Elle ne voulait pas le savoir qu’il utilise une autre langue pour dire de la merde ou non. Elle trouvait juste que c’était plus intense quand l’échange de noms d’oiseau devait se faire dans la langue commune à chaque partie. Ne pas savoir à quoi Alice avait droit l’empêchait de répondre dans le même registre. Bref. En clair, c’était juste de la frustration. Pour une fois qu’elle était assez sobre pour comprendre les choses, il fallait qu’on lui complique la vie.
«
En clair t’assume qu’à moitié. D’accord, pas de souci, je comprends. » Elle ne comprenait pas du tout, elle ne voulait pas comprendre. La moue dessinée sur son visage en tous cas ne faisait pas comprendre à son interlocuteur qu’elle, elle comprenait. Elle pouvait bien s’imaginer les raisons du pourquoi autant de discrétion et envisager de respecter ces conditions, mais ça l’emmerdait quand même. Elle s’attendait à ce que les choses aillent un peu plus dans son sens. Ou alors elle avait juste une tendance à râler trop facilement.
Puis le sujet avait tourné autour du copain bizarre de Vael. Alice ne s’imaginait pas jusqu’à quel point ces deux étaient proches, et elle n’envisageait pas encore à quel point Fred pouvait être un parfait mécréant. Enfin il n’y avait pas grand-chose à dire de plus à ce sujet, aussi la discussion revint vite à un sujet qui intéressait beaucoup Alice : son nombril et ses complaintes. Et puis Kiernan, pour taquiner un peu l’homme à moitié aussi chèvre que Naine Folle. Au moins avec les cheveux. Elle trouvait ses commentaires intérieurs trop blessants pour qu’elle les prononce à voix haute en présence du concerné, mais vu la réflexion qu’elle s’est pris en pleine figure quelques secondes à peine après s’être retenue… Elle chopait le premier coussin à portée de main et le plaqua du mieux qu’elle le pouvait – elle fit de grands gestes avant d’avoir une prise sur les trous qui respirent du touriste – contre le nez et la bouche de Vael. Pendant quelques secondes. Après, elle s’était dit qu’elle pourrait le tuer, et que de tuer c’était pas très légal. Comme être ivre en place publique. Mais donc elle était déjà dans l’illégalité. Et donc elle replaqua un peu ce coussin sur Vael. Un jour elle arrivera à le domestiquer, si elle ne le tuait pas avant, de façon involontairement volontaire. «
Ah oui, t’en as bouffé combien pour t’en rendre compte ? »
«
Je crois que je suis surtout pas au bout de mes peines avec toi.[/color] » dit-elle en relâchant enfin le coussin de sa poigne. Elle n’avait
pas vu pire – et elle n’en revenait pas d’être aussi crédible – le pire n’était encore qu’à venir. Le pire, c’était la nouvelle qu’elle avait eu la veille. Le pire, ce serait dans quelques mois au moment d’expulser le parasite. Il paraît que ça déchirait sa race, elle avait déjà regardé quelques témoignages sur des forums la veille encore. Le pire, c’était aussi si finalement ils ne trouvaient pas de solution pour le truc, et qu’ils aient à s’en charger pour au moins les vingt prochaines années.
Putain la merde.«
Déplacé, tu l’es depuis que t’es arrivé. »
Chatte en chaleur, sérieusement ? Alice n’avait pas besoin de sexe à longueur de temps. D’alcool oui, mais c’était autre chose. Les conséquences qui découlaient de son état d’ébriété n’avaient rien à voir avec son besoin de se faire sauter. Quoi que. Au moins elle était sûre d’une chose, c’était qu’être en chaleur n’était pas sa priorité. Sa priorité, c’était juste de ne pas avoir la gorge sèche. Et pour ça, elle l’hydratait comme elle le pouvait. Elle serrait les poings alors qu’elle encaissait tout ce que Vael pouvait lui balancer comme conneries.
T’es vraiment un grand malade… fut tout ce qu’elle conclut de cette tirade. Elle le regardait rouler sans broncher, à peine renfrognée. Jusque là il ne lui était jamais rien arrivé. Et du moment qu’elle avait quelque chose comme
ça dans le bide, elle pouvait toujours passer pour la victime, peu importe ce qu’elle avait fait pour le pousser à bout.
Elle s’était enfoncée dans le canapé, soudain plus sereine, et plus soft avec le pauvre type à côté.
Ouais c’est fou. C’était presque comme si Alice découvrait à son tour les secrets de Storybrooke et les souvenirs qui lui revenaient depuis deux ans maintenant. «
Ce qui serait encore plus fou je crois, ce serait que je ponde un lapin. » Elle écoutait le reste du plan, mais son oreille s’était vraiment attardée sur le mot
dormir. Ouais, maintenant elle avait bien besoin de quelques heures. Et d’un bon plat de pâtes. Mais dormir d’abord. «
Retrouve-toi alors, et trouve-moi des parents, tu seras un amour. »
C’était sa façon de lui souhaiter bonne nuit, ce soir.
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