. En même temps, ça faisait des mois qu’on la bassinait sur l’existence des contes pour enfants. Une fois qu’une majorité acceptait cette réalité, elle pouvait accepter tout le reste, non ? Elle ne comprenait même pas pourquoi Alek la regardait toujours avec des yeux ronds quand elle lui parlait d’esprits et de non-morts. Il lui mettait toujours la faute sur le dos quand un verre de whisky venait à s’étaler sur le carrelage. Ou quand Alice avait vidé la farine dans le salon pour tenter de démasquer le troisième colocataire. Son numéro était encore moins crédible depuis qu’elle s’était exclamée un jour entendre des voix alors qu’il s’agissait juste de son kit mains libres. Elle était juste fatiguée et à bouts. Bref, Alek pensait clairement que l’ancienne coureuse de lapin jouait la comédie pour justifier ses conneries et l’éternel désordre dans l’appartement. Elle était pourtant persuadée de ne pas avoir descendu aussi vite la dernière bouteille de vodka qu’elle avait payé. Quand c’était elle qui déboursait avec son salaire – bon, ce n’était que quelques dollars parce qu’elle avait pris la peine de laver les vitres de la voiture de son colocataire – elle faisait gaffe. Et Alek avait juré ne pas y avoir touché. Il y avait forcément quelque chose dans la maison. Ou alors, il fallait qu’elle arrête de trouver fun les films d’horreur.

Ce soir, parce qu’elle n’arrivait pas à décoller de la télévision, elle s’était posée devant un film, un paquet de chips dans les mains, une bouteille de whisky contre son cœur. Manque de chance, il s’agissait de Twilight. La semaine dernière, ils avaient passé le premier volet. Elle prenait l’histoire en cours de route. Mais malgré ses neurones défectueux, elle arrivait à suivre. Une histoire d’amour entre un vampire et une humaine. Le vampire la largue, l’humaine est trop conne pour penser que de faire des tentatives de suicide ramènerait son chéri. Même Alice roulait des yeux devant le ridicule des scènes. Pourtant, une idée avait dû germer à ce moment-là. Un peu plus tard dans la soirée, juste à la fin du film en fait, elle s’était décidée à enfiler un manteau et des chaussures pour se rendre en ville. Faire une tournée des bars, pour changer. Et cette soirée-là, rien de spécial. Des boissons, des cocktails faiblement dosés en alcool – le barman était tout frais au poste apparemment – bref, rien d’intéressant à gratter. Elle était même partie avant la fermeture, pour dire. Elle s’était même mise à marcher un peu n’importe où en prenant n’importe quelle direction, pour dire. Quand elle buvait, même un peu, elle appréciait toujours faire quelques pas. Sobre en revanche, elle a même la flemme de faire trois pas pour rejoindre les toilettes. Du centre de la ville, elle était passée par la supérette ouverte en pleine nuit pour acquérir une nouvelle bouteille de vin. Blanc, rouge, elle s’en fichait, elle prenait ce qu’il y avait de moins cher. Tous les alcools mènent à l’ivresse, et Alice était plus intéressée par la finalité que par le goût.

Après avoir fait ses fonds de sac pour régler en caisse, elle était partie direction la plage, encore plus loin de l’appartement et de l’esprit qui l’empêcherait de boire. Elle finirait sûrement sa promenade sur le ponton du port, parce que le sable qui rentrera dans ses souliers lui tapera sur le système. C’est ce qu’elle fit. Elle était restée un moment les pieds dans l’eau lisse et sûrement dégueulasse, le temps de finir la bouteille. Bouteille qui s’était renversée, la moitié de son contenu finissant dans cette même eau parce qu’Alice n’avait pas été délicate en enlevant sa veste. Ça lui suffisait. Avec toutes les histoires paranormales qu’elle avait gobées et après minuit, elle était passée sur le mode paranoïaque. Elle était persuadée que l’esprit de l’appartement l’avait suivie jusqu’ici. Il fallait qu’elle trouve un moyen de s’en défaire vite. Elle avait le choix entre courir comme une dératée sur le ponton pour fuir quelque part dans la ville – pas chez elle en tous cas – ou fuir de l’autre côté. Dans l’eau – une idée qui lui venait sûrement tout droit du film qu’elle avait vu avant de sortir. Alice n’était pas très douée en natation – et encore moins quand elle avait bu, ne serait-ce qu’un peu – mais elle se rassurait en se disant qu’avec un peu de chance, l’esprit ne savait pas non plus nager. Elle porta la bouteille à ses lèvres. Elle avait depuis un moment perdu le bouchon, et elle faisait comme elle pouvait pour garder un maximum de boisson. Et puis si elle venait à être coincée sous un bateau, elle pourra boire quelques gorgées de rouge avant de mourir.

Un pas en avant, et elle était passée de l’état d’ébriété à l’état mouillé. C’était plus dur qu’elle ne le pensait de rester quelques secondes tranquille sous l’eau pour faire fuir le prédateur, aussi. Dans les films, ça passait crème, les personnages restaient sans bouger et quand ils remontaient la menace était partie et ils étaient à peine essouflés. Là, Alice se débattait dans tous les sens – en tous cas elle faisait au mieux pour ne pas perdre le contenu de sa bouteille – pour ne pas remonter à la surface. Résultat des courses, elle avait juste l’air de se noyer sans se noyer, et elle avait déjà plus que de l’eau de mer dans la bouteille. Elle parvint finalement à s’enfoncer un peu plus dans l’eau sombre, en décidant de se calmer et de sortir l’air qui restait encore dans ses poumons. Le problème, c’est qu’elle avait de plus en plus besoin de retourner à la surface. Et puis elle fut aggrippée. Persuadée que cette fois, un monstre marin s’attaquait à elle pour la noyer et en faire son repas ensuite, elle se débattait encore, compliquant un peu mieux la tâche de sa sauveuse. Mais le manque d’air, les efforts inutile, l’angoisse de mourir sous la main d’un monstre ou d’un autre, Alice prit plus que la tasse. Quelques instants sans retrouver de quoi se remplir les poumons, ses mains lâchaient finalement la bouteille, ses pensées s’envolaient, ses poumons prenaient toujours plus de quoi boire. Et cette fois, ce n’était plus l’agréable passage de l’alcool. Elle n’était même plus consciente quand on la ramenait au sec. Mais rien de trop grave, elle manifesta vite des signes de vie. Son torse se souleva, on la souleva elle, et tout ce qui était passé par son gosier ce soir ressortait dans une toux qui lui déchiraient les bronches. Un sale moment à passer, et elle se tourna vers la silhouette à côté d’elle. Elle sursaute, elle pensait être revenue toute seule. « Waw, tu sors d’où ! » Et depuis combien de temps elle était là ?

Mais l’autre s’en va. Alice commençait à penser qu’elle venait de vivre la soirée la plus étrange de toute son histoire, celle de l’Autre Monde comprise. Mais l’autre revenait, avec de la réserve en tissus. Alice constata les dégâts. Le retour à patte risquait d’être désagréable avec des vêtements aussi trempés et collants. Mais il y avait pire. Il y avait le portable dans la poche arrière du jean. Quelle idée de le placer là. Quelle idée d’avoir l’idée de se jeter à l’eau pour échapper à un ennemi imaginaire. Elle avait de la chance, elle était trop pauvre pour avoir pu s’acheter un téléphone de grande marque. Elle avait un appareil préhistorique, mais autant fragile à l’eau que les modèles un peu plus modernes. Alice ramassa le paquet que l’autre lui jetait. Si ça se trouvait, c’était les mêmes fringues que dans le conte de Blanche-Neige, celui qu’on lui avait raconté petite. Ou c’était pas ça ? Elle ne savait plus où elle l’avait entendu, mais elle connaissait l’histoire des vêtements qui étouffent. Un regard vers l’inconnue, et elle ne broncha pas plus. Elle préférait avoir des trucs secs que ces merdes qui lui donnaient froid. « OK. Mais c’est toi qui va choper la crève. » Pas comme si Alice s’en souciait. Elle se souciait rarement des autres de toute façon. Sur ces mots, elle se débarrassa de son jean cartonné avec vachement plus de mal que d’habitude. Elle se débarrassa aussi du pull qui la moulait sans que ce soit joli, et enfila ce qu’on lui avait donné. Une chance qu’elle n’ait pas souvent de quoi se payer à bouffer. Elle ne pourrait pas rentrer dans n’importe quoi sinon. « Ça va, calme-toi wesh. » Elle n’aimait pas être pressée.
Elle galérait quand même un peu pour fermer le bouton de la braguette du jean mais elle était bien mieux comme ça. Il n’y avait que ses sous-vêtements pour garder un peu d’humidité, mais ce n’était qu’un détail. D’un coup de pied, elle donna ses vêtements à la flotte. Le portable avec. Elle n’allait pas s’encombrer de tout ça. « Bon on va où ? Dans un bar, chez moi ? Chez toi, si tu as du rhum ? » Elle s’imaginait que l’autre n’allait pas la lâcher tout de suite. Et puis ça aurait été cool qu’elle puisse au moins nommer sa sauveuse. Et puis elle avait assez décuvé pour pouvoir remettre le couvert.


Dernière édition par Alice R. O'Liddell le Lun 18 Juil - 23:23, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité




Black holes and revelations (Alice) Empty
MessageSujet: Re: Black holes and revelations (Alice)   Black holes and revelations (Alice) EmptyMar 5 Juil - 19:29


Black Holes and Revelations
All this bad blood here won’t you let it dry?
It’s been cold for years, won’t you let it lie?

S entir le sel lécher chaque petite plaie avec application.  Un geste parasite se tente à essuyer le sang craquelé par le sodium mais ne résulte qu’à raviver une douleur aigue.  Serrer les mâchoires, fermer les yeux. Ignorer la douleur car depuis le temps tu pensais t’y être habituée – tu pensais pouvoir mieux résister aux égratignures. Ce corps frêle te prouve le contraire à chaque dérapage – la chute est toujours plus cuisante. L’eau colle à cette peau diaphane – abimée ça et là comme un marbre précieux dont les veines formes de venelles au cœur de la pierre livide.  La respiration est encore saccadée malgré le calme olympien qui se lit dans tes prunelles pâles. Ceci n’est qu’une mascarade, l’anxiété est une sourde douleur résonnant au creux de ta poitrine. Pour autant il est aisé de l’asphyxier sans concession, lentement – mais sûrement. Oh oui, créature de sang-froid que tu es – peu peuvent se vanter de deviner tes desseins profonds, infime est celle qui déstabilise perpétuellement l’équilibre de ton monde stable.

S ans broncher tes yeux suivent les siens allant de toi aux vêtements, sa méfiance est affligeante quoique toi-même tu n’aurais guère acceptée quoique ce soit venant d’une inconnue. Un éclat d’impatience fait luire méchamment ton regard – ravalant un rictus agacé. Une répique cinglante te brûle les lèvres au moment où elle se décide enfin d’enfiler tes vêtements. Ils semblent lui aller malgré le fait que tu rentres à peines dans les tailles adultes – tu as perdu depuis longtemps le gout de t’alimenter. La nourriture de l’esprit est bien plus riche que la sensation de sentir de fades pitances finir dans ton gosier. A cette pensée un grondement te rappelle ta condition de corps au delà de tête pensante. A force de disparaître du paysage tu pouvais oublier combien tu leur étais similaire bien que tu puisses milles fois te sentir étrangère à leurs transports incohérents.

S a voix qui s’adresse à toi pour la toute première fois. Comme une énième rencontre. Liées par une promesse. Condamnées à se retrouver en cours de route et faire encore un petit bout de chemin jusqu’à ce que la vie s’amuse une fois de plus à vous séparer.  Le destin est bien capricieux – parfois plus que cette petite blonde butée se trémoussant pour entrer dans ton jean alors qu’elle n’est pas tout à fait sèche, gardant ses sous-vêtements humides. Un soupir à peine perceptible s’échappe de lippes sanguinolentes provoquant un petit électrochoque résonnant péniblement dans tout ton crâne.  Ce n’est pas comme si tu ne l’avais jamais vu dans son plus simple appareil. C’est bien cela que de partager l’intimité d’une personne sans que celle-ci soit elle-même au courant. Loin d’être pudique, au départ tu détournais le regard puis avec le temps, la lassitude d’une cohabitation imposée a galvanisé la politesse et érodé les bonnes mœurs. Sa remarque fait d’autant plus mouche qu’une bise nocturne s’est levée le temps de sauver Alice. Il est difficile de dissimuler le frisson qui secoue ton être – sans serviette pour sécher ta tignasse il n’est pas improbable que tu attrapes froid. Peu importe. Demain est un autre jour.

P our le moment le froid n’est que le cadet de tes soucis. Bien que désormais à jeun tu sais pertinemment que la ramener à bon port ne sera guère une mince affaire.  Encore les pieds nus dans le sable froid, il est temps à ton tour de reprendre de la hauteur. Tes appuis sont instables pourtant même avec un corps endoloris tu te redresses non sans grimacer pour toi, tes cheveux en batailles dissimulant des traits tirés par l’effort fourni. Inconsciemment ses bras enserrent sa taille trop fine alors qu’un sourire moqueur vient étirer douloureusement tes lippes hésitant entre des nuances de bleus et d’ocres. « Comme si t’avais quelque chose à foutre que je choppe froid. J’pense pas que tu te serais foutue à la flotte si tu te souciais de mon bien-être. » C’est factuel même si le ton est loin d’être aimable pour autant il n’y a pas de venin dans ces mots – c’est plus du sarcasme familier, celui qui habite depuis longtemps dans cette bouche au côté d’un langage loin d’être fleuri. Il faut s’adapter à son public – c’est bien connu. Elle s’énerve quand tu la presses – tu ne réponds pas à sa provocation digne d’une adolescente en pleine crise.

C’est plutôt ton shorty et ce débardeur déchiré ça et là qui accapare ton attention pendant quelques minutes. De quoi vont-elles avoir l’air sur le chemin du retour ? En plus tu ne peux décemment pas disparaître et continuer de guider Alice – la pauvre risque de ne pas s’en remettre. Il y a des griffures à divers endroits laissant des entailles lancinants ce flanc dont les côtes saillantes ne te font guère rougir. Dieu merci vous éviterez l’attentat à la pudeur ce soir car tu avais pensé à prendre un soutien gorge.  Tranquillement tu sors de ton sac du tabac à roulé et tu te prépares une petite clope – laissant la blonde patienter pour sa réponse.  Après ce que tu viens de faire il te fallait un petit remontant -  une petite clopinette de rien, ça suffit. Car ouais c’est bien possible que t’ais sauvé sa vie pour quedale – si peut-être pour plus d’emmerdes. Connasse. Tu n’as pas honte de le penser. Peut-être que tu ne le dirais sans doute jamais pour autant. Non. Tu pourrais pas lui lancer ça comme ça dans la gueule. Elle a l’air si paumée.

T’es bien conne parfois de penser ainsi aux conséquences de tes actes. C’est pas comme si la race humaine le mérite vraiment – que l’on se soucie d’elle après que l’on sait tout le mal qu’elle fait. « Tu viens de te foutre à la baille et tu veux repartir pour un tour ? A choisir j’aurais préféré que tu te noies dans un verre plutôt que dans la flotte. Et puis un bar, sérieusement, t’as vu nos dégaines ? » Tu  laisses une pose dramatique avant de la désigner puis de te désigner du bout des doigts avant de prendre ton feu et d’allumer ta cigarette. Une taffe. Soupire. Soulagement. Foutre Dieu ce que ça peut faire du bien. « Chez moi c’est loin et puis après avoir bu la tasse tu préfères pas te foutre au pieu ? Je te raccompagne si tu veux – ce serait dommage que mes efforts soient gâchées par une nouvelle connerie que t’inventera en chemin, hein ? » Un demi-sourire, presque amical accueil cette remarque cinglante.  Au fond, très au fond – t’aimes bien la voir se foutre dans la merde, au moins avec elle tu t’ennuies jamais. Un nid à problèmes la blondinette.  Une nouvelle taffe. Une grande inspiration. Une expiration. Tu fous ton sac à dos sur ton dos. Quelques pas dans le sable puis tu te retournes, une lueur préoccupée au fond des yeux. « Tu peux marcher toute seule ? Sinon je peux toujours marcher à côté de toi, pas que ça me dérange… » Le “j’ai l’habitude“ fut sur le point de sortir de ta bouche mais ton cerveau fut plus rapide et le retint. Elle n’a pas besoin de savoir que ce n’est pas la première fois que tu la traines jusqu’à chez elle. « Bon, on y va ? »

copyright acidbrain
Revenir en haut Aller en bas
I do not get drunk. I get awesome.

Alice R. O'Liddell
Alice R. O'Liddell


Messages : 514
Cœurs enchantés : 2747


Feuille de personnage
Objets magiques:

Black holes and revelations (Alice) Empty
MessageSujet: Re: Black holes and revelations (Alice)   Black holes and revelations (Alice) EmptyMar 19 Juil - 0:27

Waw. Trop d’agréabilité, ça donne envie. « Hé meuf, si tu veux pas choper froid, fallait garder tes vêtements. » De toute façon, elle avait déjà connu pire. Elle avait passé une nuit d’hiver au parc Adler, parce que ce connard d’Alek avait laissé les clés sur la porte en rentrant. Impossible pour elle de se mettre au chaud. Impossible de rester dans la cage d’escalier – si elle se souvenait bien, on l’avait virée pour le boucan qu’elle faisait. « Maintenant c’est trop tard. Par contre, tu peux regretter ta bonne action. Et en fait, tu t’es foutue toute seule dans la merde. » Et sinon c’était quoi le rapport avec l’eau ? Elle ne comprenait pas. Alice, elle s’était foutue à la flotte pour se sauver les miches. Et puis aussi pour tester l’esprit qui la suivait partout, certes. Mais elle ne se rappelait pas à un moment avoir crié à l’aide. J’ai demandé de l’aide ? Alice avait bien envie de lui balancer qu’elle ne pouvait pas lui reprocher pour l’eau ou les vêtements parce qu’Alice ne lui avait rien demandé, mais elle préféra se taire pour l’instant. Juste le temps de rentrer. Histoire d’avoir un bouclier vivant en cas d’attaque fantômesque. Bref, elle enfila les vêtements secs à sa disposition et se remit sur pieds, trébuchant en se relevant. Oui, même sobre. Elle était motivée pour en remettre une couche dans le gosier. Elle n’avait pas dépensé autant d’argent tout à l’heure si c’était pour perdre aussi vite les effets de l’alcool.
La sauveuse désagréable s’allumait une clope et Alice la regardait la bouche grande ouverte. Elle avait l’habitude qu’on lui en roule à elle aussi, qu’elle se fasse servir sans que rien ne soit exigé ouvertement. Quand ce n’était pas des consommations qu’elle réussissait à gratter, c’était toujours un peu de quoi fumer. Elle faisait pitié, et on savait qu’on ne se débarrassait pas d’elle facilement si on ne lui donnait pas de quoi lui faire fermer le clapet un moment. Mais là elle fermait sa gueule. Parce qu’elle attendait que l’autre accepte de la raccompagner dans un bar ou n’importe quel endroit dans lequel elle trouverait de la boisson.

Quand elle répondit enfin, ce n’était pas ce qu’Alice avait espéré entendre. « Ben ouais… » Elle n’avait pas les arguments solides pour la convaincre d’aller boire des canons. Elle enchaîna pourtant au sujet des dégaines, comme disait l’autre. Ce n’était pas une excuse pour Alice. « Ton look tu t’en carres. Je connais un bar, à cette heure-ci tout le monde est tellement torché qu’il n’y verront que du feu. Ou que tes miches. Mais même avec un col roulé ils ne voient que ça. » Elle s’était redressée et avait déjà commencé à entamer le chemin qui les mèneraient là-bas. Mais ça n’avait pas l’air d’enchanter l’autre, qui avait plutôt proposé de la raccompagner chez elle. Alice haussa les épaules. Que ce soit le bar ou sa chambre, il y avait toujours de quoi se donner des maux de ventres et une putain de chiasse le lendemain. Et puis le vieux Roméo avait rapporté une bonne bouteille de rhum la dernière fois qu’il avait fait des courses. Il avait bien précisé à sa colocataire qu’il devait garder la bouteille pour un anniversaire ou un truc de ce genre – Alice n’avait retenu que le fait qu’ils avaient du rhum à l’appartement dans cette histoire – mais elle pourra lui dire que l’esprit avait vidé la bouteille dans la nuit. Pour ce qui était de se foutre au pieu, elle en reparlerait plus tard. Peut-être. Elle n'avait pas sommeil pour l'instant. « Comme tu veux, » répondait-elle enfin. Et après quelques secondes de blanc à attendre que l’autre lui indique la direction, c’est Alice qui se mit en chemin. Ben oui, elle ne connaît pas la route. Elle s’était dit qu’elle pourrait en profiter pour faire un petit détour par le PsyChic avant de rentrer, mais le premier clampin qui connaît un minimum la ville comprendrait qu’il était pris pour un con. Le PsyChic n’était pas du tout sur le chemin du retour. Non, mais si je passe par cette rue, on pourra passer par le Rabbit Hole. C’est plus long, mais ça vaut le détour. Détour qui ne sera pas si flagrant. « En route Simone ! Ou peu importe comment tu t’appelles, en fait. » Parce que oui, Alice amenait quelqu’un chez elle, mais à part la marque du jean, Alice ne savait rien d’elle. Pas même un surnom.
« T’inquiète pas pour les conneries, j’en fais pas souvent. Sage comme une image. » De ses mains, elle dessinait une auréole quelques centimètres au-dessus du sommet de son crâne. Il n’y avait pas toujours de l’intentionnel dans ses conneries. La plupart du temps, c’était juste parce qu’elle était conne. « Et oui, je peux marcher seule. » Pieds nus ça niquait les pieds, et Alek râlera quand il verra la saleté qu’elle aura ramené à l’appartement, mais elle se tenait debout. Et mieux, elle arrivait à marcher droit, sans pencher d’un côté ou d’un autre. La dernière fois qu’elle avait été au port, ça n’avait rien à voir. En fait ce soir elle redécouvrait les lieux après avoir redonné à la mer tout ce qu’elle avait bu, tasse comme shots. « Mais vraiment hein, si t’as froid on se cale dans un bar ! » Elle tentait quand même. Et la marche commença. Direction le Rabbit Hole, donc. C'était plus sûr. Si jamais elle rentrait et que la bouteille de rhum avait disparu, elle en voudrait à la terre entière pendant au moins quatre jours. Et si elle a besoin de s’y éterniser un peu, elle dira qu’elle habite là-bas. Ce ne serait pas trop mentir. Rien que le nom de l'enseigne, ça lui faisait un effet deuxième maison.


hrp:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
avatar
Invité




Black holes and revelations (Alice) Empty
MessageSujet: Re: Black holes and revelations (Alice)   Black holes and revelations (Alice) EmptySam 27 Aoû - 4:30


Black Holes and Revelations
Makes me sick when I hear all the shit that you say
So much crap coming out it must take you all day

Il y a le bruit du ressac. Il faut reconnaître que l’on peut trouver du réconfort dans cet élément du paysage sonore. Le vent souffle dans tes oreilles et ne parvient pas à t’arracher un frisson. Non, il ne fait jamais vraiment froid pour un chat. Juste venteux. De quoi ébouriffer un poil déjà gonflé par l’agacement, la crispation – la sensation d’un collier, d’un laisse dont le cuir est douloureux contre la chair tendre d’un coup juvénile…qui ne vieillirait sans doute jamais. Toi aussi dans un sens tu fais partie du décor de l’univers. T’es là sans vraiment être là, tes actions ont des répercutions sur la marche du monde mais tu ne seras jamais vraiment un souvenir car jamais tu ne meurs au temps. Le vertige peut être grand pour un être de ta sorte pourtant tu aimes rester en équilibre entre l’abime et le réel. « Hé meuf, si tu veux pas choper froid, fallait garder tes vêtements. » Soupire. Il  n’y rien a dire, rien a faire – ce sera toujours ainsi car tu as décidé de remettre en jeu ta toute puissance et l’humaine t’a piégé…cruel coup du destin te voilà à la merci des caprices d’une poussière dans le grand sablier. « Oh t’en fais pas je suis pas en sucre et puis t’en fais pas, le karma me le rendra » Ouais c’est ça – le destin, le hasard…c’est ton petit surnom quand t’es la créature invisible qui fait avancer les choses – en gros un jour ou l’autre tu te serviras chez elle comme auparavant pour compenser ce bon geste. C’est un échange de bon procédé dans le fond et puis bien, elle ne fait que prendre et n’offre jamais rien en retour alors bon autant ne pas non plus passer pour une bonne poire. Le chat du Cheshire n’est guère connu pour cela – au contraire !

Repenser à cette identité qui te colle à la peau te fait esquisser un sourire moqueur et tu commences à chantonner marchant toujours devant Alice.  « Maintenant c’est trop tard. Par contre, tu peux regretter ta bonne action. Et en fait, tu t’es foutue toute seule dans la merde. » Tu arques un sourcil, lui tournant toujours le dos, ta clope au bec. Un rire jaune ne peut être retenu à cette réplique cinglante et tu te fais violence pour ne pas disparaître et te barrer, et la laisser dans la merde, picoler de bar en bar, se faire virer et pas rentrer – peut-être finir sous les roues d’une caisse mais que ça finisse cette connerie. Déchet. Ingrate. Tu sens la bile te monter à la gueule et un flot d’insultes n’est retenu que par tes mâchoires fermement pressée l’une contre l’autre. Un feu brûle dans tes prunelles pâles. « La prochaine je penserai à te laisser claquer – compte sur moi »  Tu le dis pour toi, ignorant si la blonde t’as entendu – dans le fond tu t’en branles – tu te contentes juste de tirer une latte de plus pour sentir la nicotine apaiser tes nerfs à vifs.

A ce moment même tu veux juste rentrer dans ton monde, lire des livres très compliqués, des théorèmes abstraits ou bien des thèses philosophiques alambiqués…la réalité est bien trop moche mais ça tu le sais pour l’avoir sentie ronger ta chair à bien des reprises. Oh oui tu es amère derrière tes grands sourires ne prenant même pas la peine de dissimuler des canines aiguisées comme des couteaux. « Ton look tu t’en carres. Je connais un bar, à cette heure-ci tout le monde est tellement torché qu’il n’y verront que du feu. Ou que tes miches. Mais même avec un col roulé ils ne voient que ça. » Sa phrase attire ton attention. Elle semble parfois bien désabusée pour quelqu’un qui semble vouloir fuir les responsabilités voire même la réalité…les chiens ne font pas des chats. Vous avez des points communs loin d’êtres négligeables. Vous avancez ensemble, son pas semble se décider et sa décision c’est le bar. Si elle pense vraiment que tu vas accepter de venir picoler avec elle – elle se fourre le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Puis après, elles marchent.

Alice parle beaucoup pour ne rien dire. A croire qu’elle n’est guère familière au silence dans lequel tu te prélasses. T’écoutes pas forcément, l’habitude de l’entendre lui dire toujours les mêmes phrases quand elle est torchée, t’as finis par plus trop y faire attention. Elle semble vraiment vouloir jouer à la conne. Qu’à cela ne tienne – tu as toujours gagné quand vous jouiez ensembles. « Dis t’habites loin d’ici – t’es de quel coin du bourg ? »  L’air de pas y toucher tu poses la question innocemment, comme si tu t’étais pas rendu là-bas un bon milliard de fois, comme si tu pouvais ne pas y aller les yeux fermées. Tu balances ta clope et tu commences à en rouler une autre histoire de pas perdre la main. Cela concentre ton attention sur autre chose que ton boulet personnel.
copyright acidbrain
Revenir en haut Aller en bas


Contenu sponsorisé




Black holes and revelations (Alice) Empty
MessageSujet: Re: Black holes and revelations (Alice)   Black holes and revelations (Alice) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Black holes and revelations (Alice)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Marvin E Kandinski "Welcome in a world in black and white"
» Alice ♅ What happened to me ?
» (alice) it's always tea time.
» u just can't be replaced ✜ Alice
» Moustache ! + Alice&Vael

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
No Kindness Left :: Broyer les vieux papiers :: Faire le tri sélectif :: RPs délaissés-
Sauter vers: