Dessine-moi un renne + Marvin&Hilda.

Les fêtes de fin d’années approchaient à grands pas ! Tous les habitants de la ville couraient dans tous les sens pour trouver le cadeau idéal à offrir aux personnes qu’elles aimaient. Lorsque ces personnes cherchaient un cadeau pour un enfant, c’est souvent vers moi qu’elles se tournaient. Aussi, je n’avais que très peu de temps libre à ma disposition. Je passais la plupart de mes nuits à confectionner des robots dignes des exigences élevées de la clientèle. Je ne dormais plus que par intermittence et la consommation de boissons caféines se montrait d’une aide précieuse en cette période de Noël. Malgré tout, j’affichais un sourire jovial en toutes circonstances. J’avais l’impression étrange d’être le Père Noël de Storybrooke et l’idée de rendre des enfants mélancoliques ou solitaires heureux me comblait de joie. J’avais enfin l’impression d’avoir laissé tous mes malheurs et mes doutes derrière moi. Edward Hyde avait disparu et il ne subsistait plus que ce bon docteur Jekyll, le Kowalski humain loyal et  généreux que j’avais toujours rêvé d’être.

Cette impression était étrange mais je savais qui se cachait derrière ça. Mon assistante adorée, ma belle princesse d’Arendelle avait fait de ma vie un véritable conte de fée et permis la naissance de tant de magnifiques espoirs. C’était elle qui avait suggérer que ma maison devienne un paradis pour enfant à la veille de Noël. J’avais donc décoré ma maison avec grand soir. A l’extérieure de la bâtisse, des guirlandes électriques multicolores avaient été accrochées le long du toit et sur le pourtour des fenêtres. De magnifiques flocons de neige en cristal étaient suspendus sur les volets. Cependant, aucune de ces objets n’égalaient les merveilles qui jouaient sur ma pelouse. Les robots thématiques que j’avais créés avant les fêtes s’ébattaient sur la dans la neige devant ma maison. Parmi tous les petits robots ont pouvaient trouver des petits lutins qui faisaient des batailles de boules de neige, des manchots qui glissaient le long  d’un toboggan ou encore des phoques qui jonglaient avec adresse avec une petite balle posée sur leur museau. A l’intérieur de ma maison, de jolis autocollants décoraient les fenêtres, un petit lutin venait accueillir la clientèle tout en faisant de jolies cabrioles. Dans le salon, j’avais installé un immense tracé pour un train à vapeur qui crachaient des bulles de savon et sifflait gaiement tout en suivant un parcours de rail bien défini dans mon salon. J’avais aussi installé un immense sapin de Noël décoraient de magnifiques boules de Noël lumineuse et dans lesquels s’animaient de petits personnages. Des friandises tels que des petits chocolat ou des bonhommes de pain d’épice était suspendus à l’arbre et mis à la disposition des plus gourmands. En bref, tout avait été mis en place pour refléter l’ambiance festive et joviale de cette fête de Noël qui était à ne pas en douter, l’une de mes préférées !

Cet après-midi-là, je m’étais installé dans mon salon pour travailler. Profitant de la lumière du soleil agréablement éclatante pour cette saison, je dessinais avec attention le croquis du petit cheval mécanique que je destinais à Henry, le fils de Régina. Le maire de la ville et moi-même étions amis depuis de nombreuses années et ce cadeau servait à resserrer mes liens avec cette famille. J’aimais beaucoup Henry qui pour moi était un garçon très intelligent et qui possédait une imagination débordantes et passionnante. Concentré sur mon ouvrage, je ne m’étais pas aperçu qu’une personne était entrée dans la maison. Ce n’est que lorsque j’entendis mon Golden Retriever mécanique que je consentis à me lever. Je me dirigeais vers la porte d’entrée et me rendis alors compte de la présence d’une jeune femme dans ma maison.

- Dis-moi mon grand pourquoi est-ce que tu… Oh pardonnez-moi ! Je ne vous avez pas entendue entrer. Je suis Marvin Kandinski. Je vous en prie entrez !

D’un geste de la main, je lui indiquais le salon et l’invitait à entrer dans un large sourire. Je l’invitais à s’asseoir et m’assis en face d’elle.

- Que puis- je faire pour vous, madame ?

Tendant une main chaleureuse à l’adresse de la jeune femme, je souris en observant son regard et ses yeux étincelant. Il me semblait qu’elle était déjà charmée par les lieux ce qui faisait d’ores et déjà ma fierté. Je ne pus m’empêcher de faire des hypothèses sur Hilda. Était-elle ici pour offrir un cadeau à un parent ou l’un de ses amis ? Un enfant peut-être ? C’était possible, après tout elle avait l’âge d’en avoir. Quel animal me demanderait-elle de créer ? Qui sait ! Tout était possible durant l’avant. Quoique soient ses réponses j’étais ravi de la recevoir dans ma boutique. D’ailleurs je n’étais pas le seul. Cookie semblait déjà avoir adopté la petite Plume comme s’il s’agissait de l’un de ses nouveaux amis. Ce chien mécanique était capable de reconnaître ses compagnons et était même capable de venir leur réclamer des jeux et des câlins. Décidemment, ce chien me surprendrait toujours. S’il avait su lire du bien en elles c’est que je pouvais également me fier à ma nouvelle cliente. Dans un sourire et un bref mouvement de tête, je lui rendis son salut.

- C’est un plaisir de vous rencontrer mademoiselle Hilda Van Holp. Ou peut-être est-ce madame ? Si tel est le cas je vous prie de me pardonner mon erreur. Soyez la bienvenue dans mon humble magasin.

Je m’abaissais ensuite vers la magnifique chienne Husky d’Hilda. Les huskys avaient toujours été des chiens que j’adorais et cette dernière semblait avoir été parfaitement dressée par sa maîtresse. Tout en lui tapotant légèrement la tête je lui souris également.

- Eh bien ! Je suis ravi de t’accueillir ici, Plume. Je suis ravi si grâce à moi tu as pu te faire un nouvel ami. Je suis là pour ça après tout !

Cette remarque pouvait sembler déplacée et un peu arrogante de ma part mais on ne se refait pas. Il était en plus certain que mon travail consistait avant tout à prodiguer un peu de compagnie à des personnes qui en avait besoin. Je me relevais alors à l’instant et invitais Hilda à s’asseoir dans le salon. Toutefois, avant de prendre place d’adressais une proposition à ma cliente.

- Puis-je vous offrir quelque chose à boire avant de commencer ? Un thé à la pomme ou un café ? Je fais également d’excellents chocolats à la cannelle. C’est tout du moins ce que dit mon assistante.

Attendant patiemment qu’elle réponde à ma question, je restais quelques instants debout et écoutait dans un sourire les compliments qu’elle m’adressait.

- Je suis vraiment heureux de savoir que mon humble décoration vous plaise. Je pensais qu’en cette période de fêtes, il était nécessaire de décorer ma boutique en conséquence.

Après un bref passage à la cuisine, je m’assis enfin en face d’elle. C’est alors qu’elle sortit de sa poche son téléphone portable. Elle me montra ainsi quelques photos du chalet m’expliquant le projet de la mairie de Storybrooke.

- C’est réellement un très joli endroit et je vous félicite pour l’ingéniosité de votre démarche. Les enfants de la ville seront certainement très heureux que vous vous préoccupiez autant d’eux. Ils sont après tout ce qu’il y a de plus important en cette période de fête, n’est-ce pas ? En tout cas je serais ravi de vous prêter main forte pour la préparation de ces festivités. Laissez-moi juste quelques instants.

Me relevant de mon fauteuil, je me dirigeais vers la grande armoire où je rangeais soigneusement tout le matériel d’écriture et de dessin. J’en ressortis un bloc-notes et un stylo et revint aux côtés de la jeune femme, non s’en jeter un coup d’œil amusé vers nos deux chiens respectifs qui s’amusaient avec une petite balle.

- Alors il va falloir que vous m’éclairiez sur votre projet. Quelle distance couvrira-t-il ? Avez-vous déjà des idées des différentes activités que vous voudriez organiser ? N’hésitez pas à me dire si vous avez déjà un projet personnel en tête.

Je jetais un regard amusé vers Hilda lorsque cette dernière me fit part de son projet robotique. A cet instant, je m’imaginais quel pourrait être le résultat de mes travaux. Je murmurais alors pour moi-même assez fort cependant pour que Hilda puisse l’entendre.

- Une sorte de Rudolf avec un nez rouge qui aiderait les enfants à repérer sa position, un petit renne d’une soixantaine de centimètres qui serait capable de voler peut-être même que je pourrais fixer un petit traîneau lorsque le jeu de piste sera terminé… il me faudrait également des grelots ! Nous pourrions également imaginer que l’enfant qui remporterait cette petite course pourrait repartir avec le renne. Qu’en dites-vous… ce ne sont que des idées de base bien sûr. C’est à vous qu’il appartient de me faire part de vos souhaits.

Tout en prenant mon calepin, j’écoutais avec attention les propos d’Hilda. Cette jeune femme était charmante et je me réjouissais de travailler pour elle. J’acquiesçais alors d’un mouvement de tête.

- Très bien Hilda. Dans ce cas, appelez-moi Marvin ! Ce sera plus pratique pour travailler ensemble. Bien si nous commencions ?

Tout en dessinant une première ébauche du renne que j’allais crée, je me plongeais dans mes pensées. J’étais extrêmement touché par les propos d’Hilda. M’imaginer en assistant du Père Noël me fit sourire. C’est après tout pour les grandes duchesses de Russie que j’avais créé mes premiers jouets. Un savoir que j’avais exporté ici, à Storybrooke, et que je cultivais jour après jour. Mais cette révélation me donnait également une indication sur la femme qui se tenait devant moi. Je savais à présent qu’elle était originaire de Noëlland et qu’elle connaissait le Père Noël. Il n’y avait donc rien de surprenant au fait qu’elle puisse s’investir autant dans un projet tel que les célébrations de fin d’année de la ville.  

- Vous venez donc de Noëlland ? Cela doit être une région absolument magnifique. Je n’en ai entendu parler que dans les récits que les enfants dont j’avais la charge écoutaient le soir du réveillon au coin du feu de la cheminée. Je vous avoue que j’aurais bien aimé le connaître moi aussi. Si je puis me permettre de vous poser la question, quelle était votre occupation auprès du Père Noël.

Voyant Hilda se résigner sur sa vie passée, je rajoutais précipitamment quelques mots, craignant plus que tout de l’avoir froissée.

-Mais vous n’êtes pas obligée de répondre bien sûr. J’avoue avoir tendance à être un peu trop curieux. Nous avons tous droit à nos secrets après tout.

Comme pour couper court à nos divagations, nous abordions ensuite la question du jeu de pister. Quatre kilomètres me semblaient être amplement suffisant pour des enfants ayant de très petites jambes.

- Je suis d’accord avec vous d’autant plus que les enfants devront marcher dans la neige. Comment avez-vous prévu de procéder ? Partiront-ils par petits groupes avec des accompagnateurs ? Nous pourrions envisager de demander aux sœurs de nous aider pour l’occasion. Elles pourraient accompagnez les enfants. Oh j’ai déjà une idée concernant notre jeu de piste. Nous pourrions imaginer utiliser le principe du calendrier de l’avent. Les enfants progresseraient de numéro en numéro. A chaque nouvelle fenêtre, ils recevraient une indication sur la route à suivre au travers d’objets, de chansons ou de petites pièces de théâtre. Je pourrais très bien créer des automates parlant pour l’occasion…

Me rendant subitement compte que je parlais sans doute trop, je tournais à nouveau mon attention vers Hilda. Après tout, nous devions tous deux avancer des idées pour le projet. Ce n’étais pas à moi de m’imposer aussi honteusement.

- Pardonnez-moi je me suis sans doute trop emporté. Est-ce que mon idée du calendrier vous plaît ? Auriez-vous d’autres idées à me proposer ?

Je sursaute légèrement lorsque la petite Plume quitte son nouveau compagnon de jeu aboie, visiblement choquée par le fait de donner ses grelots à ses rennes qu’elle n’apprécie pas. Hilda me parle alors du phénomène de guerre froide entre les chiens de traineau et les rennes. Je ne puis alors m’empêcher de rire aux éclatas. Tournant un instant vers les robots manchots représentant mes amis disparus. Cette bataille m’en rappelle une autre que Skipper menait sans relâche face à cette espèce, jalousant très certainement leur étrange capacité à voler dans le monde de Noëlland. Je ris presque aux larmes et je me rendu subitement compte que c’est la première fois depuis bien longtemps que je ne me suis plus remémoré de souvenirs heureux concernant mes amis. S’agissait-il de la fameuse magie de Noëlland ? C’était en tout cas pour moi une preuve supplémentaire que Hilda n’était pas une femme comme les autres. Elle avait su me rendre heureux au moment le plus inopportun.

Me rendant compte de mon étrange réaction, je tournais mon attention vers Hilda un sourire reconnaissant aux lèvres. Essuyant les quelques larmes qui perlaient au coin de mes yeux, j’adressais un regard compatissant à l’adresse de la chienne.

- Les fameux conflits inter espèce ! Je te comprends ma belle Plume ce n’est pas toujours évident. Figurez-vous ma chère Hilda que ce conflit se retrouve également entre les manchots et les rennes. Ces fameux cervidés ne cessent de torturer ces pauvres oiseaux qui contrairement à eux ne peuvent voler. C’est tout de moins ce que mon commandant… euh ce que j’ai entendu dire sur eux.

Je ne pris alors pas le temps d’expliquer que Skipper considérait tous les représentants de races différentes de la nôtre comme des ennemis potentiels. La pauvre Plume n’aurait certainement pas échappé son cruel jugement. Reprenant mon dessin j’achevais rapidement l’ébauche de mon renne. En tournant mon carnet de notes dans sa direction, je ne pus m’empêcher de bomber légèrement le torse. J’étais toujours fier de mes créations et j’espérais que Hilda partagerait mon ressentiment.

- Voilà j’ai terminé mon dessin. Comment le trouvez-vous ?

C’est alors que la sonnerie du téléphone portable de Hilda se fit entendre dans la pièce. Elle m’expliqua alors que Régina était l’expéditeur du message. En entendant les propos de Hilda, je ne pus m’empêcher de songer au malheur de Régina. Le maire venait de se faire priver de lauriers bien mérités pour éviter la cruauté des habitants de Storybrooke. Le moins que je pouvais faire pout elle était d’éviter un scandale.

- C’est… c’est très aimable de votre part de me proposer cela, Hilda. Je serais vraiment honoré de porter sur mes épaules la réussite de cette fête. J’avoue qu’un peu de publicité ne me ferait pas de mal non plus. C’est une bonne chose finalement. Cela va me pousser à retrousser mes manches avec plus d’entrain que jamais. Par contre je tiens à ce que votre nom figure à mes côtés dans nos actions marketing. Ce ne serait pas juste de m’accorder tous les lauriers. Seriez-vous d’accord ?

Attentif, je buvais littéralement les paroles d’Hilda. Comme il était surprenant de l’entendre de son passé. Qui aurait cru que la femme qui se tenait devant moi avait connu ce cher Santa Claus si aimé des enfants de tout âge. Noël était une fête magnifique. Même si les croyances n’étaient pas les mêmes pour toutes les personnes qui les célébraient, le Père Noël et ses cadeaux rassemblaient tout le monde.

- Je suis surpris d’apprendre que vous ayez tous les deux été si proches. Vous avez donc été sa muse inspiratrice ? Est-ce vous qui lui avait suggérer l’idée des cadeaux de Noël ?

Poursuivant son discours, elle me parlait de la famille qui s’était constituée à Noëlland. J’avais entendu parler à de nombreuses reprises de Madame Joujou et des lutins du Père Noël qui créaient toutes les merveilles que les enfants recevaient en cette belle fête. Elle déclara également que les rennes ne devaient leurs ailes qu’à de la poussière de fée. Je poussais alors un cri de réjouissance et poursuivis mes réflexions à voix haute.

- Je le savais ! Les rennes que leur don de vol n’était pas naturel ! Ils avaient beau nous chambrer, tout ceci n’était qu’un mensonge ! Si seulement Skipper était là pour…

Réalisant soudainement le cours de mes pensées, j’arrêtais net mon discours. Et me raclais légèrement la gorge.

- Je suis navré… quel est donc votre rôle à Noëlland ? Il y aurait-il un moyen d’utiliser vos capacités pour organiser notre Noël ? J’ai souvent entendu parler des lutins du Père Noël. Vous savez, cette légende à traverser de nombreux mondes et les enfants dont je m’occupais ne cessaient de me raconter leur histoire. Noëlland a su insufflé tant d’espoir et de rêves au travers des mondes !

Abordant une conversation plus professionnelle, ma collaboratrice approuva mon idée de faire appel aux sœurs pour nous aider. Prenant en compte ma suggestion de jeu de piste, elle corrigea cependant mon idée pour la rendre encore meilleure. Décidemment, notre collaboration promettait d’apporter son lot de bonnes surprises.

- Je suis parfaitement d’accord avec votre idée ! Cela nous permettra également de varier très rapidement les sujets et les automates. Avant de nous engager sur le contenu de chaque poste, je souhaiterais voir à quel emplacement vous aimeriez fixer chacun des postes. Cela nous donnera un meilleur point de vue sur ce que nous pourrions réaliser. Auriez-vous par hasard un plan du coin de la forêt où nous organiserons le parcours ?

Revenant sur notre histoire, Hilda ne put s’empêcher de s’étonner visiblement désireuse d’en connaître un peu plus moi. Tout d’abord réticent à cette idée, je me permettais d’évoquer certains points de ce dernier sans pour autant dévoiler toute la vérité.

- Ne vous excusez pas Hilda. Puisque vous m’avez parler de vos origines, il est normal que de mon côté j’en fasse de même. Je n’ai pas toujours été un fabriquant de jouet. Je suis avant tout un scientifique de l’armée. Durant des années, j’ai fait partie d’une petite unité dirigée par un commandant. Nous avions pour missions de veiller sur 5 adorables princes et princesses. Nous avons célébré bien des Noëls ensemble !

Je rougis ensuite légèrement lorsque Hilda me félicita pour mon dessin. Je fus tout à fait ravi de savoir qu’il lui plaisait autant.

- J’ai hâte de vous le montrer également. J’espère qu’il plaira également aux enfants !

Je ris en entendant les dires d’Hilda concernant notre publicitaire local.

- Je suis certain qu’il acceptera ! Ce serait dommage pour lui d’être inscrits sur la liste des vilains ! D’autant plus que s’il n’est pas parfait, il donne beaucoup de lui-même pour notre jolie cité.

J’approuvais d’un signe de tête, heureux d’entendre Hilda accepter ma proposition. Jetant un instant un regard amusé vers nos deux chiens, je fus ravi de constater à quel point ces derniers semblaient bien s’entendre. Si j’étais parvenu à réaliser une telle prouesse en créant mon Cookie, j’étais persuadé que mes autres automates seraient de réels succès.

La première affirmation de Hilda me plongea dans une profonde nostalgie. C’était la première fois depuis des années que j’entendais prononcer le nom de mon commandant dans la bouche d’une inconnue. Quant à lui révéler les informations d’Hilda, ce ne serait jamais qu’un rêve. L’ancienne fée ne pouvait bien évidemment pas le savoir mais cela faisait bien longtemps que je n’étais plus en mesure de dire quoi que ce soit à Skipper. Je répondis alors dans un sourire triste.

- Oui bien évidemment, je le lui dirais un jour. Comptez sur moi !

Hilda me révéla alors qu’elle avait perdu ses pouvoirs en devenant humaine. Je me rendis subitement compte qu’en évoquant cette possibilité, j’avais commis un grave impers. Je trouvais donc une manière positive de tourner mes affirmations.

- Croyez-moi si vous le voulez, mais je pense que les capacités que vous venez de démontrer seront bien suffisantes pour cette fête de Noël. L’important c’est le message que vos lutins nous ont communiqués. La seule chose qui nous permet de réaliser des choses incroyables, c’est la passion qui nous anime. Je pense qu’en ce qui concerne ces fêtes de Noël, vous en avez à revendre.

Nous passions alors encore plusieurs heures à planifier les fêtes de Noël. Hilda possédait de l’imagination à revendre et chacune de ses idées s’accordaient parfaitement aux thèmes que nous allions abordés. L’énergie bienfaitrice qui l’animait était très contagieuse ! Je passais également du temps à exposer mes idées et nous nous accordions à merveilles intellectuellement parlant. Je compris dès lors que c’était dans notre collaboration productive que résiderait tout le succès des fêtes de Noël. Apparemment, nous n’étions pas les seuls à connaître une véritable alchimie. Plume et Cookie semblaient également s’en donner à cœur joie. L’affirmation d’Hilda était correcte. Les deux animaux ne se quittaient pas d’une semelle. Je me pris alors à réfléchir aux raisons qui poussaient Cookie à s’attacher autant à un autre animal. Était-ce parce que ces circuits reconnaissaient en son partenaire les traits de l’animal pour lesquels je l’avais programmé ? Était-ce parce mon animal était capable de ressentir des sentiments ? Cette deuxième hypothèse me remplirait de bonheur mais manquerait hélas de rigueur scientifique. J’avais toujours rêvé d’attribuer des qualités de compassion, d’imagination et de gentillesse à mes animaux. Peut-être qu’un jour, après de nombreuses années de recherches, j’y parviendrais enfin !

- Vous avez raison ! Je crois que nos deux compagnons sont devenus inséparables désormais. Cela me donne une idée. Est-ce que vous pensez que vous pourriez amener Plume ici de temps en temps, lorsque nous travaillerons ensemble ? Plume semble avoir un effet très bénéfique sur Cookie et je voudrais approfondir mes recherches sur cette subite et étrange amitié. Qu’en dites-vous ?

L’après-midi toucha alors à sa fin ! Notre collaboration fut des plus fructueuse et j’étais impatient de mettre sur pied toutes ses idées d’automates que Hilda m’avait inspirée. Heureux, je me relevais de mon siège et tendit une main chaleureuse à Hilda.

- Tout le plaisir fut pour moi, Hilda ! Je suis persuadé que notre fête sera un réel succès. Je vous transmettrais des nouvelles sur les avancées de notre projet jusque-là. Nous nous reverrons très bientôt, bonne journée.

Je raccompagnais alors Hilda à la porte et en profita pour dire également au revoir à cette chère petite Plume. Cookie fut triste de voir sa nouvelle amie partir mais je le rassurais en certifiant qu’il la reverrait tout bientôt !